Nicolas Sárközy était interrogé sur RTL hier par Jean-Michel Apathie – qu’il qualifiait il y a peu de « connard ». Il a affirmé que quand il était au pouvoir, le FN ne progressait pas.
Nicolas Sárközy : Depuis 1981, chaque fois que la gauche est aux responsabilités du pouvoir le Front national monte. Chaque fois. Ce n’est pas un avis que je donne, ce n’est pas un conseil, ce n’est même pas une analyse, c’est un fait. M. Valls devrait se poser la question : pourquoi quand la gauche est au pouvoir, le Front national monte ?
Jean-Michel Aphatie : Il monte même quand vous êtes au pouvoir vous.
Nicolas Sárközy : Ce n’est pas vrai, Monsieur Apathie pardon. J’ai été deux fois candidat à la présidentielle, une fois face à Mme Le Pen, et une fois face à son père. Les deux fois, le candidat du Front national était dix points derrière moi au premier tour. Pour les européennes de 2008 [sic], le Front national a fait un score qui était inférieur à 10 %. Donc je ne dis pas du tout qu’à moi tout seul je règle la question du Front national, ce serait absurde, mais la gauche instrumentalise le Front national. […]
Jean-Michel Aphatie : Vous avez été candidat en 2007, Jean-Marie Le Pen a fait 10 % des voix, vous avez été candidat en 2012, Marine Le Pen a fait 18 % des voix, donc la montée du Front national est de toutes les périodes.
Nicolas Sárközy : Non, non… Ce n’est pas exact, monsieur Apathie.
Jean-Michel Aphatie : Les chiffres que j’ai donnés sont exacts. […]
Nicolas Sárközy : Il y avait d’autres candidats de l’extrême droite, notamment M. Mégret à l’élection présidentielle de 2007…. »
Premier mensonge : si le score du FN a baissé entre 2007 et 2012 lors des élections européennes et régionales (très légèrement), il a explosé aux élections législatives, passant de 2007 à 2012 de 4,29 % à 13,6 % (un résultat plus que triplé) comme à l’élection présidentielle, où le candidat du FN est passé de 10,44 % à 17,9 %. Ces chiffres sont d’autant plus évocateurs qu’ils coïncident très exactement avec le passage de Nicolas Sárközy à l’Élysée.
Deuxième mensonge : pour tenter d’expliquer la différence entre le score du FN en 2007 et en 2012, Nicolas Sárközy prétend ensuite que d’autres candidats étaient présents, « notamment M. Mégret », ce qui sous-entend d’autres candidats. En réalité, Jean-Marie Le Pen était le seul candidat à l’extrême droite – Bruno Mégret lui avait même apporté son soutien.
Notons enfin, mais il s’agit là moins de mensonge volontaire que d’incompétence, qu’il n’y a jamais eu d’élections européennes en 2008.
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