L’africaniste Bernard Lugan est revenu, sur son site, sur son éviction des écoles de Saint-Cyr-Coëtquidan (ÉSCC).
Il y évoque sa demande d’audience avec le commandant des ÉSCC pour connaître les véritables motivations de son injuste renvoi, pour déterminer qui est l’auteur de cette « décision insolite et attentatoire aux libertés », et, surtout, pour pouvoir le cas échéant porter plainte, tant au niveau judiciaire français qu’européen, contre cette nouvelle attaque de la dictature socialiste contre les libertés des Français.
Pour l’heure en effet, l’historien et géopoliticien n’a eu aucune confirmation écrite de sa révocation. Celle-ci ne lui a été signifiée que par un coup de téléphone de la direction de l’enseignement des ÉSCC le 14 avril 2015. Ce contact lui a annoncé l’annulation de toutes ses interventions, sans qu’en soit précisée la raison. Depuis, il n’a reçu aucune autre information, ni par écrit, ni par oral. Il ignore donc pourquoi il a été écarté, mais aussi par qui.
Pourtant, une source bien informée, le journaliste de gauche Jean-Dominique Merchet, ancien collaborateur de Libération proche de certains milieux de la dictature, a écrit une note au sujet de « l’affaire Lugan ». L’individu, qui prétend être « informé directement par le cabinet du MINDEF (ministère de la Défense) » écrivait mercredi, au lendemain de l’annonce à Bernard Lugan de son limogeage :
« Les Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan précisent que “Bernard Lugan est un intervenant occasionnel aux ÉSCC et non pas un professeur”, mais confirment que “suite à ses récentes déclarations sur le déplacement du secrétaire d’État aux anciens [sic] combattants à Sétif mettant formellement en cause le chef des armées, le commandement des écoles juge inopportun de faire intervenir ce conférencier le 29 avril devant les futurs officiers de l’armée de terre”. Ce blog s’était fait récemment l’écho des polémiques sur cette affaire de Sétif. À Coët, on assure que “le commandement des écoles a annulé sa prestation du 29 avril, sans remettre en cause son expertise d’historien ni présumer de l’avenir de la collaboration entre les ESCC et M. Bernard Lugan”.
Dans l’entourage du ministre de la Défense, on rappelle “la consigne donnée il y a un an : tous les universitaires ont leur place dans les amphis du ministère, mais pas ceux qui attisent les polémiques et donnent une image erronée de nos grandes écoles militaires”. »
Autrement dit – rien de nouveau – : seuls les proches du pouvoir antifrançais ont droit de s’exprimer.
Si le journaliste de gauche a réellement obtenu l’avis du ministère de la Défense et a été autorisé par celui-ci à faire connaître sa position, il s’agit donc très clairement de la censure d’un historien au simple motif qu’il a osé critiquer une action d’un sous-ministre. Dans la plupart des dictatures et régimes autoritaires en place aujourd’hui (Égypte, Birmanie, Maroc, etc.), ce genre de punition n’intervient qu’en cas d’attaques graves et répétées contre les chefs d’État.
Car, comme le rappelle Bernard Lugan, son article consacré aux massacres des Européens à Sétif – totalement ignoré par le gouvernement français – et la faible répression qui suivit – la mort de quelques centaines de tueurs islamistes aujourd’hui pleurée par le gouvernement d’occupation – ne faisait qu’exprimer son avis « tant es qualité d’historien chercheur qu’en vertu de ma liberté d’expression en dehors de mes interventions aux ÉSCC ».
Cette censure est d’autant plus grave qu’à en croire le journaliste proche du pouvoir Jean-Dominique Merchet, la suspension des interventions de Bernard Luban :
« 1) Ne se fonde pas sur une remise en cause de mon expertise d’historien chercheur sur l’Afrique et donc notamment sur les événements du 8 mai 1945 qui se sont déroulés à Sétif;
2) Serait une interprétation autoritaire à caractère politique émanant au mieux du rappel à la consigne du cabinet du ministre »
rappelle le spécialiste de l’Afrique qui constate que son article n’a déclenché aucune polémique, et qu’il serait parfaitement mensonger de prétendre qu’il a pu « porter atteinte à l’image de l’enseignement des écoles de Saint Cyr Coëtquidan », alors que pas un seuls article ou note, sous aucun support ne l’a évoqué.
« En l’espèce, c’est l’interprétation de la nature politique de cette sanction par Jean-Dominique Merchet qui crée une polémique nuisant à la réputation du commandement des écoles et qui remet en cause la qualité de son enseignement sur l’Afrique. Quant à mon avis parfaitement argumenté sur la décision de François Hollande d’envoyer le secrétaire d’État aux anciens combattants à Sétif, il est tout à fait légitime […] [le chef de l’État] n’en demeure en effet pas moins un homme public et la Cour européenne des droits de l’homme précise à ce sujet qu’il est soumis à la critique, même désagréable, de ses compatriotes »,
précise Bernard Lugan.
Cette affaire illustre une nouvelle fois la duplicité et les mensonges de la gauche, leur égalité à sens unique, la liberté très surveillée qu’ils n’accordent qu’à leurs amis, la liberté d’expression assurée uniquement à ceux qui complaisent au pouvoir. Cela est d’autant plus tragique que les activistes de gauche, comme Jean-Dominique Merchet, seraient les premiers à hurler à la mort si un gouvernement de droite osait faire le dixième de cela. Osera-t-on rappeler que Libération, le journal où Jean-Dominique Merchet a fait ses armes, délaissant sa promotion de la pédocriminalité, vantait, il y a tout juste quarante ans, la « libération » de Phnom Penh, en réalité sa prise par les criminels marxistes qui y exterminèrent près de la moitié de la population, massacrant au total un quart de la population du Cambodge ?