Emmanuel Macron arrive bientôt à la moitié de son mandat et, déjà se profilent des échéances électorales importantes, à savoir les municipales en 2020, les régionales en 2021 et les présidentielles en 2022. Toute son action politique va dès maintenant être conditionnée par ces impératifs, ce qui va se traduire par le recours à des tours de passe-passe dans l’espoir de tromper la vigilance des Français et de les circonvenir, à leur corps défendant.
Le premier exemple est évidemment celui des retraites. Sujet explosif s’il en est. C’est la raison pour laquelle le véritable traitement du dossier aura lieu après les élections municipales. Bref : votez et on verra après ! En effet, cette « réforme » consistera en une régression sociale se traduisant en termes simples : travaillez plus longtemps – et jusqu’à 80 ans et plus selon leur logique -, pour recevoir moins. Mais le problème de fond n’est pas abordé à savoir, d’une part celui du renouvellement des générations, d’autre part le développement de la richesse nationale.
Or il n’y a pas de politique nataliste digne de nom en France, comme chez nos proches voisins, où la situation est pire encore. Depuis quarante ans, les gouvernements successifs rognent les avantages accordés aux familles, au motif de faire des économies … afin de mieux financer la politique d’immigration invasion ainsi subventionnée par leur République. Rappelons que les estimations du coût de l’invasion sont de l’ordre de 70 Mds E par an, avec pour corollaire l’installation de populations inassimilables et qui, de toute manière, ne le veulent pas.
A suivre la politique macroniste en cours, il vaut mieux dépenser l’argent public pour financer la PMA, pour toutes les femmes, à commencer par les lesbiennes, recourant à des techniques médicales coûteuses, qui vont être évidemment remboursées par la Sécurité sociale, mise au service de la subversion qui, depuis 1968, est devenue de fait la norme morale de leur république. Et encore, d’ici quelques temps, nous aurons la GPA, qui revient à louer des ventres et qui, n’en doutons pas, se développera, la location d’utérus étant considérée tels un commerce et un marché comme les autres et sources de profits financiers. Macron est dans la droite ligne de ses prédécesseurs mais accélère la destruction du peuple et de la société françaises.
Quant au développement de la richesse nationale, Macron se signale comme étant un fossoyeur d’élite dont l’action relève de la trahison. Au passif, figure en premier lieu l’affaire de la vente d’Alstom à General Electric en 2014. Celle-ci revêt tant d’aspects scandaleux qu’en dépit de l’omerta ambiante, le député Alain Marleix a saisi la justice, s’appuyant sur les travaux de la commission d’enquête qui «ont mis en évidence» la façon dont la procédure de contrôle des investissements étrangers en France « a été détournée ». Marleix note qu’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, a « formellement donné l’autorisation » de la vente d’Alstom énergie et a « également autorisé» d’autres cessions d’actifs « d’entreprises stratégiques françaises », à savoir les rachats d’Alcatel-Lucent par le Finlandais Nokia et de la société d’ingénierie Technip à l’entreprise américaine FMC technologies.
Mais, au cours de l’été 2019, Macron a poignardé un peu plus une industrie française déjà mise à mal depuis au moins vingt ans – le bal ayant été ouvert par la vente de Péchiney en 2003 – avec l’arrêt du projet Astrid. Ce projet de réacteurs nucléaires de quatrième génération dont l’objectif est d’utiliser l’uranium appauvri et le plutonium comme combustibles, permet de réutiliser les matières radioactives issues du parc français actuel et en grande partie stockées sur le site de La Hague (Manche) exploité par Orano (ex-Areva). Cet arrêt est gravissime sous un double aspect : d’une part, un tel réacteur, en réglant l’épineux problème des déchets radioactifs, permet de boucler en quelque sorte le cycle du nucléaire ; d’autre part, l’arrêt de ce projet risque de faire perdre à la France sa position mondiale de premier plan dans le secteur du nucléaire et de la dégrader un peu plus en tant que puissance.
Le gouvernement justifie sa décision par le coût trop élevé de ce programme (entre 5 et 10 Mds E) par rapport à « l’état du marché ». Or, un Etat digne de ce nom ne remet pas son destin dans les mains du marché. Soyons clairs : il s’agit d’une décision de nature politique, anti-nationale, l’économie n’étant qu’un prétexte.
En réalité, la situation serait bien plus aisée si la France était financièrement et monétairement souveraine. Sous cet aspect, l’euro n’a pas peu contribué à dégrader notre économie. C’est ce que confirme une étude allemande du Centre d’études de politique européenne (Cep), qui a étudié les économies des Etats membres de la zone euro entre 1999 et 2017. Elle montre que si la France avait conservé le franc, son PIB aurait été supérieur de 374 milliards en 2017, soit 17 % de plus que le PIB de 2017, l’Allemagne étant le grand bénéficiaire avec un PIB majoré de 280 milliards.
Ce n’est certainement pas avec Macron que nous changerons de voie, lui qui veut renforcer l’intégration économique de la zone euro et l’intégration politique de type fédéral dans l’U.E.. Certes, depuis quelques mois, le manque d’enthousiasme de Merkel ne peut que le dépiter. Est-ce pour cette raison que, voulant à tout prix exister, il a « l’audace », comme il le dit lui-même, de renouer des contacts avec la Russie pour tenter de jouer un rôle européen qui lui est refusé par ailleurs, rôle assez fictif car il n’ira pas au-delà de ce que l’Otan lui autorisera ?
En outre, quelle est sa crédibilité internationale, en dépit de ces gesticulations ? Bien faible, comme celle de ses immédiats prédécesseurs. A la vérité, il humilie la France en voulant donner des leçons à la terre entière, alors qu’il dirige un pays en perte de vitesse et dont la première vitrine, Paris, devient une ville de moins en moins propre.
Car, ne nous y trompons pas : c’est sa carrière que gère Macron, la France n’en étant qu’une sorte de marchepied. Si nous en voulons une preuve, il faut sans cesse rappeler combien il se moque, sinon méprise les Français. Nous ne pouvons oublier qu’il a qualifié la colonisation française de « crime contre l’humanité », ignorant les grandes réalisations de la France en Afrique du Nord, par exemple. D’autres saillies de même nature ont suivi, jusque dans son discours du 15 août 2019 pour commémorer le débarquement de Provence de 1944 où, entre omissions et récupération immigrationnistes, il a magnifié le rôle des soldats africains et minoré celui des Français d’Afrique du Nord, dont le taux de mobilisation atteignait 13% tandis que celui des Africains était de 1,6%.
Le seul de ses propos avec lequel nous serons d’accord, c’est que la crise qui a suscité le mouvement des Gilets jaunes « n’est pas derrière nous ». Bien au contraire, la politique anti nationale que ses prédécesseurs et lui ne cessent de mener ne peut qu’aggraver le mal. Si le mouvement des Gilets jaunes n’a pas eu de traduction en termes d’organisation politique, il a suscité un ferment de prise de conscience par le peuple, trahi par l’oligarchie aux affaires. Ce ferment, les nationalistes doivent le nourrir, afin de conduire à la doctrine nationaliste ceux parmi les Français les plus conscients des problèmes de l’heure. Car seule une doctrine fondée sur l’expérience, au service de l’intérêt de la nation, peut permettre aux Français de se délivrer de l’asservissement et du déclin présents.
MILITANT
Éditorial de Militant, Revue nationaliste pour la défense de l’identité française et européenne, n° 718 de Septembre 2019