Plainte contre le cimentier Lafarge pour financement du terrorisme en Syrie
Au mois de juin dernier Jeune Nation avait signalé « les troubles arrangements » de Lafarge avec l’État Islamique pour qu’une de ses cimenteries située à Jalabiya, au nord-est d’Alep, puisse continuer à fonctionner en 2013 et 2014, avant que le groupe islamo-terroriste ne s’empare totalement du site et annonce l’arrêt de toute activité. Aujourd’hui, un juge d’instruction du Tribunal de Paris a été saisi, notamment pour des faits de financement du terrorisme par le cimentier français. La plainte avec constitution de partie civile a donc été déposée auprès du doyen des juges d’instruction, par une ONG mais également par 11 anciens employés du groupe en Syrie, pour obtenir l’ouverture d’une information judiciaire sur des qualifications de financement du terrorisme, complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, mise en danger, exploitation abusive du travail et négligence.
L’entreprise a cherché à garantir l’accès à l’usine de ses ouvriers et des marchandises alors que plusieurs points de la zone étaient contrôlés par l’État Islamique, en missionnant un intermédiaire pour obtenir des laissez-passer aux checkpoints. Pour pouvoir fabriquer le ciment, Lafarge est aussi passé par « des intermédiaires et des négociants qui commercialisaient le pétrole raffiné par l’État Islamique, contre le paiement d’une licence et le versement de taxes ».
D’autre part, en continuant de fonctionner jusqu’à septembre 2014 en Syrie, malgré les risques dus à la guerre civile, le groupe Lafarge est susceptible d’avoir exposé ses employés à des risques graves d’enlèvement, par exemple, ou de mort. Malgré les efforts du groupe pour sécuriser les routes autour de l’usine en multipliant les contacts avec les groupes armés, les employés de Lafarge Cement Syria (LCS) ont été les premiers exposés aux dangers de la guerre.
La rapacité des capitalistes n’a pas de limite.