Nancy : Yoni Sami, chanteur Antillais, jugé pour tortures et actes de barbarie
Le procès d’un musicien antillais accusé d’avoir torturé un homme, avec deux complices, pour se faire rembourser une dette de produits stupéfiants, avant de tenter de tuer un deuxième, en 2013 à Pont-à-Mousson, s’est ouvert aujourd’hui à Nancy.
« Star » locale de variété antillaise, Yoni Sami, 28 ans – un chanteur de ragga-dancehall, connu sous le nom de Young Chang MC – et deux complices comparaissent devant la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle pour actes de barbarie commis sur un homme, le 29 septembre 2013. La victime, un organisateur de spectacles, avait été battue à coups de casserole et de crosse de fusil, brûlée avec une lame de couteau chauffée à blanc, et tailladée au niveau des fesses et des cuisses. Le trio, composé du chanteur, de son manager et d’un complice s’étaient rendus en Lorraine, pour retrouver une jeune femme qui avait échoué à faire passer de la drogue vers les Antilles. Celle-ci avait été arrêtée par la police à l’aéroport de Fort-de-France, en possession de 4 kilos de cannabis.
Informés de l’échec de l’opération, les trois hommes avaient pris contact, via les réseaux sociaux, avec un homme qu’ils supposaient connaître la jeune femme. Mais la situation avait dégénéré et l’intermédiaire avait été séquestré à son domicile, où il avait été soumis à des sévices pendant plusieurs heures. Le trio était parvenu à retrouver ensuite la jeune femme, qu’ils avaient enlevée durant plusieurs heures avec son enfant, pour la faire parler. Sous la pression, celle-ci avait donné l’identité d’un homme qui était susceptible de satisfaire la demande de ses ravisseurs, avant de prendre la fuite. Ils s’étaient alors rendus à Pont-à-Mousson, au domicile de cet homme et avaient ouvert le feu avec un fusil à pompe, sans faire de blessés, avant de s’enfuir. Ils avaient été interpellés le 15 octobre dans l’Aisne et en région parisienne, avant d’être mis en examen pour tentative d’extorsion, tentative de meurtre, actes de torture et de barbarie, séquestration, et écroués. Sur Facebook, de nombreux fans avaient appelé à la libération du chanteur.
Au premier jour de son procès, Sami Yoni a reconnu les faits tout en niant, comme ses co-accusés, avoir voulu tuer. « Je n’ai jamais eu l’intention de tuer », a déclaré le chanteur, vêtu d’un pull noir et coiffé de dread locks. Plusieurs témoins se sont succédé à la barre pour permettre à la Cour de cerner la personnalité des accusés. « Les accusés n’ont aucune conscience de la gravité de leurs agissements barbares », a déclaré l’avocat de la « passeuse », Me Frédéric Berna, qui estime que les trois hommes n’ont « aucune considération pour la justice », ni « pour les traumatismes infligés à leurs victimes ». Yoni Sama et l’un de ses complices, Meverick Montout, 26 ans, encourent la réclusion criminelle à perpétuité. L’ex-manager du chanteur, Jean-Marc Coudray, 31 ans, qui comparaît libre, encourt 30 ans.
Le verdict est attendu vendredi.