Trois procès reportés
Pendant que le gouvernement d’occupation prétendait mobiliser pour la « liberté d’expression » quand il ne voulait que réaffirmer son pouvoir dictatorial, les juges recevaient des ordres pour se montrer sévères (relativement) envers tous ceux qui ne se conformeraient pas aux mots d’ordre du système.
À Nice, un islamiste de 18 ans a été arrêté et restera incarcéré jusqu’au 17 février pour avoir fait un « geste obscène » à des policiers dans le quartier envahi de l’Ariane et pour avoir crié « 100 % Kouachi ». Il a été placé en détention provisoire jusqu’à son procès pour outrage et apologie d’acte terroriste.
Près de là en Provence, à Grasse, un autre islamiste a été arrêté et incarcéré dans l’attente de son procès le 9 février. Alors qu’il se trouvait à la gare de Cannes, il avait déclaré à des policiers : « Ils ont bien fait à Paris, il ne faut pas insulter le Prophète, je vais vous kalacher, les musulmans vont niquer la France ».
Toujours à Grasse, un troisième homme a été mis en prison jusqu’au 17 février pour avoir menacé des policiers d’Antibes, alors que son frère se trouvait en garde à vue. Ce dernier a été libéré alors qu’il avait même menacé un libraire d’Antibes.
À Strasbourg, et issu du quartier envahi du Neuhof, c’est un islamiste de 30 ans qui devait être jugé pour avoir glorifié l’élimination des journalistes antifrançais en publiant sur Facebook la photo d’une kalachnikov à terre. C’est un multirécidiviste. Comme à Nice et Grasse, suivant les consignes de Christiane Taubira qui fait libérer les violeurs et les trafiquants de drogue, mais devenue subitement – elle avait déjà montré d’inquiétants signes lors de l’affaire Anne-Sophie Leclere – intolérante aux propos islamistes sur Facebook après l’attaque contre des agents du système, son procès a été reporté au 27 janvier et il a été incarcéré.
Tous les trois auront rapidement pu tester les limites de la « liberté d’expression » comme de la présomption d’innocence.
Au moins quatre condamnations
À Toulon, un islamiste de 27 ans et occupant à La Valette-du-Var a écopé d’un an de prison, dont trois mois ferme, pour apologie d’un acte terroriste. « On a bien tapé, mettez la djellaba, on ne va pas se rendre, il y a d’autres frères à Marseille » avait-il déclaré sur Facebook publiant des photos d’égorgeurs de groupes islamistes. Il pourra désormais passer à l’action : il est ressorti libre du tribunal, sans le moindre jour de prison, ni l’interdiction définitive du territoire français.
À Toulouse, la justice jugeait lundi trois individus âgés de 20 à 25 ans. Tous ont été condamnés à des peines de prison ferme.
« Nous avons appliqué pour la première fois la loi du 14 novembre 2014 renforçant les dispositions de lutte contre le terrorisme: elle doit se mener à tous les niveaux, c’est l’affaire des citoyens, mais aussi des magistrats, il ne faut pas reculer d’un centimètre »
a précisé l’agent du gouvernement après le verdict. Le procureur avait requis 18 mois de prison ferme pour deux d’entre eux, et 12 mois ferme pour le troisième. Ils ont écopé de 10 mois de prison ferme pour les deux premiers, pour violence et apologie d’actes de terrorisme pour un récidiviste qui voit un sursis de deux mois de prison tomber et pour outrage, violences, provocation à la haine et menace pour le second qui était « recherché » pour une précédente peine. Le dernier est condamné à trois mois de prison ferme pour avoir déclaré lors d’une altercation à la sortie d’une boîte de nuit : « Je nique les Français, je suis propalestinien, je veux faire le jihad et vous tuer à la kalach’ sales juifs! ». Tous ont été incarcérés.
Liberté d’expression ?
Le « défenseur de la liberté d’expression » Bernard Cazeneuve avait fait recenser par ses services 3 721 messages de ce type dès vendredi. Comme aux heures les plus sombres de l’histoire de leur République, le gouvernement comme la police et diverses organisations, du Conseil représentatif des institutions juives de [sic] France (CRIJF) au néo-Front national, ont relayé des appels à la délation, aux interdictions et à la censure. Ce n’est pourtant pas en empêchant les islamistes de s’exprimer que la menace terroriste sera réduite.
« Il est intolérable que sur les réseaux sociaux, il y ait eu un hashtag disant “je suis Kouachi” »
a déclaré le président du CRIJF Roger Cukierman.
« Le hashtag #JeSuisKouachi pullule sur twitter et on ne dit rien, on ne fait rien ? Mais où vit-on ? #dégoût »
s’était joint à l’extrémiste juif Florian Philippot, haut cadre du néo-FN.
Selon l’article 421-2-5 du Code pénal, la provocation directe à des actes de terrorisme ou l’apologie publique de ces actes est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende, sept ans et 100 000 euros pour des individus ayant utilisé internet.
La nouvelle affaire Dieudonné
C’est dans ce contexte qu’une nouvelle campagne de haine a été lancée contre l’humoriste africain Dieudonné par des Juifs, relayée rapidement par l’ensemble du système, journaux comme ministres et juges. Sur Facebook, Dieudonné avait publié dimanche un message humoristique parodiant les mots d’ordre imposé par le gouvernement.
« Je me sens Charlie Coulibaly »
avait-il écrit.
Malgré son effacement rapide par son auteur, cela a valu, le jour de la mobilisation pour la défense de leur liberté d’expression, d’innombrables messages de haine appelant à la censure, à l’interdiction, à la condamnation. Plusieurs ministres sont intervenus – et jusqu’à l’ultrasioniste Christian ‘bac -10’ Estrosi qui a prétendu vouloir « porter plainte » – dont Manuel Valls, qui en a profité pour rappeler que la « liberté d’expression » ne valait que pour ceux qui défendent son régime corrompu.
« Il ne faut pas confondre la liberté d’opinion avec l’antisémitisme, le racisme, le négationnisme. Le racisme, l’antisémitisme, le négationnisme, l’apologie du terrorisme ne sont pas des opinions, ce sont des délits »
a-t-il lancé. Se soumettant aux menaces du CRIJF, l’un des propriétaires des Zénith, Marc Ladreit de Lacharrière, dont le fonds d’investissement contrôle Vega, un exploitant de plusieurs deces lieux de spectacles qui accueillent Dieudonné, a affirmé avoir obligé les Zénith à « ne pas programmer le spectacle de Dieudonné ». Le CRIJF avait déjà menacé le groupe Vega en décembre. Charlie hebdo, chantre du politiquement correct et de la réduction au silence de ses ennemis n’aurait pas demandé mieux.