Il n’a pas fallu un mois aux nouveaux conseillers départementaux du Tarn-et-Garonne pour s’autoadministrer une augmentation de 23 %. Pendant que les Français se serrent la ceinture, que les mêmes politiciens font fermer les hôpitaux, les élus de ce département du sud-ouest, qui sont coupables de la situation, ont d’abord tenté d’augmenter leur « indemnité », en réalité un véritable salaire, de 33 %.
C’est ce qu’espérait le nouveau président du conseil départemental Christian Astruc, profitant du passage du département au-dessus de la tranche des 250 000 habitants. L’exemplarité républicaine du geste l’est d’autant plus que dans ce département, la politique est très liée à la maçonnerie. Ancien cadre du Parti radical de gauche (PRG), Christian Astruc est d’ailleurs entré en guerre contre le chef de ce parti, Jean-Michel Baylet. Il a remplacé son ancien mentor en mars à la tête du département, après avoir obtenu les voix de la droite et totalement isolé ses anciens amis du PRG.
La lutte entre les deux radicaux de gauche se poursuit : Jean-Michel Baylet a violemment dénoncé cette augmentation et, sachant que la proposition serait acceptée et qu’ils en profiteraient quand même, les sept conseillers départementaux PRG ont voté contre cette mesure, au contraire de ceux du Parti socialiste (PS) et de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), tout heureux de pouvoir empocher chaque mois plusieurs centaines d’euros supplémentaires.
Pour se donner bonne conscience, les élus PS avaient demandé que l’augmentation ne soit « que » de 23 % et que trois faux emplois dits « emplois jeunes » soient créés.
Chaque mois désormais, le contribuable payera environ 17 000 euros supplémentaires pour assurer le train de vie des politiciens qui ruinent la France pour ce seul conseil départemental.