Comme il le fait depuis des mois pour les quelques cadres du régime qu’il recrute – le plus souvent sans qu’ils ne renient absolument rien de leurs trahisons passées, comme Olivier Bettati pour lequel le FN est le nouveau RPR – le FN a fortement médiatisé le débauchage de cet élu chiraquien. Le départ, toujours à Nice, de Romain Cardelli du FN pour Les Républicains (LR, ex-UMP) qui est survenu concomitamment est passé totalement inaperçu ; il avait été candidat sur la liste FN lors des dernières élections municipales. Des faits qui illustrent surtout la totale absence de doctrine, d’honneur, de soucis du bien public des deux partis comme de leurs cadres pour lesquels seul compte désormais de négocier une place éligible contre un ralliement médiatique.
Le cas de Romain Cardelli est loin d’être isolé, même si généralement ce sont des patriotes sincères qui quittent le FN. À moins de six mois des élections régionales, l’hémorragie se poursuit : plus qu’ailleurs le « grand remplacement » est en marche.
Fin juin, Émile Cavasino annonçait son départ du parti. Il avait pourtant un très actif partisan du puputsch marino-philippotiste au début des années 2010.
« En 2010, j’étais un des premiers secrétaires départementaux à soutenir officiellement Marine Le Pen dans sa conquête. Aujourd’hui si cela était à refaire je ne le referais pas »,
précise-t-il dans une lettre ouverte, dénonçant les multiples échecs de Marine Le Pen qui a fait du parti un champ de guerre interne permanente.
« Les chefs se déchirent entre eux, pour de sombres idées de pouvoir, les militants se disputent ainsi que les DPS »,
constate-t-il.
Le conseiller régional sortant Jean-Pierre Mouget, ancien dirigeant du parti d’extrême droite dans le Jura vient d’informer la presse de son départ du néo-FN.
À Vidauban, la conseillère municipale Christine Desmet quitte ses fonctions. Ce départ signe la fin du groupe mariniste dans la ville provençale. Le FN avait pourtant obtenu quatre élus en 2014. En à peine 15 mois, trois d’entre eux ont démissionné et la quatrième abandonne donc ses fonctions, officiellement pour des raisons professionnelles.
À Hayange, le trotzkyste Fabien Engelman est à l’origine d’innombrables affaires depuis 15 mois et son élection à la tête de la mairie lorraine. Dernier épisode en date : son premier adjoint a annoncé qu’il quittait ses fonctions. C’est le deuxième premier adjoint en moins d’un an à claquer ainsi la porte.
« Je suis persuadé que les instances dirigeantes [du FN] ne cautionnent pas. Après, peu m’importe qu’il soit sanctionné. Moi, j’ai ma conscience pour moi »,
précise-t-il, sans pourtant que la direction du FN n’ait fait part de la moindre réaction.
Le 1er juillet, c’est Éric Pinzelli qui a démissionné du FN et, c’est suffisamment rare pour être souligné, du conseil municipal de Manosque.
« Je remercie la nouvelle direction de m’avoir libéré de toutes mes fonctions en me remplaçant par des personnes de leur entourage »,
annonce-t-il ironique, précisant :
« Je cède ma place au Conseil municipal de Manosque et à la DLVA afin que les électeurs ayant voté pour le Front national ne soient pas lésés ».
Quand ils ne démissionnent pas, les militants sont virés. C’est le sort sans surprise qui attend Jean-Marc Azalier qui a reçu une convocation pour paraître devant le NKVD siégeant sous sa forme dite « commission des conflits ». Il est accusé, par les antiracistes Nathalie Pigeot – celle qui dirigeait à plus de quarante ans le FNJ – et Jean-François Jalkh, de « propos à caractère [?] raciste » et un « soutien au maréchal [sic] Pétain ».