L’Académie française supprime encore des mots du dictionnaire
L’introduction de nouveaux mots –souvent débilitants- ou la mise à jour de règles d’écriture par l’Académie française font généralement grand bruit dans les médias. Mais on entend rarement parler des mots supprimés du dictionnaire de l’Académie.
Par la diffusion d’une liste de « mots supprimés » de son dictionnaire, l’Académie vous présente ainsi un morceau d’histoire de la langue française. Cette histoire est vivante et n’est pas irréversible !
Nous vous invitons à découvrir une quelques mots voués à la disparition des usages comme des dictionnaires. Cet oubli n’est pas définitif : il suffit de les réutiliser pour les faire revivre !
Abuseur
Un abuseur est celui qui abuse, dans le sens « celui qui trompe ». Dans son acception contemporaine, « celui qui abuse » est aussi « celui qui dépasse les bornes » ou « celui qui fait un usage excessif des choses ».
Académiste
Autrefois, il s’agissait d’un membre de l’Académie française, qui est devenu par la suite un académicien. Son autre sens est « élève d’une académie ». L’académie étant un lieu où l’on se forme à un domaine et à certains exercices : académie de musique, académie équestre…
Amusoire
Une amusoire est une plaisanterie, une façon d’amuser, de distraire. Le terme est familier. Vous pouvez l’utiliser, par exemple, pour relever la futilité d’une activité ou son manque de sérieux : ce n’est qu’une amusoire.
Assoter
Assoter quelqu’un, c’est le rendre sot. Quelqu’un peut également s’assoter par amour ou par passion.
C’est un mot qui a survécu des siècles malgré son manque de popularité : selon l’Académie, ce terme était déjà vieilli au XVIIe siècle. Alors que l’Académie réalisait la première édition de son dictionnaire, il était déjà réputé sorti de l’usage.
Le Littré nous avertit : « Sotie, assoter, rassoter, ne prennent qu’un t ; on en met deux à sotte, sottement, sottise, sottisier. »
Brétailler / Brétailleur
Vous brétaillez lorsque vous tirez l’épée à la moindre occasion ! Et le brétailleur est bien entendu celui qui brétaille. Selon le Littré, le brétailleur « hante les salles d’armes ». Aujourd’hui, vous pourriez l’utiliser pour désigner quelqu’un n’ayant pas peur du conflit et souhaitant facilement en découdre.
Finet, -ette
Quelqu’un de finet est quelqu’un qui a une certaine finesse d’esprit.
Larmoyeur, -euse
Votre enfant est un larmoyeur s’il larmoie, s’il pleure ou s’il pleurniche.
Morphée
Morphée est le dieu grec du sommeil. Il est cité dans plusieurs expressions très courantes : Être dans les bras de Morphée, par exemple, pour dire être endormi.
Nestor
Durant la guerre de Troie, Nestor est le héros le plus âgé et le plus sage du côté de la coalition grecque. En conséquence, un « Nestor » est un ancien combattant, respectable et sage dont on sollicite les conseils.
Avec la disparition de Nestor, c’est la désignation d’un archétype qui s’efface : celui du vieux soldat plein de sagesse qui offre ses conseils aux héros. Comme pour « un mentor », il s’agit d’une antonomase issue d’un personnage mythologique : son nom propre est devenu un nom commun.
Poétereau
Ce nom est chargé de mépris : un poétereau est un poète médiocre, un mauvais poète. C’est un terme insultant et familier.
Vous trouverez ici la liste –non exhaustive- des mots supprimés par l’Académie « française » : ici