Les nombreux cadres du Front national qui avait exalté « l’esprit Charlie hebdo » et soutenu le torchon antifrançais sont probablement ravis : les avocats du FN ont perdu ce procès. Marine Le Pen avait porté plainte après une sortie à prétention humoristique de Nicolas Bedos. Un premier jugement l’avait déboutée. En appel, elle vient de perdre à nouveau.
Dans les ratés de la dédiabolisation, le fait d’être toujours considéré par la justice d’occupation comme un parti contre lequel on peut rendre n’importe quel jugement n’est pas le moins révélateur.
« “Ne laissons pas le terrain à Marine, la VRAIE méchante”. Pas faux. Moi-même, s’il m’arrive de violenter sexuellement quelques pucelles de 14 ans, c’est pour ne pas laisser ce plaisir à un VRAI pédophile ! […] Sauf que personne n’empêchera quelques idéalistes rigides de penser qu’à force de singer la salope fascisante celle-ci est déjà au pouvoir : oui, elle porte des lunettes d’inspecteur des impôts, une tête de bite sous Prozac et on l’appelle Claude Guéant »
avait écrit l’héritier Bedos en janvier 2012 dans Marianne, se croyant drôle parce qu’embauché par tous les médiats du système au seul motif qu’il porte le nom de son père et que l’insulte et la bassesse sont aujourd’hui considérées comme la marque du talent.
Marine Le Pen n’avait pas poursuivi pour l’expression « salope fascisante », mais uniquement pour le terme « salope » ; contre Jean-Luc Mélenchon, qui l’avait traitée de « fasciste », elle avait par ailleurs perdu.
Selon la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, qu’il est « parfaitement clair pour tout lecteur que la chronique en cause se situe dans un registre aux accents délibérément provocateurs et outranciers, revendiqué comme tel ».
Pour la justice, qu’un individu clairement marqué à l’extrême gauche et très peu connu pour son humour insulte une personne qu’il déteste se situe donc dans le registre de la « provocation » quand les propos de l’humoriste Dieudonné sont, eux, unanimement condamnés par le système comme par les juges comme, selon les cas, antisémites, racistes, faisant l’apologie de crimes de guerre, révisionnistes ou, hier encore, faisant l’apologie d’actes de terrorisme.
L’actuel directeur de publication de Marianne, Maurice Szafran, a été également relaxé. Le cofondateur du journal, Jean-François Kahn, n’était pas poursuivi, pas plus que son coreligionnaire – au moins par mythomanie interposée – et directeur de la réaction Joseph Macé-Scaron.