Cinq islamistes marocains et turcs ont officiellement déposé, chacun, deux recours devant le Conseil d’État pour obtenir leur réintégration dans la grande famille des criminels titulaires de papiers “français”. Bernard Cazeneuve avait annoncé pompeusement il y a quelques semaines que cinq dangereux individus – parmi les dizaines de milliers que leur République abrite, soigne, nourrit et finance –, Fouad Charouali, Rachid Aït El Hadj, Bachir Ghoumid, Redouane Aberbri et Attila Turk, seraient déchus de leur nationalité.
Ils ont été condamnés en 2007 à des peines de six à huit ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte terroriste. Ils ont été reconnus coupables d’avoir aidé au massacre commis à Casablanca en mai 2003 (45 morts et une centaine de blessés). Malgré l’extrême gravité des faits et malgré leur extrême dangerosité, ils ont tous été libérés entre 2009 et 2011. Aucun n’a été expulsé depuis.
Mais si la justice républicaine permet rarement de protéger les citoyens français, elle offre de multiples recours aux occupants. Ces derniers poursuivent désormais l’État pour « excès de pouvoir ». Le premier recours conteste au fond la décision ministérielle du 7 octobre, la seconde est une procédure d’urgence en référé.