Le Traditional Youth Network et Matthew Heimbach sont très largement méconnus en France. Il s’agit pourtant d’une initiative novatrice et prometteuse de la mouvance nationaliste américaine, dont la doctrine s’inspire des mouvements européens. Pour l’introduction de l’entrevue avec le chef du mouvement, voici une traduction d’une partie d’un article du journaliste Norvégien Vegas Tenold qui est actuellement en train d’écrire un livre sur les mouvements nationalistes américains et qui a suivi de près Matthew Heimbach pendant plusieurs semaines.
Matthew Heimbach est né à Poolesville dans le Maryland en 1991. Enfant, il a toujours été précoce et friand de lecture. Son père était professeur d’histoire et Heimbach est devenu dès son enfance passionné par l’histoire. Pour son 13e anniversaire, ses parents lui ont donné 100 $ avec lesquels il acheta des livres sur les deux guerres mondiales.
À l’adolescence, il a découvert Pat Buchanan (un journaliste et un homme politique conservateur qui a été conseiller de Nixon, Reagan et Gerard Ford) et a commencé à se poser des questions sur le déclin de la culture occidentale. Il a lu deux livres de Pat Buchanan Suicide d’une superpuissance (Suicide of a Superpower: Will America Survive to 2025 ?) et Mort de l’Ouest (The Death of the West: How Dying Populations and Immigrant Invasions Imperil Our Country and Civilization, 2002) qui l’ont poussé à développer sa propre ligne idéologique.
Arrivé à l’université, il a, avec des amis, réalisé une action contre un syndicat d’étudiants qui vendait des cookies pour une cause humanitaire, les prix étaient de 2 $ pour les Blancs, 1,50 $ pour les Hispaniques et 1 $ pour les Noirs. Une discrimination raciale antiblanche habituelle dans les États-Unis d’aujourd’hui. Matthew Heimbach et ses camarades ont décidé d’organiser une action coup-de-poing contre cette manifestation avec haut-parleur et pancartes scandant des slogans contre le racisme antiblanc. Heimbach a alors créé l’Union des étudiants blancs, syndicat rassemblant les nationalistes américains blancs.
Il est devenu connu en 2012 quand il a fondé l’Union des étudiants blancs, une organisation qui effectua des patrouilles de sécurité sur le campus de l’université de Towson, dans le Maryland pour protéger les élèves d’une vague d’agressions des Noirs sur les Blancs. Depuis, les organisations antifascistes l’ont souvent pris pour cible. Son idéologie séparatiste à outrance ne plaît pas non plus à certains nationalistes américains : lors d’une conférence pour Stormfront (une des plus grosses communautés de nationalistes blancs du monde) en novembre 2014, il s’est fait interdire de toutes les futures réunions de Stormfront après son discours intitulé « Mort à l’Amérique » dans lequel il appelait au démantèlement complet des États-Unis et à une restructuration du pays par ethnies.
« Nous vivons dans un système politique, et si vous voulez changer la société, le chemin à prendre est le combat politique. La violence n’est pas une solution pour faire avancer notre idéal »,
déclare Heimbach.
Le nationalisme est la croyance que la nationalité et la race devraient être une seule et même unité ! Des nationalistes blancs américains militent pour le séparatisme des ethnies pour avoir une société homogène. Dans ce contexte, la voie choisit par Heimbach peut-être comparée en partie à l’idéologie des ‘Black Panthers‘ prônant la séparation des Blancs et des Noirs dans la société américaine plutôt qu’à celle des néonazis, des membres du KKK ou des skinheads américains.
« Je soutiens le pouvoir aux Blancs, le pouvoir aux Noirs »,
dit Heimbach.
« Toutes les races devraient pouvoir avoir leur propre espace aux États-Unis, mais sans se mélanger. Les États-Unis ont besoin d’être divisés en plusieurs petits États, selon l’ethnie et la culture. Dans les pays où les races sont mélangées, une race sera toujours dominante sur les autres. Voilà pourquoi nous avons besoin du séparatisme. Non pas parce que la race blanche est supérieure à la race noire, mais parce que nous ne pouvons pas cohabiter. Nous devons arrêter la haine raciale et vivre chacun de son côté. »
Concernant le judaïsme politique, Heimbach croit que les juifs travaillent en coulisse pour éradiquer la race blanche, sa foi et sa culture.
