Lors des graves débordements survenus lors des différentes manifestations en soutien à la Palestine ces dernières semaines, la police avait procédé à très peu d’arrestations, en contraste frappant avec la répression aveugle menée contre les pacifiques veilleurs ou lors des rassemblements de La Manif pour tous (LMPT). Vraisemblablement pressé par les représentants juifs, le gouvernement a finalement fait de cette question sa priorité, mobilisant la police comme la justice – dont évidemment personne ne peut contester la sourcilleuse indépendance. Hier, l’un des organisateurs de la manifestation interdite du 19 juillet, l’extrémiste Alain Pojolat (NPA), a annoncé qu’il était convoqué le 22 octobre pour être jugé. Malgré l’interdiction, il avait continué à lancer des appels à manifester.
Hier toujours, deux hommes interpellés lors de la dernière manifestation samedi ont été condamnés en comparution immédiate à deux – avec mandat de dépôt – et quatre – sans mandat de dépôt – mois de prison ferme. Le premier, un multirécidiviste, avait menacé de mort des policiers en mimant leur égorgement puis faisant semblant de leur tirer dessus. Le second a été condamné pour avoir jeté des projectiles contre des policiers.
Sur les 65 personnes interpellées samedi, seules 41 avaient été placées en garde à vue. Avec les deux cas évoqués ci-dessus, les cinq individus jugés ont écopé de peine de prison ferme et trois ont été incarcérés. Sept autres seront jugés ultérieurement.
Par ailleurs, la police a arrêté lundi cinq individus accusés d’avoir attaqué des membres des forces de l’ordre le 19 juillet ; ils avaient violemment pris à partie des policiers coincés dans une voiture à Sarcelles. Ils devraient être mis en examen pour violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, participation à attroupement armé et dégradations. Quatre individus ont été condamnés pour l’émeute à Sarcelle à de la prison ferme la semaine dernière. S’il ne s’agit que de courtes peines, l’insistance de la justice à exiger l’incarcération immédiate des condamnés à rebours de la politique laxiste générale laisse apparaître l’intervention de la chancellerie.
… mais pas pour les provocateurs juifs
À l’inverse, la justice a annulé la totalité des poursuites contre trois extrémistes juifs. Des policiers les avaient contrôlés et découvert que les trois hommes transportaient des armes (bombe lacrymogène, matraque télescopique, et nunchaku). Le contrôle s’était déroulé à la sortie d’un restaurant juif du quartier occupé de la rue des Rosiers. Les juges ont validé les requêtes en annulation de procédure soulevée par les avocats, prétendant que le contrôle d’identité qui avait permis de démasquer les racailles était « irrégulier ».
La veille, la presse révélait que deux terroristes juifs n’avaient écopé que de quelques mois de prison pour un attentat contre l’un de leur coreligionnaire.