Prison ferme pour le gang de mafieux Géorgiens: 130 cambriolages
Les membres du gang de Géorgiens Vory V Zakone sont souvent identifiables grâce à ce tatouage de loup sur la poitrine.
Près de 130 cambriolages, pour un butin estimé à quelque 800 000 €. Les chiffres donnent le vertige, mais sont à l’image de l’activité industrielle des gangs de la mafia géorgienne. Quatorze membres des Vory V Zakone — littéralement les Voleurs dans la loi — ont été condamnés vendredi à des peines de prison ferme de 2, 3, 4, et 5 ans pour le chef de bande, Goderzi, assorties du maintien en détention, d’une forte amende et d’une interdiction du territoire français. Seul l’un d’entre eux, receleur, a bénéficié du sursis. Enfin, deux acheteurs parisiens de métaux, gérant d’une boutique du bouveard de Denain (Xe), ont été respectivement condamnés à 8 mois de prison avec sursis et un an ferme. Des peines assorties d’une interdiction d’exercer, pour avoir écoulé le butin des Vory V Zakone.
L’enquête de longue haleine menée par la Sûreté territoriale (ST), débute le 12 août 2014. Ce jour-là, deux jeunes géorgiens de 25 ans, Giorgi et Sulkhan, sont arrêtés en flagrant délit par une patrouille, alors qu’ils cambriolent un appartement, dans le XIIe arrondissement. Immédiatement, l’affaire est transmise à la ST qui a acquis une véritable expertise dans les mafias de l’Est, et déroule peu à peu l’écheveau qui mènera quelques mois plus tard à l’arrestation de l’équipe entière qui commet des vols dans tous les quartiers de Paris, à une cadence infernale. Avec une nette prédilection pour les bijoux, montres de valeur, et l’argenterie. D’ailleurs, les perquisitions ont permis aux enquêteurs de mettre la main sur le parfait nécessaire du joaillier : acide pour tester l’or et loupes destinées à vérifier les poinçons, notamment, ont été retrouvés. Les investigations ont mis à jour le fonctionnement très particulier des membres de cette mafia, qui expédient aux puissants parrains de l’organisation l’essentiel de leur butin. Connus pour porter de larges tatouages, tigre rugissant, crucifix, poignard enlacé d’un serpent ou rose des vents, véritables signes d’appartenance au mouvement. Agissant par deux ou trois, les Vory V Zakone fonctionnaient en « équipes à tiroirs », se reconstituant au gré de l’arrivée en France de Voleurs dans la loi, ou de l’incarcération de certains de leurs complices. Les deux négociants en métaux précieux, quant à eux, affichaient un train de vie en totale inadéquation avec leurs revenus officiels. 100 000 € ont ainsi été découverts sur le compte bancaire de l’un d’eux, qui venait, en outre, de s’offrir une BMW neuve. Me Matthias Pujos, l’avocat de Goderzi, le plus lourdement condamné, ne fera pas appel.