La production chinoise en valeur serait en train de dépasser celles des États-Unis.
La mesure en dollars laisse un gros avantage à ceux qui diffusent cette monnaie. Mais le calcul « en parité de pouvoir d’achat » qui tend à neutraliser les distorsions de taux de change – monnaie des Chinois sous-évaluée afin de rendre leurs exportations peu coûteuses et donc de les mieux écouler à l’exportation –, annonce pour 2014, un avantage à la Chine, pour la première fois.
Ce changement de situation, qui fera perdre aux États-Unis d’Amérique (ÉUA) l’hégémonie productive qu’ils détenaient depuis 1872, peut sembler sérieux et durable, car la production chinoise est beaucoup plus tangible.
En effet, quoique parfois toxique, elle est grandement constituée de biens matériels, tandis que les ÉUA produisent beaucoup d’immatériel dont on peut bien souvent se passer : logiciels, films, séries télévisuelles, droits sur du sport-spectacle à diffusion mondiale, parcs d’attractions en tout genre, etc.
Mais les fabricants prestataires chinois des marques américaines mènent la vie dure aux ouvriers, oubliant d’assurer leur protection sociale et profitant du caractère antisocial des autorités communistes.
Ceci est d’autant plus net quand un producteur américain déjà délocalisé en Chine (IBM) y cède ses activités à un producteur local (Lenovo), dont on aurait pourtant pu s’attendre à ce qu’il ait un peu plus de considération pour ses compatriotes.
Corollaire de cette délocalisation de la production, vers l’Asie, la désindustrialisation américaine laisse des villes comme Détroit, capitale historique de l’automobile, dans un état de délabrement croissant au fil des ralentissements de l’activité économique.
Dans cette compétition du moins-disant social pour verser les plus bas salaires possibles, le vieux « compromis fordiste » qui consistait notamment à payer l’ouvrier correctement pour qu’il puisse s’acheter le bien produit par lui, et ainsi entretenir le cycle économique, a définitivement disparu.
Pire, cinquante millions de personnes – soit entre une personne sur six et une sur sept – sont pauvres et 80 % sont proches de la pauvreté aux États-Unis. Cependant, ça n’empêche pas ce pays surendetté de verser son obole annuelle – supérieure à 3 milliards de dollars pour la seule aide militaire en 2014 – au profit de « l’État hébreu ».