La presse bruisse du cinquantième anniversaire de mai 1968. Ce printemps 1968 montra comment un Etat, d’apparence solide, se retrouva au bord de l’effondrement à cause d’une révolte de petits-bourgeois qui ne dégénéra jamais en révolution politique parce qu’aucun parti révolutionnaire ne sut tenter d’en profiter et que le Parti communiste, aux ordres de Moscou, n’en profita pas. Cependant, une révolution eut lieu, à savoir la subversion des mœurs dont les années précédentes étaient grosses, comme le montre la loi Neuwirth de 1967.
Elle préparait le triomphe actuel de l’idéologie libéral-libertaire et du néolibéralisme qui inspirent la politique française, surtout depuis l’élection de Macron. Les mots d’ordre sont : privatisation, libre échange sans frontières, vente du patrimoine public, dérégulation en tous domaines. La raison fondamentale en est que, pour fonctionner, le système « Prix, salaires, profits », a besoin de créer toujours plus de valeurs échangeables et donc marchandes.
Ce dernier point s’illustre par la politique de privatisation des services publics lancée depuis plus de vingt ans, la Poste, les télécommunications, les autoroutes, EDF, ayant été les premiers concernés. Le cercle s’élargit aux services de l’Etat eux-mêmes, à l’instar de ce qui se passe déjà aux Etats-Unis avec la privatisation des services de renseignement, de l’armée et de la police. Bien évidemment, la logique du processus est de privatiser les bénéfices et de socialiser les pertes. Devant les saines critiques que suscite cette évolution, ses promoteurs nous assurent que l’on ne touchera pas au « cœur des métiers de l’Etat ». Mais cette expression est creuse car, de fait, les Etats et leurs services sont devenus un marché et que tout est privatisable. En outre, c’est un moyen imparable de réduire la souveraineté des Etats au profit des véritables maîtres du monde occidental.
D’ailleurs, l’Etat, qui a aliéné sa souveraineté monétaire et financière, perd sa souveraineté politique dans la mesure où la politique est conduite de fait par des officines, les ONG, la « société civile » qui n’est rien d’autre que des minorités organisées en associations qui dictent leurs volontés sans être régulés par le système politique.
Actuellement, cette politique s’illustre par la libéralisation des chemins de fer qui, sauf quelques lignes rentables, sera en fait subventionnée par les contribuables puisque les compagnies fermières bénéficieront de subventions déguisées pour équilibrer leurs comptes … sauf à supprimer nombre de services.
Cela dit, la volonté d’abolir le statut des cheminots est une conséquence du programme mondialiste qui vise à mettre à bas tout esprit corporatiste, à vider de sa substance l’appareil de droit social construit au fil des luttes sociales des XIXe et XXe siècle pour mieux disposer d’une main d’œuvre exploitable à peu de frais, sur le marché planétaire unifié que la superclasse mondialiste tente de mettre en place depuis quelques décennies. Et cela concerne aussi bien les salariés que les artisans : le statut piégé d’auto entrepreneur participe de cette logique.
Dans la lutte gigantesque qui oppose les peuples et les puissances mondialistes, les nationalistes doivent concevoir ce type de grève comme une bataille d’arrêt à partir de positions politiques préparées. Malheureusement, cette révolte – voire une jacquerie moderne – ne se transformera pas en la révolution qu’elle devrait amorcer. D’une part, parce que, comme toujours, les syndicats gauchistes et non pas les nationalistes la dirigent ; d’autre part, parce qu’aucune structure révolutionnaire nationaliste n’est assez forte pour la transformer en révolution, muant le mouvement en grève insurrectionnelle et que la situation générale ne permet pas l’émergence des conditions nécessaires à cela : les ventres sont encore pleins et les occasions de jouissances trop abondantes.
Cette affaire de la réforme des chemins de fer est pourtant de nature révolutionnaire car le nœud du problème est le choix entre une société inorganique, telle que nous la vivons et dont la logique ne cesse de produire ses effets, et une société organique, naturelle. Le problème actuel du statut des cheminots se réglerait à la satisfaction des parties dans le cadre d’une société organique et de la mise en place d’un système de type corporatiste dans lequel dirigeants et employés se retrouvent et ont l’obligation de s’entendre. La solution est, là encore, nationaliste.
