« Les scientifiques ont prouvé que, lorsqu’on passait de 130 à 90km/h, on baissait considérablement la pollution. Il ne faut pas aller en dessous : quand on va trop lentement, la pollution reprend, notamment avec les particules »,
a annoncé Ségolène Royal, annonçant que les autoroutes, censées être des voies rapides, pourraient être limitées autant que les simples routes nationales ou départementales.
Mais ce n’est pas la seule idée du ministère de l’Écologie (sic), échaudé par le fiasco de l’écotaxe – non pas tant parce que le gouvernement Fillon-Sárközy puis Valls-Hollande ont dilapidé plus d’un milliard d’euros en pure perte, ce dont ils se moquent bien, mais à cause des dégâts en terme d’images sur leur gouvernement déjà à l’agonie – : cela s’accompagnerait d’un total désengagement de l’État qui, après avoir abandonné la gestion des autoroutes aux pires groupes de financiers, après avoir abandonné aux préfets la possibilité de mettre en place des mesures aussi vexatoires qu’inefficaces – aucune étude sérieuse n’a été publiée après l’abaissement à 110 km/h de la vitesse dans les Alpes-Maritimes concernant l’accidentologie, la baisse de la pollution ou l’amélioration du trafic –, veut donc laisser désormais aux maires de décider selon leur bon vouloir la limitation sur des routes nationales et mêmes européennes.
L’idée absurde pourrait ainsi conduire à des changements de limitations de vitesse tous les trois kilomètres selon la volonté de chaque municipalité, dont la suivante ne manquera pas de modifier à son tour la vitesse après de nouvelles élections…
« Je leur donnerai cette responsabilité. Dans le cadre des annonces que je ferai à la rentrée sur la limitation de la pollution de l’air, je vais donner davantage d’autonomie aux élus locaux : ils peuvent, au plus près, avec les habitants, prendre des décisions intelligentes et rapides »,
a précisé celle qui est décidément très intéressée par les choses « rapides » : entre deux inventions de mots – qui ne se souvient de la « bravitude » ? – Ségolène Royal s’était fendue durant sa campagne présidentielle d’un voyage dans le paradis libéralo-marxiste chinois. Elle était alors à la « recherche de dynamiques positives » (qu’il n’est pas certain qu’elle a trouvé entre une lourde défaite à l’élection présidentielle, son départ de la région Poitou-Charente et une séparation).
« J’ai rencontré un avocat qui me disait que les tribunaux chinois sont plus rapides qu’en France. Vous voyez : avant de donner des leçons aux autres pays, regardons toujours les éléments de comparaison »,
Justice chinoise rapide, décisions des maires rapides : il n’y a bien que les autoroutes et les voitures des Français que Ségolène Royal n’aime pas voir rapides. Il est vrai qu’il est plus facile ainsi de les taxer très lourdement.