Sur la messagerie du téléphone, une voix, celle du gérant de l’auberge du Bois Noir : « Chers clients, bonjour ! En raison d’une occupation du parking par des caravanes et d’une coupure d’électricité, le restaurant est fermé jusqu’à nouvel ordre… »
Depuis le samedi 30 avril, l’établissement, propriété de la commune, n’est plus en mesure d’accueillir sa clientèle. « Même les gens qui avaient réservé, n’ont pas donné suite », explique, écœuré, le patron dont les trois employés sont au “chômage technique”.
Le samedi 30 avril, 17 caravanes en provenance de Chens-sur-Léman, s’installent sur le parking. Adjoint au maire et électricien de profession, Daniel Colloud intervient. « J’ai débranché les bornes électriques de l’auberge. »
Le lendemain, c’est avec les gendarmes et ERDF que l’élu se rend de nouveau sur les lieux. « Les coffrets des bornes ont été cassés, aujourd’hui, les gens du voyage sont branchés sur l’éclairage public. »
Le dialogue étant tendu entre les occupants et l’adjoint, une autorisation d’occuper ce parking devait prendre fin le vendredi 6 mai. « Aujourd’hui, les gens du voyage sont toujours là et il arrive chaque jour deux caravanes en plus », regrette Daniel Colloud.
Financièrement, le patron de l’auberge du Bois Noir est catastrophé : « La saison hivernale n’a pas été bonne. Je comptais me rattraper sur le long pont du mois de mai… Et bien, c’est raté ! »
Présidente de cette structure, Astrid Baud-Roche est sans concession : « La vallée Verte ne respecte pas ce schéma départemental, donc, les gens du voyage peuvent s’installer sur un terrain municipal. »
D’ailleurs, la loi l’indique clairement : toutes les communes se doivent d’accueillir les gens du voyage de 48 heures à 15 jours en leur fournissant à titre payant l’eau et l’électricité. « L’expulsion ne peut intervenir qu’au bout du 16e jour. Sauf que les gens du voyage qui connaissent bien la loi, se posent sur une autre parcelle et c’est reparti pour 15 jours… », détaille Astrid Baud-Roche.