Henri-Auguste d’Halluin est né le 6 février 1897 à Wasquehal dans la banlieue de Lille.
Il fonde en 1927 les Comités de défense paysanne que l’on appelle aussi les « chemises vertes » d’après la couleur de leur uniforme,
Il réclame un État autoritaire et corporatiste, même au prix d’un renversement de la République. S’appuyant sur de nombreux journaux locaux et nationaux, son mouvement revendique jusqu’à 420 000 membres en 1938.
La position officielle du mouvement est celle d’une troisième voie « ni fasciste ni communiste ».
Le mouvement de Dorgères participe activement au « Front Paysan » d’Edmond Jacquet et Jacques Le Roy Ladurieet avec le Parti agraire de Fleurant-Agricola.
Haut les fourches, les Œuvres françaises, 1935.
Fin 1939, il entre comme volontaire dans le corps franc du 151e Régiment d’infanterie alpine, et combat en Alsace : il est nommé caporal, reçoit la Croix de guerre et est titulaire d’une citation.
Capturé par les Allemands à Saint-Valéry-en-Caux, il s’évade et passe en zone libre.
Dorgères est nommé délégué général à l’organisation et à la propagande de la Corporation paysanne créée par Pierre Caziot le 21 janvier 1941. Il dit du Maréchal Pétain qu’il est le « chef robuste et protecteur, vieux chêne indéraciné ».
Il publie en 1943 Révolution paysanne, où se précisent déjà un certain nombre de thèmes préfigurant le poujadisme : « Le fonctionnaire, voilà l’ennemi », et où est particulièrement attaquée la figure de l’instituteur rural et de « l’école du déracinement ». Défenseur de la petite ferme, il s’éloigne peu à peu de la Corporation, dominée par les grands propriétaires.
Pour Henri Dorgères et selon ses propres termes, la petite ferme ne doit pas disparaître, « le fils doit succéder au père selon une chaîne ininterrompue qui remonte dans le passé le plus lointain » .
Ses organisations de base se trouvent à l’origine de la Corporation paysanne de l’État français dont il obtint le grade de général. Il est décoré de la francisque par le Maréchal Pétain.
Henri Dorgères est arrêté par les Alliés en août 1944, dans l’Indre, et emprisonné à Paris. Lors de son jugement, il déclare : « Je n’avais fait ni collaboration, ni résistance », sinon aider les fugitifs à passer la ligne dans le Cher, ajoutant : « Etait-ce de la Résistance de s’aider entre Français ? »
Condamné à dix ans d’indignité nationale, Henri Dorgères est immédiatement relevé de cette condamnation pour services rendus à la Résistance, et libéré le 26 avril 1946, mais un arrêté ministériel de juin 1945 l’exclut pour cinq ans de toute participation à des organismes agricoles.
Il fonde alors une agence de publicité agricole.
Il est élu député de l’Ille-et-Vilaine à l’Assemblée nationale de 1956 à 1958 sur les listes d’Union et fraternité française de Pierre Poujade.
Il s’oppose à la ratification des traités instituant la Communauté économique européenne et Euratom et s’abstient lors du vote du 19 juillet 1957 sur la prorogation des pouvoirs spéciaux en Algérie, mais se prononce contre la loi-cadre sur l’Algérie, puis ce projet amendé par Félix Gaillard.
Il est l’un des trois députés à ne pas prendre part au scrutin du 27 mai 1958 sur la révision constitutionnelle. S’il vote le 1er juin la confiance au général de Gaulle, il est l’un des deux seuls députés à s’abstenir volontairement lors du vote du 2 juin sur les pleins pouvoirs, mais il soutient la révision constitutionnelle.
Il meurt le 22 janvier 1985 à Yerres.