« Il est impossible de combattre le judaïsme politique au sein de l’État et de chercher à l’éradiquer. C’est un combat perdu d’avance. Nous devons simplement défendre nos valeurs et ne pas nous mêler à leur monde moderne aseptisé ».
Selon Heimbach, il est logique de créer des enclaves en fonction des statistiques raciales. Voilà, pourquoi Cincinnati avec ses 70 % de Noirs sera cédée à des personnes noires. Idem pour Atlanta. Heimbach a créé également le Parti des travailleurs traditionalistes, et il se présente pour le conseil municipal dans les environs de New Carlile dans l’Ohio, une ville qui est ravagée par le chômage massif et une immigration anarchique.
« Il n’y a personne qui prend la défense des ‘white trash’ [expression pour désigner les pauvres blancs]. Notre organisation apporte de l’aide à des familles blanches dans le besoin, nourriture, aide juridique, administrative, etc. Nous avons également comme objectif de créer une entreprise de rénovation de ponts, routes, etc. entièrement bénévole pour employer des Blancs au chômage. Cela permettra de créer des emplois pour les nôtres. Les Américains doivent travailler. »
Pour cette raison, Heimbach n’est pas aimé par les autres mouvements nationalistes américains qui considèrent que les États-Unis sont une nation blanche et que les Noirs doivent être rapatriés en Afrique. Heimbach trouve ce concept totalement impossible à réaliser. Pour lui, les Américains noirs sont aussi des Américains autant que les Américains blancs.
Tard dans la nuit du 17 Juin 2015, le téléphone de Matthew Heimbach a sonné. À l’autre extrémité de la ligne était un homme du FBI de Caroline du Sud. L’homme a demandé Heimbach s’il connaissait un homme du nom de Dylann Roof et si oui, s’il savait où il était. Heimbach garda son calme et dit à l’agent du FBI qu’il n’avait jamais entendu parler de cet homme et demanda pourquoi une telle question. L’officier du FBI le remercia, mais ne donna pas d’explication et raccrocha.
« Voilà des choses bien bizarres », dit Heimbach. Plus tard dans la nuit, beaucoup de membres du mouvement Traditional Youth Network ont reçu des appels similaires. Tous les membres se demandèrent « Qui était Dylann Roof ? », « Pourquoi personne n’avait jamais entendu parler de lui ? » et « Pourquoi ces appels insistants du FBI ? ».
Personne n’avait jamais entendu parler de Dylann Roof dans la mouvance racialiste américaine dit Heimbach. Maintenant, tout le monde ne parlait plus que lui.
Matthew Heimbach est le leader et fondateur du mouvement Traditional Youth Network, une organisation universitaire d’étudiants nationalistes blancs qui a comme objectif de lutter contre la décadence, l’individualisme, le marxisme et la société moderne. Le Southern Poverty Law Center [une association marxiste américaine connue pour son fichage de l’extrême droite et ses pratiques de délation et de manipulation] l’a surnommé le « petit Führer », une accusation ridicule, car il ne s’est jamais revendiqué du national-socialisme.
Dans les jours qui ont suivi l’affaire de Dylann Roof, tout le monde voulait savoir pourquoi personne n’avait jamais entendu parler de ce Dylann. L’incident de Baltimore a envoyé des ondes de choc à travers toutes les communautés racialistes américaines, dans laquelle tout le monde se demandait à quel mouvement Dylann Roof faisait partie. Beaucoup d’organisations ont dénoncé une opération téléguidée par le gouvernement fédéral pour briser l’extrême droite américaine et trouver une excuse pour désarmer les citoyens blancs afin d’accélérer l’État marxiste d’Obama. Heimbach, s’est demandé, s’il avait connu Dylann Roof, s’il aurait pu lui éviter de commettre un tel acte et canaliser sa colère dans une action plus constructive comme l’action politique.