Les riverains ne supportent plus le bruit du campement de Rroms
Ils n’en peuvent plus des coupures d’électricité, des bagarres et des ordures. A Ivry, la rue René-Villars semble scindée en deux. D’un côté, un campement de Roms et de squatteurs sur un immense terrain vague, débordant de poubelles et de cabanes. De l’autre, des pavillons cossus alignés le long de la rue.
Parmi les propriétaires, trois familles se disent fatiguées de ce spectacle anarchique. Et si le problème n’est pas récent, la situation, elle, persiste malgré les interventions récurrentes de la police. Depuis des années, le terrain est devenu une décharge à ciel ouvert. Chariots, packs de bière, vieux cartons et matelas s’entassent à l’entrée. « Nos maris ont même dû nettoyer eux-mêmes », se désolent une habitante, qui vit ici depuis 4 ans et une autre, depuis quinze ans. Résultat, même les habitants y jettent leurs poubelles.
Les deux femmes se retrouvent parfois plongées dans le noir. « En novembre, un nouveau branchement sauvage sur le boîtier électrique a fait sauter les plombs. On a appelé la police mais les squatteurs ont menacé mon époux », explique-t-elle, en montrant le boîtier dans la rue, recouvert de scotch. Et ce n’est pas tout. Le bruit assourdissant de la ferraille déchargée et désossée chaque nuit les empêche de dormir. « Ma fenêtre donne directement sur le camp et souvent, le bruit du marteau me réveille », confie une autre. Une autre riveraine, elle, se plaint des camionnettes qui bloquent la rue le matin.
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir envoyé plusieurs courriers au maire depuis 2013. Philippe Bouyssou (PCF) est bien conscient du problème. « La police, sur les dents, s’y rend souvent. Chaque collectivité fait ce qu’elle peut. Il faut que l’Etat s’en mêle. »
A Ivry, il existe 28 implantations illicites que Philippe Bouyssou appelle « des refuges d’ultra-vulnérabilité »…