Jozef Tiso est né le 13 octobre 1887 à Veľká Bytča, aujourd’hui Bytča en Slovaquie.
Diplômé du Pasmaneum de Vienne en 1910 comme théologien, il est Prêtre dans plusieurs paroisses, enseigne la langue slovaque et organise les activités culturelles de divers patronages.
Au début de la Première Guerre mondiale, il sert comme aumônier militaire. En 1915, il est nommé directeur du séminaire théologique de Nitra et professeur chez les piaristes de la ville. De 1921 à 1925, il est secrétaire de l’évêque de Nitra et enseigne au séminaire de la Divinité. Il est nommé en 1924 doyen de la ville de Bánovce nad Bebravou où il exerce également son sacerdoce de Prêtre
A cette époque, Tiso devient l’un des dirigeants du Slovenská ľudová strana (Parti du peuple slovaque). Le Père Andrej Hlinka avait fondé ce parti en 1913 quand la Slovaquie était encore sous domination austro-hongroise. L’objet de ce parti est l’autonomie de la Slovaquie dans une communauté tchécoslovaque. Aux élections de 1923, il est le premier parti en Slovaquie qui représente un tiers de la population de la Tchécoslovaquie.
Jozef Tiso est député de 1925 jusqu’à la dissolution du parlement tchécoslovaque en 1939, mais il est aussi de 1927 à 1929 ministre de la Santé et des Sports du gouvernement tchécoslovaque.
Quand le Père Andrej Hlinka meurt en 1938, Tiso exerce de facto la présidence du parti, dont il est vice-président depuis 1930.
Suite aux accords de Munich, l’Allemagne de Hitler envahit les Sudètes et le président tchécoslovaque, Edvard Beneš, part en exil en octobre 1938.
La Slovaquie proclame son autonomie et Tiso, en tant que président de la première force politique du pays, devient, le 7 octobre 1938, président du gouvernement autonome slovaque, fonction qu’il occupe jusqu’au 9 mars 1939.
La Hongrie de l’amiral Horthy, qui a jamais totalement accepté la division de son territoire imposée par le traité de Trianon, fait alors pression auprès de l’Allemagne et de l’Italie -la France et la Grande-Bretagne se désintéressant de la question- pour récupérer « ses » Sudètes (partie de la plaine du Danube au sud de la Slovaquie où, aujourd’hui encore, vit une minorité magyare, majoritaire dans ces communes). C’est l’arbitrage de Vienne, conséquence de l’annexe première des Accords de Munich qui, en novembre 1938 cause la perte du tiers du territoire de la Slovaquie au profit de la Hongrie.
À la fin de l’année 1938, tous les partis politiques slovaques (à l’exception des communistes et des sociaux-démocrates) se rangent sous la bannière du parti de Tiso qui prend désormais pour nom Hlinkova slovenská ľudová strana – Strana slovenskej národnej jednoty, HSĽS-SSNJ (Parti populaire slovaque de Hlinka-Parti de l’unité nationale slovaque).
En janvier 1939, tous les partis politiques sont interdits à l’exception du HSĽS-SSNJ qui devient ainsi le parti unique des slovaques, du Deustche Partei (Parti allemand) représentant la minorité allemande de Slovaquie et du Magyar Párt (Parti hongrois) représentant la minorité hongroise de Slovaquie.
Le 9 mars 1939, les autorités tchécoslovaques limogent Mgr Tiso de son poste de président du gouvernement autonome slovaque. Perdant patience, Adolf Hitler convoque Tiso à Berlin, le 13 mars et le somme de déclarer l’indépendance « avec la rapidité de l’éclair » sinon la Slovaquie sera partagée entre la Hongrie et la Pologne.
Mgr Tiso contacte alors Emil Hácha, le président tchécoslovaque et Karol Sidor, le nouveau président du gouvernement autonome slovaque, pour obtenir leur accord. L’assemblée slovaque (slovenský snem) est convoquée le 14 mars et l’indépendance de la République slovaque proclamée le jour même. Le 15 mars, les armées allemandes occupent la Bohême-Moravie.
Jozef Tiso devient le 1er Président le 26 Octobre 1939, élu à l’unanimité par le Parlement pour un mandat de 7 ans.
Mgr Tiso est un défenseur d’une conception national-catholique de l’État et entreprend de mettre en sourdine les tendances national-socialistes de certains de ses collaborateurs, en particulier le chef de la Garde de Hlinka (Hlinkova garda). Il devient le chef du nouveau régime slovaque qui, au contraire du Protectorat de Bohême-Moravie, bénéficie d’une véritable indépendance. La Slovaquie signe le pacte tripartite et ses troupes s’engagent sur divers fronts aux côtés des forces de l’Axe.
Si la Slovaquie impose très tôt, le 9 septembre 1939, des lois anti-juives, Mgr Tiso accorde 2000 grâces présidentielles, définies dans le cadre de la loi, en particulier aux juifs baptisés.
Mgr Tiso est déposé par l’Armée rouge le 3 avril 1945. Il s’enfuit via l’Autriche vers la Bavière où il est arrêté par les Alliés et en octobre 1945, livré pour être jugé au gouvernement tchécoslovaque. Il est condamné en avril 1947 pour haute trahison en dépit des protestations de la population Slovaque.
Vêtu de sa soutane, Mgr. Jozef Tiso est pendu à Bratislava le 18 Avril 1947. Le gouvernement tchécoslovaque enterre secrètement son corps pour éviter que sa tombe ne devienne un lieu de pèlerinage.
Sur l’ancien presbytère de l’église paroissiale de Saint Ladislas à Rajci est placée une plaque : « Paroisse servi durant les années 1911 -1912 par le Dr Jozef Tiso Premier Président Slovaque »