Les mondialistes auront-ils la peau de Renault comme les internationalistes ont eu celle de Louis Renault ?
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, accusé de collaboration économique avec l’occupant, Louis Renault est arrêté en septembre 1944 et meurt en détention le mois suivant sans que son procès puisse avoir lieu. Son entreprise est ensuite saisie et nationalisée par le gouvernement provisoire de la République française. Le raisonnement de pouvoir communiste de l’époque est extrêmement simple, les Nationaux Socialistes sont de droite, le grand capital est de droite, donc combattre le nazisme ou le capitalisme c’est exactement la même chose : il a notamment été tiré argument des deux photos du salon automobile de Berlin du 17 février 1939 sur lesquelles on peut voir Louis Renault s’entretenir avec le Führer.
Mais les mondialistes d’aujourd’hui – qui ont pris le relais des internationalistes d’hier – seraient sans doute plus intéressés par l’histoire du camion à gaz de Renault. Par camion à gaz, il ne faut pas entendre “un camion qui roule au gaz” mais bien d’un “gaswagen” homicide.
L’historien Laurent Dingli, déjà auteur d’une étude visant à démontrer que Renault n’avait pas collaboré, vient de publier un livre, « Entreprises dans la tourmente : Renault Peugeot 1936 1940 ». Sur son site, on pouvait trouver, mais on ne trouve plus, la question suivante d’un internaute :
« Il existe un livre “Handbuch des Antisemitismus”, éditions Wolfgang Benz, et dans lequel figurent aux pages 143 et 144 les mots clés “Gaswagen” et “Renault”. Ces deux mots clés se retrouvent également dans un livre de Pierre Marais pages 18, 23 et 25. En avez-vous connaissance et qu’en pensez-vous ?
L’association des deux mots clés est dû à un seul témoignage, mais impossible de retrouver la source de ce témoignage. »
Les éditions Benz – rien à voir avec Mercédès même si nous parlons de Renault – sont antirévisionnistes, ils ont, par exemple, publié en 1991 une étude démographique de la population juive visant à valider le chiffre des six millions. Cette étude était une réponse aux études démographiques en 1983 de Walter Sanning qui, lui, contestait le chiffre. Au passage, il faut donc croire qu’il n’y avait jamais eu de comptage direct auparavant, sans quoi il n’y aurait pas besoin d’avoir recours à des études démographiques.
Nous reproduisons ci-après les copies des pages citées du Handbuch des Antisemitismus, mais il est aussi possible des les retrouver en cliquant sur le lien.
Quant au livre de Pierre Marais, révisionniste, il s’agit de « Les camions à gaz en question » publié en 1994 aux édition Polémiques et qu’on peut encore se procurer chez Akribeia : à faire lire absolument à tous les élèves de Science Po et aux candidats aux concours généraux en Histoire pour bien montrer la différence entre concours de psittacisme et esprit critique pénétrant de niveau stratosphérique.
Et voici la réponse de Laurent Dingli à l’internaute :
« Bonjour Monsieur, je reprends la réponse que je vous avais faite et que je ne parviens plus à retrouver mais dont voici la substance : tout d’abord merci pour cette information que j’ignorais. Je connais le premier ouvrage que vous mentionnez pour l’avoir utilisé dans l’un de mes articles. En revanche, je ne connaissais pas le second. Il est tout à fait possible que des camions de la marque, comme aussi bien des marques Peugeot, Citroën, Berliet ou d’autres entreprises européennes sous contrôle nazi, aient servi à cette horrible “Aktion”, il n’y a malheureusement rien de très surprenant à cela et vous imaginez bien que les constructeurs français n’avaient aucune prise sur l’utilisation qui était faite de leur production conformément au plan établi par Hermann Goering. D’autre part, un grand nombre de véhicules utilisés par les Allemands ont été achetés au marché noir par le biais des célèbres bureaux d’achats, c’est-à-dire qu’un camion Citroën, Renault, Peugeot ou Berliet, que l’on retrouve sur le front russe ou ailleurs, n’a pas été forcément vendu par les entreprises précitées, mais par des intermédiaires. Sachez à ce sujet que le seul bureau d’achat Otto a généré environ 40 milliards de chiffre d’affaires sous l’Occupation. Notez encore que 10 000 camions de toutes marques ont été achetés en zone libre suivant une négociation menée entre le gouvernement de Vichy et les autorités d’occupation. Enfin, je ne suis pas contre les digressions, mais je vous invite tout de même à réagir aux articles que j’ai consacrés à la période de l’Occupation, notamment sur le site louisrenault.com et à bien vouloir commenter ici le sujet de mon dernier livre. En vous remerciant d’avance pour votre compréhension. »
