À Lille, le vote pour désigner le futur président de la communauté urbaine pourrait symboliser une nouvelle grave défaite pour le Parti socialiste (PS). Après huit années passées à sa tête, Martine Aubry, ancienne ministre, ancienne dirigeante du parti, pourrait en perdre la présidence.
Lille Métropole Communauté urbaine (LMCU), qui regroupe 85 communes et 1,1 million d’habitants, dispose d’un budget de près de deux milliards d’euros (contre 230 000 habitants et 500 millions d’euros pour la mairie de Lille que dirige Martine Aubry). La LMCU, deuxième plus importante communauté en termes d’habitants après le Grand Lyon, disposera au 1er janvier prochain, en accédant au statut de métropole, à des compétences étendues, au détriment de la ville de Lille.
Au-delà des chiffres, la communauté était jusque-là un bastion du Parti socialiste, qui risque fortement d’être emporté dans le reflux des municipales. Le seul espoir de la gauche est de faire barrage à l’UMP en s’alliant aux centristes et aux élus sans étiquette, au risque d’affaiblir le pouvoir de la LMCU. [MAJ : C’est ce qui s’est produit, Martine Aubry abandonnant la présidence de la LMCU à Damien Castellain, sans étiquette politique et maire d’une petite commune de 900 habitants, mais sans réelle majorité].
C’est ainsi que Gérard Collomb, nettement minoritaire, est parvenu à sauver son siège à la tête du Grand Lyon hier. Le candidat UMP a été très sévèrement désavoué. Une perte importante, puisque dès le 1er janvier prochain, le conseil général et la métropole fusionneront, donnant naissance à un organisme extrêmement puissant, avec un budget estimé à 3,5 milliards d’euros et près de 8 000 fonctionnaires.
S’il sauve Lyon, le PS devrait perdre la présidence de la CUB à Bordeaux, comme celle de Toulouse Métropole. [MAJ : Le corrompu Alain Juppé vient d’être élu président de la Communauté urbaine de Bordeaux]. Il a déjà perdu la présidence de Marseille Provence Métropole (MPM) où Guy Tessier a été élu, dans l’attente de l’intégration notamment d’Aix-en-Provence en janvier 2016. Alors que la gauche dirigeait les cinq plus grosses communautés (hors Paris qui dispose d’un statut particulier), elle n’en dirigera probablement, après le renouvellement de tous les présidents qu’une, celle de Lyon.
La débâcle du PS aux élections communautaires, qui sera semblable dans les petites communautés comme dans les cas évoqués ici, n’a bénéficié qu’à l’UMP. Le FN n’est en mesure de l’emporter nulle part. Le nouveau maire de Béziers a perdu son pari : ses multiples rappels de non-appartenance au Front national n’ont pas séduit les conseillers communautaires. C’est le maire sans étiquette de Sérignan qui a été élu, avec des voix de gauche comme des libéraux-conservateurs, président de l’agglomération Béziers Méditerranée par 33 voix contre 28 à Robert Ménard.