Alors que des voix de plus en plus nombreuses se font entendre dans les régions pour obtenir la possibilité de créer des écotaxes régionales, Manuel Valls est intervenu brutalement mardi soir pour mettre fin au débat.
Mais loin de faire taire les partisans de la taxe, l’intervention du squatteur de Matignon a suscité des réactions de défi, y compris les plus improbables. Le président de l’Assemblée antinationale Claude Bartolone est ainsi intervenu hier pour affirmer la nécessité d’une écotaxe sous une « forme », c’est-à-dire sous un autre nom, à l’image de la constitution européenne rejetée par les Français et imposée par l’oligarchie sous le nom de Traité de Lisbonne.
« II faudra trouver une contribution. Le débat reviendra. Pas sous la forme d’une écotaxe, mais il va bien falloir que le gouvernement fasse des propositions aux différentes régions pour pouvoir financer les transports de demain. […] La question des financements pour permettre à nos systèmes routiers, de transports en commun de s’améliorer est indispensable »,
a-t-il lancé. À l’image de François Rebsamen prenant le prétexte de la mort du maire de Dijon pour fuir le gouvernement, Claude Bartolone a trouvé avec les élections régionales l’occasion d’abandonner ses petits camarades et la désastreuse politique nationale de son parti. C’est d’ailleurs en tant que future tête de liste en Île-de-France qu’il est intervenu.
« Pour la région Île-de-France en particulier, je vois l’impasse dans laquelle nous pourrions être en 2025 s’il n’y a pas de ressources nouvelles. Il faudra trouver une contribution »,
a-t-il précisé, affirmant discuter de ce sujet avec Manuel Valls.
Oublieuse de toute bravitude, Ségolène Royal, qui avait qualifié l’écotaxe régionale de « bonne idée », s’est écrasée devant les ordres de Manuel Valls.
« La décision de ne pas relancer la polémique est une bonne décision »,
a-t-elle concédé alors même qu’elle a largement contribué à relancer cette « polémique ». Elle a immédiatement précisé, visiblement peu inspirée pour défendre les positions de Manuel Valls :
« Je ne souhaite pas faire de déclaration supplémentaire sur ce sujet. »
La lâchitude a ses limites.
Rappelons que le premier fiasco écotaxe a coûté plus d’un milliard d’euros au contribuable français.