Il y a la lèvre Bedos. De père en fils. Ce truc proéminent qui permet de se croire drôle, ou beau gosse, ou à la fois très généreux et rompu à la grande politique, est d’être en vrai très platement sot. Guy la jouait Pied-Noir de gauche, Nicolas Parisien branché, ils la traînent de studio en studio, hon, hon, nous sommes si supérieurs, hon, hon, elle les précède partout d’un bon demi-centimètre, cette lèvre protubérante, cette hémorroïde du haut qui les force à tordre drôlement toute leur bouche pour proférer leurs imbécillités. Le père comparait Marine Le Pen à Hitler, le fils s’écria un soir chez Ruquier : « religieux en tout genre, vous commencez sérieusement à nous casser les c… ». Je pense à cela parce qu’au Sénat ces derniers jours, dans le débat sur le port du voile, la sénatrice Laurence Rossignol a eu cette phrase : « La laïcité, ce n’est pas d’exalter à tout propos l’identité chrétienne de la France, ou de convoquer les évêques à tout bout de champ pour solliciter leur avis sur le droit des femmes à disposer de leur corps ». Cette féministe socialiste, qui fut ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des Femmes (l’intitulé est à lui seul un programme révolutionnaire précis) a remis les pendules à l’heure et situé le débat sur le voile où il doit l’être.
Certains pensent (c’est la ligne Marine- Zemmour), qu’à la déferlante musulmane la république doit opposer ses “valeurs”, “laïcité” en tête. Malheureusement, ce ne sont que des mots, une incantation inefficace. En effet la laïcité ne saurait être la solution puisqu’elle est la problème. Entre 1879 et 1906 (continué jusqu’en 1914), la laïcité fut un moyen révolutionnaire de combattre la France qui lui préexistait. La république, fabrication d’une minorité juive et protestante de l’aveu de Jean Lacouture naguère, confirmé aujourd’hui par BHL, a trouvé ce moyen pour dominer l’immense majorité catholique du pays, et pour tuer son identité à petit feu. La maçonnerie mena à cet effet une impitoyable guerre civile grâce à ses ligues, ses parlementaires, et à ses ministres qui tenaient les postes clefs, Intérieur, Cultes, Instruction publique. Ce n’est pas une hypothèse ou une conjecture, c’est un fait historique documenté.
Le but était alors, cela aussi est documenté, de façonner une république non catholique. Aujourd’hui, la même république poursuit son oeuvre. Elle a fait venir sur son territoire, par l’immigration et les naissances, entre dix et vingt millions d’allogènes non catholiques, dont une forte proportion de musulmans, souvent assez frustes et qu’on “radicalise” aisément. Le but reste de produire une société déchristianisée : les envahisseurs y contribuent, pourquoi les freiner ? La laïcité a forcé hier 96 % des Français à mettre leur crucifix dans leur poche, elle soumet de bon coeur les souchiens à leurs envahisseurs, leurs barbes, leurs voiles, leurs produits halal.
Cependant, objectera-t-on, on voit certains laïques, ou plutôt certaines laïques, s’inquiéter. Les féministes en premier, car elles estiment que le voile est un signe de soumission au machisme patriarcal. Pour cette raison, au nom de la liberté des femmes, elles prétendent l’interdire. D’autres, au fil des incendies, assassinats et voies de faits, commencent à avoir peur de l’islam et de ses fils. Listons ces laïques qui voudraient ériger une digue face à la vague islamique : Elisabeth Badinter, Natacha Polony, Elisabeth Lévy, Alain Finkielkraut, Eric Zemmour : je ne blâme ni ne loue, je constate. Ils représentent une force qu’il ne faut pas négliger, mais ce n’est pas la laïcité qui s’érige ici devant l’islam.
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Robert NEBOIT.