Le caractère islamiste du crime barbare de Yassin Salhi ne fait aucun doute. Lors de leur intervention pour le maîtriser, il a attaqué les pompiers aux cris de « Allah Akbar ». Il a décapité son supérieur à la mode apprise dans le Coran et popularisée ces derniers mois par les tueurs de l’État islamique (ÉI). Il a déposé un drapeau portant la mention de la profession de foi musulmane auprès des restes de sa victime, s’est pris en photo sur place et a envoyé une photo à un terroriste actuellement en Syrie.
Clairement commis dans une optique islamiste, le crime a donc été de plus prémédité comme en témoigne, outre le drapeau et le contact en Syrie, la volonté de faire exploser une usine chimique de manière (relativement) préparée. Enfin, il a été fiché comme islamiste, même si le gouvernement d’occupation a préféré faire suivre, écouter et arrêter les nationalistes plutôt que les individus comme lui, les frères Kouachi, Amedy Coulibay ou Sid Ahmed Glam.
Pourtant, certaines voix tentent de faire passer ce crime pour un conflit lié à son emploi ou des tensions familiales. Le lâche, après l’avoir hautement revendiqué par ses cris, son drapeau, son acte même, nie désormais tout lien entre son crime et sa foi. En garde à vue, il a « contesté toute religiosité dans son passage à l’acte » selon une source proche de l’enquête. Il a refusé de reconnaître avoir accroché la tête de sa victime à un grillage ainsi que les drapeaux islamistes.
Entré en mars dernier dans l’entreprise de transport où il a connu Hervé Cornara, ce dernier lui avait fait une remarque deux jours plus tôt quand l’islamiste avait fait tomber une palette de matériel informatique. Il a pris ce prétexte pour tenter de justifier son attaque.
Par ailleurs, l’individu auquel a été envoyé le ‘selfie’ aurait été identifié. Il s’agit de Yunes-Sébastien V.-Z. Ce métis criminel de 30 ans a rejoint les tueurs en Syrie en novembre 2014. Il était en contact avec Yassin Salhi depuis plusieurs années. Lui non plus n’avait pas été identifié par les services de renseignements. Son départ avait été signalé par son père. Même après cela, personne ne s’est intéressé au cas de Yassin Salhi alors qu’ils fréquentaient les mêmes milieux islamistes au cœur de la Franche-Comté avec la complicité des autorités.
Objet d’une « fiche S » entre 2006 et 2008 – tout comme Yassin Salhi –, Yunes-Sébastien V.-Z. fréquentait un autre inverti à l’islam, Frédéric Jean Salvi, une racaille qui a commis un attentat à la voiture piégée en Indonésie selon les autorités de ce pays.