Le débat actuel est faussé par l’action des syndicats qui biaisent les justes inquiétudes des cheminots et les problèmes posés. En outre, les syndicats, en premier lieu la CGT, n’ont jamais voulu lancer ce type de grève subversive qu’est la « grève productive ». Or cela est aisément réalisable dans les chemins de fer : il s’agit de faire rouler les trains, quitte à étoffer les dessertes, mais gratuitement. Lorsque la direction se plaint des pertes dues aux grèves, elle pourrait ainsi en déplorer plus encore car le trafic étant maintenu, celles-ci seraient encore plus grandes, tandis que la grève serait populaire. Un tel mouvement serait hautement révolutionnaire. Pourtant, chez les gauchistes, où l’autogestion n’est pas une idée étrangère, un tel type de grève devrait aller de soi !
De fait, les syndicats sont les partenaires d’un régime qui les subventionne : ce n’est pas surprenant car ils sont mentalement de gauche, comme le système lui-même ! Leurs dirigeants, en haut lieu, relèvent de la mouvance alter mondialiste, une autre forme de mondialisme qui inclut la promotion de l’antiracisme, de l’invasion migratoire et de l’inversion des mœurs. Ils ont déblayé depuis cinquante ans le terrain du capitalisme néo-libéral en ruinant tout ce qui faisait encore obstacle à la loi de l’argent Une fois de plus, la mouvance gauchiste apparait pour ce qu’elle est : des supplétifs du mondialisme, en tant qu’opposition factice à celui-ci, les syndicalistes de base et les grévistes jouant le rôle d’idiots utiles à leur corps défendant. Ils sont les complices objectifs d’un Macron qui est actuellement l’agent efficient en chef de l’Anti-France.
Cela dit, Macron est dans la ligne de la Révolution de 1789 et des lois d’Alarde et Le Chapelier. C’est l’atomisation de la société, la destruction du cadre ethno national cohérent qui demeure le projet de leur république.
Néanmoins, les résistances de plus en plus affirmées sont palpables. Aussi ne faut-il pas s’étonner que l’oligarchie en place durcit son action (sauf contre les gauchistes du type « Black Blocks et autres « zadistes » par crainte d’être fustigés comme « ennemie de la liberté ») : avec les cheminots, on ne « discute » plus ; on « se concerte », manière de dire qu’il s’agit d’imposer sans discussion des décisions déjà arrêtées. Les lois d’essence liberticides se multiplient. Voilà des signes de fragilité d’un système d’apparence solide peut-être plus près de la Roche tarpéienne que chacun peut l’imaginer. Aux nationalistes de se former, de s’organiser et de se tenir prêts.
MILITANT
Editorial de Militant n°704 – Mai 2018
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SOMMAIRE :
Une situation d’essence révolutionnaire (Militant) page 3
La république et les invasions de la France (François PALAFITTES) pages 4 et 5
Les transports en France (André GANDILLON) pages 6 à 10
A la sncf aussi, « politique d’abord » (François ALEXANDRE) pages 11 à 13
Nouvelles menaces pour les agriculteurs français et européens (Emile MALLIEN) page 14
L’école obligatoire à 2 ans : la perversion couronnée (Charles ESCAMPS) page 15
Chronique impertinente page 16
Il est une tactique vers la « privatisation de services publiques » que j’ai pu observer – Sarkozy regnante – (avec la « La Poste »)… et qu’à ma connaissance PERSONNE N’A JAMAIS RELEVÉE: « ON » rend, par toutes sortes de moyens faciles à imaginer (incurie; réduction des effectifs et des prestations; flou dans les exécutions de prestations; augmentation des tarifs etc.), lesdits services publics inefficaces et impopulaires – aussi bien chez les fonctionnaires (qui « fonctionnent » de moins en moins) que chez les utilisateurs de supposées prestations qui vont s’amenuisant en peau de chagrin.
Il en découle que, de guerre lasse, les peuples finissent par souhaiter – exiger même – (de leurs « gouvernances ») des privatisations que cet éternel « ON » (toujours les mêmes!…) entend leur imposer.
À noter: les prestations dues par les états à leurs peuples vont s’amenuisant; mais les impôts servis par les peuples aux états fainéants (et « feignants »… – d’assurer leurs prestations
« régaliennes » – celles qu’il leur reste!) vont toujours augmentant… Tirez vos conclusions.