Versailles Revival est la grande exposition temporaire actuellement proposée au Château de Versailles. Pour le principe, nous déplorerons le titre anglais, au sens complexe, qui pourrait signifier « Versailles revisité ». Il s’agit fondamentalement de l’Histoire du Château de Versailles des années 1860 à 1930. A cette époque, on pourrait penser instinctivement que l’Histoire de la France et de l’Europe ne se fait plus du tout à Versailles, faute de Roi de France pour habiter le Palais, conçu pour abriter le monarque, sa Cour, et les bureaux centraux de l’administration royale.
Pourtant, il s’est déroulé encore des évènements historiques dans le Château de Versailles, ce que rappelle l’exposition. En outre, et c’est la deuxième dimension de l’exposition, le Château de Versailles et ses jardins, Musée depuis Louis-Philippe –et objet d’une exposition précédente-, a inspiré de nombreux peintres et poètes, empreints d’une forme de nostalgie pour les riches heures de la Cour française, de Louis XIV à Louis XVI, et singulièrement Marie-Antoinette, beaucoup plus populaire dans la postérité que son mari. L’exposition débute d’ailleurs par le rappel de l’exposition-hommage à Marie-Antoinette, pensée à Versailles par l’impératrice Eugénie, la femme de Napoléon III, et grande admiratrice de la reine au destin tragique (guillotinée le 16 octobre 1793), en 1867.
APRES LA MONARCHIE, VERSAILLES EST ENCORE UN HAUT LIEU DE L’HISTOIRE DE FRANCE
A l’évidence, Versailles n’est plus sur l’ensemble de la période la capitale de la France. Toutefois, elle l’a été lors des débuts de la Troisième République, abritant au Château l’assemblée nationale, puis l’assemblée nationale et le sénat, avec un président de la république résident à proximité. Après la guerre civile de la Commune du printemps 1871, les pouvoirs républicains, peu sûrs d’eux-mêmes et de Paris, ont repris la démarche de Louis XIV des lendemains de la Fronde et choisi cette installation à Versailles. Le retour à Paris n’est effectué qu’en 1879. Le Château de Versailles après 1879 ne sert plus qu’aux grands évènements parlementaires, comme l’élection des présidents de la République, et ce jusqu’aux années 1950 sous la IVème République.
La Galerie des Glaces, partie la plus spectaculaire et prestigieuse du Château, et pensée comme telle par Louis XIV, a été le théâtre de deux évènements historiques majeurs : la Proclamation de l’Empire allemand, le 18 janvier 1871, puis de la vengeance française de cette humiliation, la Signature du Traité de Versailles, le 28 juin 1919, accablant l’Allemagne après la première guerre mondiale (1914-1918). Les deux évènements ont hélas fait beaucoup dans la regrettable détestation mutuelle courante entre Français et Allemands jusqu’aux années 1950. L’exposition offre l’occasion de découvrir pour la première fois en France le célèbre tableau officiel de la Proclamation de l’Empire allemand, peint par Bleibtreu (1877), conservé dans le Musée Bismarck en Allemagne.
VERSAILLES, UNE SOURCE D’INSPIRATION SANS FIN POUR LES ARTISTES
Le Château de Versailles a inspiré de très nombreux artistes des années 1860 à 1940, et ce en Europe comme en Amérique, et en particulier aux Etats-Unis. Les peintres, dessinateurs, sculpteurs, ont cherché à reproduire les lieux, les costumes d’époque –de manière plus ou moins heureuse- ; les écrivains et poètes, dont Barrès et Proust, ont su lui rendre hommage. Le théâtre, puis le cinéma, en France, en Italie, aux Etats-Unis, dès son invention, ont multiplié les œuvres consacrées à l’ancienne Cour, dont une grosse moitié autour de Marie-Antoinette de son Hameau de Trianon.
Parfois, les Arts se répondent : ainsi peut-être admirée la très belle actrice Julia Bartet, peinte par Emile Blanche (1889). Dans la dimension d’hommage à la Cour tardive de Louis XIV, on peut admirer particulièrement les aquarelles du peintre russe Alexandre Benois, qui, dans ses reconstitutions, peintes vers 1890-1900, lui rendent un merveilleux hommage. Ce type d’aquarelles a servi de sources d’inspiration aux très nombreuses illustrations scolaires des années 1890 à 1950 : à cette époque, à l’école comme dans toutes les familles, on jugeait normal d’apprendre dans de beaux albums bien illustrés les grands moments de l’Histoire de France aux enfants. On mesure le naufrage de la culture d’un peuple, et d’un peuple, à cette disparition pure et simple.
Parmi les hommages, sont présentées de nombreuses copies, la plupart du temps partielles, du Château de Versailles, du Grand Trianon, ou de certaines parties des jardins, dans toute l’Europe et aux Etats-Unis. Quant aux décors intérieurs, ils ont servi comme style français par excellence dans certains paquebots transatlantiques. La plus extrême de ces imitations a été commandée par le roi Louis II de Bavière (1864-1886), qui a voulu faire construire une imitation stricte –le commentaire refuse le terme « copie »- du Château de Versailles sur un lac de Bavière, le Herrenchiemsee. Il est dommage que cette œuvre singulière ait été inachevée, faute de moyens financiers et par la mort du commanditaire.
Le Château de Versailles a beaucoup inspiré les artistes, même relativement secondaires, comme Le Sidaner ou Zuber, qui y ont consacré leurs meilleures compositions. De façon générale, les œuvres proposées sont de qualité, ou du moins présentent au minimum un intérêt historique –les fautes dans les costumes de Marie-Antoinette ont un intérêt à ce titre-. On ne regrettera, scorie de notre époque, que quelques petites pochades sans intérêt, qui sont là pour vanter dans le commentaire les mœurs ridicules d’un artiste danois justement oublié. La chronologie de l’exposition qui s’arrête aux années 1930 permet heureusement d’échapper au pire, aux frasques grotesques de l’Anti-Art contemporain.
L’exposition offre une promenade temporelle dans un Versailles disparu, propose un jeu de miroirs entre les époques, et s’avère beaucoup plus intéressante que l’on aurait pu le croire de premier abord. Bien sûr, le visiteur a tout intérêt à organiser rigoureusement son temps et à retrouver après l’exposition les lieux qui ont pu inspirer tant d’artistes, dans les bâtiments comme les jardins.
Scipion de SALM
Jusqu’au 15 mars 2020 : Château de Versailles ; de 9h à 17h30 (fermé le lundi)
Scipion de Salm Historien???
Journaliste et critique certes….mais historien?
Quand on voit ce que des diplômés en journalisme nous pondent comme torchons (à défaut de marronniers) leurs diplômes n’ont aucune valeur. J’apprécie donc son travail dans Rivarol et Militant.
Néanmoins
Quand on est historien on a un diplôme et une spécialité …Je vois nombre de nationalistes s’autoproclamer historien et là désolé je ne suis pas d’accord.
J’aimerais connaitre sa spécialité et ses diplômes d’historien car il ne suffit pas d’apprendre par coeur l’histoire de France de Jacques Bainville qui au passage tient plus du roman national que d’une vérité 100/100 historique(est ce possible d’ailleurs?)
pour en faire un historien!
Mes Amitiés nationalistes
(donc afficher moi ses diplômes et références…)