« Je ne sais pas ce qui va se produire en 2017, mais ce que je fais est l’accomplissement d’une vie : être au service des autres ».
C’est par ce genre de sentence prétentieuse que François Hollande s’est donné en spectacle durant deux heures dimanche sur Canal+. Pour tenter d’enrayer son inexorable chute de popularité – depuis les attaques islamistes de janvier, il perd en moyenne 3 à 4 points par mois – c’est à un public « jeune et branché » qu’il tentait de s’adresser.
Il a démontré toute son incapacité à gérer les affaires de la France, rappelant lui-même son échec dans la lutte contre le chômage, malgré la multiplication des emplois aidés et autres mesures coûteuses et contre-productives. Il a montré sa totale imprévoyance lorsqu’il a abordé le problème de l’invasion : alors que les attaques d’étrangers se multiplient depuis le début des années 2010, ce n’est qu’après trois ans au pouvoir qu’il va non pas agir, mais quémander une réunion de ministres européens pour… renforcer les patrouilles de l’opération Triton.
Au titre des « annonces », les Français ont dû se contenter de deux mesurettes, l’extension de la prime d’activité aux moins de 25 ans et le non-paiement de charges pour les entreprises qui embaucheront des apprentis mineurs.
Pour le reste il a vanté le compte personnel de formation qu’il présente comme sa « grande réforme sociale », alors qu’il est un échec complet : « compte personnel de formation: En trois mois, seulement une personne a pu bénéficier du nouveau dispositif » constatait la presse il y a une semaine. Dans le même ordre d’idée, il a tenté de justifier les mesures liberticides de la loi sur le renseignement en prétendant qu’elle était faite pour « protéger ».
La seule véritable réussite de ces deux heures de publicité offertes par l’oligarchie – Canal+ est une chaîne privée détenue par Vivendi, le trust de Vincent Bolloré – soutien de Nicolas Sárközy en 2007, d’Anne Hidalgo en 2014 – est que François Hollande est parvenu à insulter le Parti communiste :
« Quand Mme Le Pen parle comme un tract du Parti communiste des années 1970 – parce que c’est ça, en réalité –, en pensant qu’on peut fermer les frontières, qu’on peut nationaliser les industries, qu’on peut sortir un certain nombre de capitaux de notre pays sans qu’il y ait de risque. Quand elle parle comme le Parti communiste, ça parle dans cette région-là parce que ça a été, encore aujourd’hui, une région influencée par le Parti communiste1 »,
a-t-il déclaré, précisant tout de même que le Parti communiste prônait la destruction des frontières et la dissolution du peuple français dans l’invasion. Ce propos a néanmoins été pris comme une attaque à gauche, donnant de nouveaux arguments à son extrême pour rompre avec le PS. Le métèque Jean-Luc Mélenchon ne s’est d’ailleurs pas privé d’instrumentaliser cette attaque :
« En insultant le Parti communiste des années 70, François Hollande oublie que c’était alors le programme commun qui conduisit à la grande victoire de 1981. Son propos est d’une totale bassesse et indigence, indigne d’un président élu aussi par les communistes »,
a craché le stalinien.
Comme il en a pris l’habitude depuis trois ans, François Hollande a enfin méprisé et ignoré les Français en ne se laissant interroger que par des « jeunes » des cités occupées. C’était en tout cas le programme officiel original : dans les faits, l’équipe de François Hollande a soigneusement éliminé les étudiants trop sensibles pour prendre, préférant des étrangers avides d’argents plutôt que de brûler des voitures ou égorger des mécréants. Cela lui a permis d’éviter d’avoir à affronter la véritable colère des banlieues ; malgré les promesses de la bande d’annonces, il n’y eut aucune défense ni de Dieudonné, ni de la liberté d’expression, les faux opposants de banlieues s’écrasant à l’énoncé du mot “Shoah”. Une propagande shoatique sans surprise venant après un reportage où fut mise en exergue une ridicule histoire d’un lycéen qui aurait imité Hitler en classe avant de ramper désormais devant l’occupant après un séjour dans un temple holocaustique.
Du « don de soi » à la “Shoah” en passant par la lutte contre le chômage, le compte personnel de formation, ou les questions faussement incisives, les mensonges succédèrent aux mythes qui précéderaient les escroqueries. Une journée ordinaire en médiacratie.
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1 Des propos rappelant étrangement un leitmotiv des deux derniers présidents de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), Nicolas Sárközy et son coreligionnaire Jean-François Copé.
« Madame Le Pen n’est pas à l’extrême droite, elle est à l’extrême gauche. Elle a le programme de M. Mélenchon »,
a déjà déclaré Nicolas Sárközy, tandis que son ancien bras droit avait lancé avant lui :
« Front national et Front de gauche procèdent des mêmes populismes, des mêmes extrémismes. D’ailleurs [sic], ça commence pareil ».