Quel exercice d’équilibriste, il s’agit à la fois de mettre Renault hors de cause, cet historien pourrait fort bien venir défendre la cause des descendants de Louis Renault pour la réhabilitation en justice de leur aïeul, tout en évitant à tout prix d’avoir l’air négationniste. La réponse fait irrésistiblement penser à un passage d’un article de Sputnik sur « comment détecter les menteurs » :
« On a toutes les raisons de devenir suspicieux quand une personne dévoile trop de détails au début de son histoire, mais dès qu’il est question de l’essentiel ne parvient pas à donner plus d’informations spécifiques ou cherche à mettre fin le plus vite possible à la conversation. »
La réponse de l’internaute à l’historien a été lapidaire :
« Merci, sur ces sujets on est toujours tenté de se croire dans le vrai parce qu’on serait dans le bien. Si vous avez un peu de temps, c’est l’objet de l’article : « La démocratie a peur de la vérité« . Vous aviez la possibilité d’une réponse courte avec le mot clé « Photo » suivi d’un Ø : pas de photo de ce camion, de cette marque ou d’une autre marque. Pas d’épave non plus, nulle part. S’il n’y a pas de dent d’or, il n’est pas la peine de se demander comment elle est venue ni pourquoi elle est là n’est-ce pas ? Mais, ce n’était sans doute pas la bonne réponse. En attendant, Renault peut dormir tranquille, même Louis Renault, personne ne viendra jamais avec une photo de ce camion, c’est une certitude. C’est l’essentiel. »
Malheureusement Monsieur Dingli, ce n’est pas en 1940 que Renault était le plus en danger, c’est aujourd’hui, dans la mondialisation que Renault risque de disparaître pour toujours.
Après avoir nié pendant des années que cela pourrait jamais arriver, Carlos Ghosn laisse aujourd’hui circuler toutes les rumeurs de fusion avec Nissan, faisant s’envoler le cours de l’action. Il a personnellement choisi le nouveau bâtiment de la Seine Musicale sur l’Île Seguin, « un lieu symbolique, un très beau symbole » d’après lui, pour souhaiter ses vœux pour 2018 et parler de l’avenir. Et, en effet, l’architecture de ce bâtiment est très révélatrice : le toit – qu’on voit en arrière-plan sur la vidéo des vœux – est un enchevêtrement de triangles équilatéraux placés tête-bêche, un plaisantin s’est amusé à surligner en bleu sur une capture d’écran deux de ces triangles pour faire apparaître ce très beau symbole, l’étoile de David.
Plus sérieusement, il existe désormais au sein de l’alliance Renault Nissan un processus appelé accélération de la convergence, et on sait que les Ressources Humaines peuvent rejeter une candidature au motif que l’impétrant n’aurait pas manifesté de capacité à travailler dans un environnement multiculturel.
Alors oui, Renault sent le gaz… Et la France s’assombrit.
Francis Goumain
Bravo! Excellent article; documenté avec souplesse; incisif et spirituel aussi… on sentait confusément la présence des mânes de Marius Berliet; et dans un autre domaine, mais victime de la même éhontée captation de fortune, de Denoël.
Quant aux fameux camions
‘gazeurs’ je n’ai, en tout et pour tout vu que deux photos d’une même épave (tellement dépouillée que la malheureuse n’avait littéralement plus rien à dire ni à livrer de crédible) et une magnifique falsification — éloquente, celle-là — d’une bobine d’informations prétendument capturée… où l’on voyait des SS aux uniformes fort improbables inviter sournoisement des clampins d’origine civile autant qu’incertaine à l’arrière d’une émouvante petite déménageuse qui sentait fort — non point le gaz d’échappement — mais plutôt la propagande très folklorique des ‘libérateurs’ de Hambourg et de Dresde.