Chronique de l’échec du « vivre-ensemble »au 5 janvier 2017
Esclavage moderne dans un restaurant Africain à Evreux
La patronne d’un restaurant de spécialités africaines à Evreux a été interpellée par la police. Elle aurait embauché une femme camerounaise en situation irrégulière et abusé de sa situation de dépendance pendant 10 mois avant que cette dernière ne s’échappe du restaurant.
Samedi 31 décembre, les policiers reçoivent le témoignage surprenant d’une femme de 35 ans, de nationalité camerounaise.
En situation irrégulière, celle-ci affirme qu’elle vient de s’échapper d’un restaurant où elle travaillait depuis 10 mois dans des conditions indignes. La femme raconte alors aux policiers son histoire. Depuis qu’elle travaille à « La Sanaga », un restaurant spécialisé dans la cuisine africaine, rue du maréchal Joffre à Evreux, sa vie est comparable à celle d’une esclave moderne.
En février 2016, la patronne des lieux l’embauche la fait travailler de 10 heures à minuit par jour et la loge sur place dans des conditions précaires. Avec pour confort un matelas posé à terre, une armoire et un lavabo. Le tout pour 600 euros par mois. Elle lui retire également son passeport. La situation va durer ainsi jusqu’au jour où un différend éclate entre les deux femmes au sujet de congés.
Samedi matin, le 31 décembre, le ton monte dans le restaurant. La patronne refuserait de donner des congés à son employée à moins que cette dernière ne lui rembourse les 10 mois de salaires. Selon l’employée, la patronne l’aurait alors enfermée à clé dans le restaurant.
La plaignante aurait trouvé une issue à son calvaire en s’échappant par l’arrière de l’établissement. Elle aurait escaladé un mur avant de se rendre directement au commissariat d’Evreux pour y raconter ses déboires.
Dans la journée les enquêteurs de la brigade de sûreté départementale de l’Eure ont procédé à des vérifications au restaurant et auprès d’une autre salariée. Les policiers ont notamment pût se rendre compte des conditions de vie de la victime et ont procédé à l’interpellation de la patronne du restaurant.
Celle-ci a été placée en garde à vue pour travail dissimulé (des faits reconnus par la restauratrice) et pour « réduction aux servitudes », expression signifiant que la patronne aurait profité de la vulnérabilité et de la situation de dépendance de la victime.
La restauratrice qui nie ce dernier point est sortie de sa garde à vue dimanche après-midi. L’enquête va se poursuivre. Si les faits sont avérés, la patronne encourt 7 ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende.
Un Marocain interpellé et écroué pour le meurtre de Loïc Gallot
Le 19 décembre, Loïc Gallot-Lavallée, un Morbihannais de 65 ans a été retrouvé mort sur son bateau posé sur cales aux Bassins à flot du port de Bordeaux. Le parquet a ouvert une enquête pour homicide volontaire. Le meurtrier présumé a été écroué. Il s’agirait d’un « sans domicile fixe marocain, connu sous différents alias, squattant régulièrement dans ces embarcations à sec alignées aux Bassins à flot ».
L’homme a été interpellé mercredi et placé en détention provisoire vendredi. « Il nie les faits mais il existe des charges et présomptions importantes à son encontre, résultant de ses propres déclarations concernant sa présence sur le bateau et de la découverte en perquisition dans ses affaires d’objets ayant appartenu à la victime », a confié Olivier Etienne, procureur de la République adjoint.
Loïc Gallot-Lavallée avait acheté son bateau à Bordeaux où il se rendait régulièrement par le train depuis le Morbihan où il résidait, à Plumelin.
Ouverture du procès mettant en cause le fils d’un président Africain
Le premier procès des «biens mal acquis» s’ouvre en France cette semaine
Le patrimoine considérable que le fils du président de Guinée équatoriale, Teodorin Obiang, s’est constitué en France lui vaut aujourd’hui d’être poursuivi par la justice française pour détournement de fonds publics.
Hôtel particulier avenue Foch, à Paris, Ferrari, Bentley, Bugatti, haute couture payée en valises de billets: Teodorin Obiang est jugé en France depuis lundi, accusé de s’être constitué un patrimoine considérable de manière illégale au même titre que plusieurs chefs d’Etats africains, poursuivis dans le dossier des «biens mal acquis». Absent à son procès, il a demandé le report de l’audience par la voix de son avocat.
Ancien ministre de l’Agriculture et des forêts, promu fin juin vice-président de Guinée équatoriale par son père Teodoro Obiang Nguema, Teodorin Obiang est poursuivi devant le tribunal correctionnel de Paris pour blanchiment d’abus de biens sociaux, de détournement de fonds publics, d’abus de confiance et de corruption.
Le procès, dont les dates ont été fixées fin octobre, devrait durer jusqu’au 12 janvier.
