14 Rroms voleurs de portefeuilles à Versailles au tribunal
Dix hommes et quatre femmes. En tout, ils sont quatorze à comparaître mardi dernier après-midi devant la 14e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour vols en réunion sur des touristes au château de Versailles (Yvelines) et à la tour Eiffel. Tous proviennent de la même ville de Roumanie, Baia Mare, et vivaient dans les deux mêmes hôtels en banlieue parisienne, d’où ils partaient ensemble pour rejoindre les lieux touristiques.
Si deux interprètes ont été sollicités pour suivre les débats et permettre aux prévenus de se faire comprendre, le malentendu a subsisté entre eux et le tribunal. Tous reconnaissent des vols, mais pas forcément la manière. Les quatorze prévenus sont suspectés d’avoir monté une organisation de vols de portefeuilles au mode opératoire très précis.
Leur cible ? Les touristes, asiatiques de préférence, même si là encore, les avis divergent selon les personnes interrogées : « C’est quoi ces histoires de touristes asiatiques ? Moi je ne demande pas si les gens sont espagnols ou asiatiques » s’insurge l’un des prévenus. Proies parfaites, les touristes chinois transportent souvent de grosses sommes d’argent, « et restent parfois deux heures au château de Versailles avant de reprendre le car qui doit les emmener ailleurs, donc ils ne portent pas plainte », rappelle le président.
Lorsque celui-ci énonce les faits qui leur sont reprochés, et rappelle certains témoignages d’agents de sécurité du château de Versailles, la colère gronde dans l’un des deux box de la 14e chambre. « Je n’ai jamais menacé d’agent de sécurité », lance un des mis en cause, « ce n’est pas parce qu’on était en même temps au château de Versailles qu’on volait ensemble » tempête un autre.
Malgré des images de vidéosurveillance du site de la tour Eiffel qui montreraient plusieurs détenus infiltrer de façon très structurée une file d’attente pour dérober des portefeuilles et s’emparer des cartes bancaires, tous nient un système « de gang ».
Autre point commun : les sommes qui auraient été dérobées n’ont rien à voir avec celles avancées par les enquêteurs. Quand les policiers parlent de butins pouvant s’élever à 4.000 euros par jour par personne, les mis en cause de leur côté reconnaissent des entrées d’argent de l’ordre « de 30 à 100 euros maximum », ou bien « peut-être 300 à 400 euros » pour un autre.
Le président et ses deux assesseurs, qui ont tenté de savoir si l’un des prévenus, considéré comme le « chef » du groupe, avait spécifiquement fait venir des amis en France pour commettre des vols, n’ont pas eu la chance d’obtenir beaucoup de réponses.
Le procès doit s’achever en fin de semaine.