Ante Pavelić est né à Bradina, Condominium austro-hongrois de Bosnie-Herzégovine, le 14 juillet 1889 dans une famille catholique.
Après des études de droit à Zagreb, il devient avocat et s’engage en politique dans le Hrvatska Stranka Prava, HSP (Parti Croate du Droit), mouvement nationaliste opposé à la monarchie du Royaume de Yougoslavie et partisan de l’indépendance de la Croatie.
En 1922 il épouse Maria Lovrenčević avec laquelle il aura trois enfants. Maria est d’origine juive par la famille de sa mère et son père, Martin Lovrenčević, membre important du Parti Croate du Droit est un journaliste renommé.
Élu conseiller municipal de Zagreb puis député en 1927, il est contraint à l’exil en 1929 lors de l’avènement du roi Alexandre Ier, lequel met en place une politique dictatoriale pro-serbe. A la fin de la même année, il est condamné à mort par contumace par un tribunal serbe.
Pavelić se réfugie d’abord à Vienne, où il prend contact avec des officiers autrichiens anti-yougoslaves. À Rome où il réside ensuite, il fonde un nouveau parti nationaliste ,en collaboration avec les membres de la faction dure du Parti Croate du Droit, exilés comme lui.
Ce sera le parti des Oustachis (de ustaš, « insurgé, rebelle »). Le mouvement a d’abord des activités terroristes : il commandite l’assassinat le 9 octobre 1934 d’Alexandre Ier, en visite d’État à Marseille. Le ministre français des Affaires étrangères Louis Barthou est aussi tué lors de l’attentat.
Le 6 avril 1941, la Yougoslavie est envahie par les forces de l’Axe. Pavelić devient le dirigeant du Nezavisna Država Hrvatska ou NDH (État indépendant de Croatie) créé le 10 avril 1941. Cet état est allié de l’Allemagne et de l’Italie, dont il copie les institutions.
La Croatie envoie quelques milliers d’hommes sur le front de l’Est.
L’armée du NDH combat également, avec les forces de l’Axe, contre le mouvement des résistants de Tito (les Partisans communistes) et les Tchetniks (royalistes). Pendant plus de trois années une abominable guerre civile va faire 1 706 000 victimes dans ce pays qui compte 15 000 000 d’habitants.
En mai 1945, Pavelić se réfugie en Autriche, puis à Rome, avant de s’installer en Argentine où il reçoit la protection de Juan Perón. Le Vatican fait passer les dirigeants oustachis en secret de Rome à Buenos Aires. Des filières d’exfiltrations sont mises en place par le franciscain Krunoslav Draganovic.
En Croatie l’« épuration » qui suit l’occupation du pays par les Rouges est effroyable. Le massacre de Bleiburg en mai 1945 : des dizaines de milliers de civils et soldats croates, ustaše ou domobrani (armée régulière), réfugiés en Autriche, sont livrés par les Alliés aux représailles des unités des Partisans essentiellement recrutées en Serbie à partir de la mi-44, et dont l’essentiel des troupes sont composée de transfuges tchetniks.
Découvert en 1957, Pavelić est blessé lors de deux tentatives d’assassinat commanditées par les services secrets yougoslaves. Il s’exile afin d’éviter l’extradition d’Argentine. Il se réfugie en Espagne à Madrid, où il meut en 1959, des séquelles des attentats perpétrés contre lui. Le pape Jean XXIII prononce personnellement une bénédiction à son égard. Il est enterré dans la capitale espagnole.
Lors du rétablissement du multipartisme en Croatie, au début des années 1990, le HSP est recréé le 25 février 1990 à Zagreb mais il reste un parti mineur comparé à l’Union démocratique croate de Franjo Tuđman.
Pendant les Guerres de Yougoslavie et notamment la Guerre de Croatie, le parti est impliqué dans la création de la Force de défense croate (Hrvatske Obrambene Snag, HOS, qui rappelle le nom de l’État indépendant de Croatie). C’est l’une des plus importantes unités paramilitaires en ex-Yougoslavie, dont l’uniforme noir est proche de l’uniforme porté par les Oustachis. La HOS intègre dans ses rangs de nombreux nationalistes affichant des insignes Oustachis.