Quand il est à Paris, Teodorin Obiang, éternel célibataire au look très soigné, dépense des mallettes entières de liquide chez les couturiers de la capitale mondiale de la mode. Dans ses appartements de la très chic avenue Foch, où les robinets sont recouverts de feuilles d’or, le maître des lieux dispose d’un hammam, d’une salle de sport, d’une discothèque, d’un salon de coiffure, d’une salle de cinéma.
Au terme de l’instruction, les juges ont estimé qu’il avait bâti son patrimoine en France en y investissant le produit «des détournements de fonds publics», de la corruption. Le fils du président équato-guinéen «a toujours dit qu’il a gagné légalement son argent dans son pays», il est «innocent des faits qu’on lui reproche», assure Me Emmanuel Marsigny. Entre 2004 et 2011, près de 110 millions d’euros provenant du Trésor public de Guinée équatoriale sont venus créditer le compte personnel de Teodorin Obiang, selon les juges. La justice suisse s’intéresse également de près à Teodorin Obiang. Onze véhicules de luxe lui appartenant ont été saisis à Genève en novembre.
Le prévenu a multiplié les voies de recours. Inculpé en 2014, il a essayé en vain de faire annuler les poursuites en France, invoquant son statut à l’époque de deuxième vice-président de Guinée équatoriale qui octroyait à ses yeux une immunité. Mais la Cour de cassation, la plus haute juridiction française, avait estimé que les faits reprochés avaient été commis à «des fins personnelles», relevant de sa vie privée et donc détachables des fonctions étatiques protégées par la coutume internationale. Récemment, il a, sans succès, demandé à la Cour internationale de Justice (CIJ) de suspendre les procédures en France contre lui.
«S’ouvre un procès inédit, sans précédent en Europe et bien au-delà», se félicite William Bourdon, avocat de Transparency International, selon qui «le chapitre Obiang va se clôturer» mais d’autres vont s’ouvrir. La justice française enquête également sur les patrimoines bâtis en France par les familles de plusieurs autres dirigeants africains, celle de Denis Sassou Nguesso (Congo), du défunt Omar Bongo (Gabon) ou encore du président centrafricain déchu François Bozizé.
Le double visage de la mosquée de Stains, vrai nid à djihadiste
Le vendredi 13 février 2015, veille de départ pour la Syrie, ils se sont tous retrouvés l’après-midi pour la prière du « Dohr ». Anonymes parmi les quelque 1 300 fidèles. Serrés ensemble sur les tapis. Tous là, dans le sous-sol de cet ancien entrepôt d’une entreprise de transport de Stains, dite mosquée « Al-Rawda », repeinte en vert fluo comme pour mieux défier le gris de Seine-Saint-Denis.
Il y avait T. M., 30 ans, cet ex-magasinier d’un fournisseur de pièces détachées automobile, originaire de La Rochelle. Après des années de luxure, il en avait finalement marre des filles en « décolleté » dans la rue. Il y avait ce grand roux d’ Hamza, « anti-tout », toujours habillé de façon militaire, capable de « faire passer le Coran » avant même les clients du garage où il était employé. Karim Z., le plus discret du groupe. Macreme Abrougui surtout, 32 ans, alias « Vega », en référence à ce personnage masqué armé de griffes gigantesques du jeu Street Fighter II. Un pro de la réparation des voitures lui aussi, patron du garage en fait, et parfaitement au courant que l’on visionne dans une salle attenante à son atelier des vidéos de décapitations entre deux vidanges.
Ils ont donc tous prié, ce vendredi 13, à la mosquée Al-Rawda. Puis, dès le lendemain, ils ont filé, en voiture, avec femmes et enfants. Hasard ou rite de passage ? Les services de renseignements ont en tout cas été alertés.
Trois Rroms arrêtés lors d’un cambriolage à Lattes
Le vendredi 23 décembre, les policiers municipaux lattois cueillent trois cambrioleurs à la sortie du domicile.
Une fenêtre dégradée. Un volet roulant forcé. Des faisceaux de lampes de poche balayant les pièces. Lorsque les policiers municipaux lattois arrivent devant l’appartement de cette résidence, vendredi 23 décembre en pleine soirée, ils font mouche. Le coup de téléphone reçu quelques minutes plus tôt au sujet d‘un cambriolage en cours s’avère être en béton.
Les agents décident alors de faire appel à des renforts. Et cueillent trois Rroms à leur sortie du domicile. Sur eux seront retrouvés des bijoux, des papiers d’identité, une sacoche, un peu de numéraire et divers autres objets tout juste emportés. Ainsi que la panoplie idoine de tout bon monte-en-l’air : gants de facture identique et tournevis à l’avenant.
