Evhen Konovalets (Євген Олексійович Коновалець en ukrainien) est né le 14 juin 1891 à Zachkiv près de Lviv.
Il fait ses études de droit à l’université de Lviv et est un membre actif de la société Prosvita, une organisation restreinte à l’intelligentsia mais qui au cours du temps se démocratise et soutient le mouvement nationaliste ukrainien.
Il devient actif en politique en tant que représentant des étudiants au comité exécutif du Parti démocratique national.
Au cours de la Première Guerre mondiale Yevhen Konovalets sert comme sous-lieutenant dans l’armée d’Autriche-Hongrie sur le front de l’Est. Il est capturé en 1915 par l’armée impériale russe et interné dans un camp de prisonniers de guerre près de Tsaritsyne où il retrouve un groupe d’officiers de Galicie parmi lesquels se trouve Andry Melnyk.
Il s’échappe avec eux en direction de Kiev et organise le bataillon des fusiliers de la Sitch en novembre 1917.
Deux mois plus tard Yevhen Konovalets en prent le commandement, le bataillon est réorganisé et rebaptisé Premier bataillon de tirailleurs Sitch. Attaché à l’idée d’une Ukraine indépendante et unique, celui-ci se distingue en réprimant le soulèvement bolchevik de Kiev, en résistant à l’offensive de Mikhaïl Mouraviev et en libérant Kiev au mois de mars 1918.
Yevhen Konovalets s’oppose au coup d’État de Pavlo Skoropadsky et refuse de reconnaître son nouveau gouvernement. En conséquence de quoi son bataillon est désarmé et dissous.
Néanmoins, poussé par l’Union nationale ukrainienne, Yevhen Konovalets obtient la permission de rétablir son unité et forme un détachement séparé du bataillon des fusiliers de la Sitch à Bila Tserkva.
En novembre 1918 avec son détachement, il joue un rôle clé dans le renversement de l’hetman Pavlo Skoropadsky et la restauration de la République populaire ukrainienne.
En raison des revers militaires de l’armée ukrainienne face à l’invasion bolchévique son bataillon est démobilisé en décembre 1919 et son commandant se retrouve interné dans un camp de prisonnier de guerre polonais à Loutsk.
Au printemps 1920, avec l’accord de Simon Petlioura, il part pour Prague afin de gagner le soutien de la Galicie dans l’objectif de constituer, à l’aide des soldats ukrainiens interné dans les camps de guerre tchécoslovaque et italien, une brigade.
Néanmoins Yevhen Petrouchevytch, ancien président de la République populaire d’Ukraine occidentale, s’y oppose et met fin à cette initiative.
Avec la fin de la guerre, Yevhen Konovalets décide de poursuivre la lutte pour l’indépendance par des moyens plus radicaux. Au cours de l’été 1921 il se rend à Lviv, prend en charge l’Organisation militaire ukrainienne (UVO) et met en place son réseau.
Puis en décembre 1922, Yevhen Konovalets émigre et vit avec sa famille à Berlin jusqu’en 1929, à Genève de 1929 à 1936 et s’installe finalement à Rome.
Tout en gardant le contrôle sur l’UVO, il établit des contacts avec des cercles militaires étrangers, en particulier avec l’Allemagne et la Lituanie.
Reconnaissant les différents groupes de jeunes nationalistes comme étant ses alliés naturels dans la lutte pour l’indépendance, il unifie son organisation aux leurs et fonde ainsi l’Organisation des nationalistes ukrainiens à Vienne en 1929. Il en prend la direction et canalise leurs activités politiques.
Au cours d’une visite aux États-Unis et au Canada, Yevhen Konovalets encourage ses militants à établir des associations de vétérans ukrainiens. Elles devinrent les noyaux de la communauté nationaliste ukrainienne et pris le nom d’Organisation pour la renaissance de l’Ukraine aux États-Unis et le nom de Fédération nationale ukrainienne au Canada.
Au cours de ses dix premières années de direction à la tête de l’OUN, Yevhen Konovalets consolide sa position en Ukraine et à l’étranger.
Il encourage le développement de toutes les organisations de la communauté ukrainienne, en France, en Allemagne, en Autriche. Par ailleurs il essaie d’amener, à l’attention de la Société des Nations, le débat sur la question nationale ukrainienne.
Il est assassiné par le biais d’un colis piégé à Rotterdam par l’agent du NKVD Pavel Soudoplatov le 23 mai 1938.
Il est inhumé à Rotterdam.