Il y a 18 ans, en 1997, Jacques Chirac faisait voter la fin du service national. À cette époque-là, tous les dirigeants de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) actuelle étaient à ses côtés au RPR, parfois avec d’importantes responsabilités. Aucun n’avait alors dénoncé cette mesure, votée par l’ensemble des députés. Moins de 20 ans après, il aura suffi de deux attentats pour que les mêmes réclament le retour du service national.
« [Je suis pour]la remise en place d’un service national adapté pour les hommes et pour les femmes, pendant quelques mois, qui permettrait de relancer une politique de programmation »
a annoncé François Baroin. Bruno Le Maire affirme de son côté « réfléchir à un nouveau service national obligatoire, qu’il soit civil ou militaire ». Une mesure « utile et indispensable » pour Éric Ciotti.
Pour le franc-maçon Xavier Bertrand, candidat à l’élection présidentielle de 2017, la création d’un nouveau service national est une « urgence » ; il a commencé à rédiger une loi en ce sens. Ce nouveau service durerait 3 mois et coûterait 1,5 milliard d’euros au contribuable. Les islamistes, en plus d’y trouver de nombreuses cibles, pourraient y apprendre le maniement des armes et des explosifs.
Marine Le Pen a souvent réaffirmé, comme lors de l’élection présidentielle de 2012, vouloir réintroduire le service militaire. C’est également le cas de Jean-Luc Mélenchon, qui a affirmé qu’il fallait « réfléchir au retour à la conscription nationale ».
Tous un point commun : ils sont dans l’opposition et n’auront jamais à assumer la remise en place d’une telle mesure, qui serait très coûteuse pour le régime, très impopulaire parmi une jeunesse élevée dans le mépris du travail, du don de soi, de la communauté, et totalement inadaptée à l’armée actuelle et, au-delà puisque le service pourrait également être civil, aux services publics démantelés par les gouvernements successifs depuis vingt ans.
Sans surprise, le gouvernement a totalement écarté cette hypothèse.
« Il n’est pas sûr que cela corresponde à la menace d’aujourd’hui. Nous avons fait le choix d’une armée professionnelle et on voit bien, face aux risques que nous rencontrons, qu’il faut une armée professionnelle »
a précisé Jean-Yves Le Drian.
La gauche en reste à l’inutile (et massivement rejeté) service civique pour lequel François Hollande a annoncé le 19 janvier sa volonté de voir atteindre l’objectif – sans qu’aucun moyen ne soit mobilisé pour cela – « 100 000 volontaires le plus vite possible [2015 étant déjà commencé, il ne reste donc que 2016] et 150 000 d’ici à 2017. […] Jeunes et moins jeunes doivent être mobilisés pour l’intérêt général. »
Ils sont à peine plus de 30 000 aujourd’hui pour des missions qui ressemblent plus à de l’humanitarisme gauchiste pour parasites sociaux qu’au creuset national formateur d’hommes que fut le service national.