Le monde entier est en émoi : on a porté atteinte à la soi-disant liberté d’expression ! On a tué des promoteurs de la démocratie !
Pour les adorateurs de la déesse « Liberté », pas question de rater cette aubaine : il faut que « les valeurs fondamentales de la démocratie, laïcité, tolérance, liberté d’expression » soient « constamment défendues et réaffirmées avec force ». Et, en toute logique, cela passe par le conditionnement : conditionnement des masses par les médias qui vomissent nuit et jour larmes de crocodile et discours insipides ; mais aussi conditionnement des enfants dès leur plus jeune âge : en effet, la consigne a été donnée à tous les professeurs (scolaires mais aussi professeurs de musique, sport, etc.) d’être à l’écoute des enfants, de les inviter à parler et à donner leurs impressions, leur ressenti sur le massacre de Charlie Hebdo.
Il est passé le temps où le professeur faisait travailler son élève et lui transmettait à la fois son savoir et sa passion. Encore une fois, le système donne un coup de boutoir à la famille : il faut nécessairement que les enfants s’expriment par eux-mêmes, qu’ils donnent leur opinion en dehors de la famille et du cadre parental. On croit rêver : depuis quand un enfant de cinq ans ou même de dix est-il à même de juger d’un événement aussi grave ? Et en l’occurrence, il faudrait que les enfants parlent de Charlie Hebdo, un journal ou plutôt un torchon dont on ne saurait trop dénoncer les abjectes caricatures (et le mot est faible !).
Si les professeurs ont des velléités d’échanges, les parents sont là ! Mais la gueuse Marianne a la fâcheuse habitude de se mêler de ce qui ne la regarde pas et de chambouler l’ordre des choses afin de servir son idéologie. Au nom de leur liberté d’expression, elle prive les enfants de la saine protection que constituent – a priori – leurs parents, s’ils n’ont pas été eux-mêmes irrémédiablement intoxiqués par la télévision d’État. « C’est pour mieux te comprendre mon enfant », susurre-t-elle. Et comme dans le conte, elle conclura : « c’est pour te manger ! » Pourtant, bien que monstrueuse, cette attitude est révélatrice : ce n’est pas la première fois que le système s’en prend aux enfants (souvenez-vous de l’affaire Merah et des attentats du 11 septembre…) ; s’il éprouve ce besoin maladif d’asseoir son idéologie en déboussolant et endoctrinant même les enfants, c’est qu’il est aux abois.
Même si nous vivons un formidable matraquage médiatique, n’oublions pas que quelqu’un qui se justifie sans cesse n’est pas à l’aise et finira par sombrer un jour ou l’autre. Sus donc, donnons les derniers coups de boutoir qui les feront tomber définitivement ! Nous ne sommes pas Charlie et nos enfants non plus !