Sailson José das Graças, 26 ans, a été arrêté à Nova Iguaçu, une ville de plus d’un million d’habitants à une quarantaine de kilomètres de Rio de Janeiro. Il venait d’assassiner une femme, une Blanche. Elle serait selon ses aveux sa 42e victime, la 37e femme blanche qu’il a assassinée. Il a revendiqué le meurtre également de trois hommes et d’une enfant de deux ans, massacrée après qu’il eut tué sa mère.
« J’observai la victime, je l’étudiai. Je pouvais, selon la configuration du lieu, attendre un mois, parfois une semaine. Je voulais savoir comme elle vivait, comment état sa famille ; si elle sortait, je jetais un œil dans la maison, pour l’étudier. Dans les premières heures de la matinée, j’attendais à une brèche dans la maison, et j’en profitais, très facilement.
Je m’arrêtais dans une boulangerie ou dans un square, lisant un journal. Je regardais une femme et je me disais : “c’est celle-là”.
Je la suivais jusqu’à chez elle, mais je n’ai jamais violé personne. Les femmes devaient être blanches, pas noires, à cause de ma propre couleur.
J’éprouvais du plaisir quand elles se débattaient, criaient, me griffaient. Je pensais que j’étais fou, parfois normal.
La première femme que j’ai tuée, je l’ai étranglée avec mes mains. J’ai ressenti du plaisir, j’ai aimé ça. J’ai ressenti un désir très fort. J’ai déjà tué 38 femmes, je suis dépendant.
Quand je ne le faisais pas [tuer], je devenais nerveux, je faisais les cent pas dans la maison. Et quand je le faisais, je redevenais calme. Je faisais une victime, et je pouvais rester deux mois sans le faire, ou trois. J’étais bien. Je pensais juste à celle que je venais de tuer. Après, je repartais en chasse.
Je n’ai pas tué en me préoccupant de la prison. J’ai tout fait bien, parce que j’aimais vraiment faire cela. J’étais particulièrement préoccupé à propos des empreintes digitales, ou s’il y avait des caméras. Je ne prenais aucun papier avec moi pour que je ne puisse laisser aucun indice à la police.
J’ai commencé par voler des petites choses, faire de petits braquages. Et en grandissant, j’ai commencé à avoir d’autres pensées. Ma pensée a commencé à changer, vous comprenez ? Du vol, j’ai commencé à penser à tuer. À l’âge de 15 ans, je volais des sacs à main. Après cela, à 17 ans, j’ai tué une première personne. Cela m’a donné de l’adrénaline, la première femme. Et j’ai pensé à la prison. Serais-je pris ? Les choses se sont bien passées. Alors j’ai commencé à penser à en faire plus et plus. Et j’ai aimé et commencé à m’habituer à cela.
Je n’ai aucun remords, non. Pour moi ce que j’ai fait et fait. Je ne veux rien changer. Je n’ai aucun regret. Si je passe 10, 15, ou 20 ans en prison, je referai la même chose [en sortant]. C’est ma volonté, il n’y a pas d’autre chemin. Je sors, je choisis ma “femme”, la femme que j’aime choisir, et si je pense que cela doit être, cela arrive »
a-t-il déjà prévenu, selon des propos rapportés par une source policière.
« Il avait envie de tuer des femmes et des femmes blanches, pas des noires. Il suivait la victime durant des semaines cherchant le moment idéal avant de passer à l’acte. Après avoir tué quelqu’un, il se calmait et passait les deux ou trois semaines suivantes sans attaquer quiconque. Ensuite, il se remettait à chasser une autre victime. Parfois, il tuait ses victimes et se masturbait en les regardant alors qu’elles avaient les yeux ouverts »
a précisé le commissaire Pedro Henrique Medina. Les propos de Sailson José das Graças n’ont pas été encore confirmés par des preuves matérielles, mais, selon la police, il a délivré dans ses aveux des informations que seule une personne ayant participé aux meurtres peut savoir. Ces crimes ont été rendus possibles par un système permettant à des parasites de vivre en marge de la société sans travailler et dans l’attente de tuer des citoyens.
Pire encore : le criminel a été arrêté à plusieurs reprises pour des faits très graves : braquage, vol, port illégal d’armes à feu, en 2007, en 2010 et encore en 2014. À chaque fois, il a été libéré rapidement.
Il a également affirmé avoir parfois officié comme tueur à gages pour le compte d’autres personnes. Cela pourrait être le cas de cette dernière affaire : deux personnes ont été arrêtées, soupçonnées d’avoir commandité le meurtre de F. Miranda, la dernière victime.
Le Brésil, « paradis métis », est l’un des pays les plus criminogènes au monde, où l’involution est la plus avancée. Cette arrestation intervient quelques jours après celle d’un homme soupçonné d’avoir commis 39 meurtres.