« On a trouvé cette maison et pensé que c’était un squat. On avait pas de vêtements pour les enfants, on était le 23 décembre… On est pas des voleurs professionnels (…) Avant Noël, les gens, ils jettent leurs vieilles affaires. On avait rien trouvé. Et sur un coup de tête… C’est le premier cambriolage de ma vie », assure à ses juges l’un des prévenus présents dans le box de la correctionnelle.
Le caractère occasionnel de cette entreprise interlope laissant dubitatifs présidente et assesseurs. Tout comme le ministère public. Dont le représentant en est sûr : « Ils avaient repéré cette maison et décidé de la cambrioler ! » Rappelant ces téléphones, médailles de baptême et autre alliance du défunt époux de la victime retrouvés par-devers les intéressés. Bref, « des objets qui ne sont pas de première nécessité pour des enfants ! »
Le magistrat voyant, dans ce vol, « une atteinte à l’inviolabilité du domicile ». Domicile qui a toujours été considéré, à travers les textes et époques, « comme inviolable et sacré. Ils se sont rencontrés pour faire des cambriolages parce qu’ils ont l’habitude d’en faire ! »
De quoi justifier ces six mois ferme à l’endroit de deux des prévenus. Et un an pour le plus capé d’entre eux, question condamnations (une bonne quinzaine). Des gens pourtant « pris en charge socialement », précise le parquetier. Des peines assorties de mandats de dépôt et d’une interdiction des départements du ressort de la cour d’appel pour ce même homme. « Il faut les juger en oubliant qu’ils sont de la communauté rrom », plaide Me Bourret-Mendel en défense. Mais dont les clients ont, au final, été condamnés aux peines réclamées.
Un garage clandestin d’un envahisseur Tunisien fermé par la PAF
Lyon : découverte d’un garage clandestin par la police aux frontières
La police a fait une incroyable découverte, dans le 7e arrondissement de Lyon, après avoir effectué un contrôle le 19 décembre dernier. Les agents ont repéré un employé en situation irrégulière dans un garage clandestin. Ce dernier réparait en moyenne une voiture par jour. Les policiers avaient trouvé sur place plusieurs voitures en cours de réparation. Les véhicules étaient disposés dans une petite cour, discrète et aucune enseigne n’y était inscrite. Un lieu qui abritait pourtant le garage « clandestin » depuis environ un an et demi.
Le « garagiste » se faisait sa clientèle via le site Le Bon Coin. Il a été placé en garde à vue, soupçonné de n’avoir rien déclaré aux services des impôts. Selon lui, il aurait « perdu » tous les papiers administratifs de son activité.
Suite à un contrôle des forces de l’ordre, ces derniers ont découvert qu’un des employés était en situation irrégulière. Non déclaré aux services compétant, ce Tunisien d’origine ne disposait pas de permis de séjour. Il a reconnu les faits et a admis avoir perçu 1200 euros par mois en moyenne en travaillant dans ce garage. Ce dernier aurait été logé par le garagiste. Il n’a pu être expulsé puisqu’il faisait déjà l’objet d’une mesure administrative de reconduite à la frontière, mais la demande n’a pas été validée par la Tunisie.
Après sa garde à vue, le gérant est convoqué au tribunal correctionnel. La préfecture a quant à elle décidé de délivrer la fermeture administrative du garage.
Amine L., interne en médecine, apologie du terrorisme et djihadisme
Pisté depuis plusieurs mois pas la SDAT de Paris ( sous-direction antiterroriste), Amine L., 29 ans, interne en chirurgien orthopédique à l’hôpital de La Timone à Marseille, est toujours placé en garde à vue pour ses propos « inquiétants ».
L’homme tenait anonymement des propos, sur Twitter, qui laissaient présager le pire. Des internautes sont d’ailleurs à l’origine du signalement du jeune homme.
La direction des renseignements de police ne tarde pas à trouver son nom et sa localisation. La police judiciaire de Marseille ainsi que les agents du renseignement territorial sont saisis de l’affaire afin de comprendre le parcours d’Amine durant les trois ans qu’il a passé dans les hôpitaux marseillais.
Décrit comme un garçon gentil, intelligent et passionné il n’a « aucune relation à l’extérieur de l’hôpital, avec les autres internes » explique un de ses collègues à La Provence.
Sur les réseaux sociaux c’est un autre homme, entre apologie du terrorisme et désir de partir en Syrie, l’homme menaçait de perpétrer des attentats, explique une source proche de l’enquête.
Amine L. n’avait plus donné signe de vie depuis fin octobre, date à laquelle il aurait quitté le territoire. « Ses proches assurent qu’il avait un contact en Syrie, chose que l’enquête n’aurait pas encore confirmé. La petite chambre qu’il occupait dans le bâtiment des internes de la Timone a été perquisitionnée, mais rien d’alarmant n’y aurait été découvert »