Considéré comme un expert en explosif et membre important d’un groupe terroriste actif en Syrie, le jeune Français inverti à l’islam David Drugeon serait mort ce jeudi dans le nord-ouest du pays. Ce sont les médiats américains qui ont annoncé sa mort après l’annonce d’un raid mené près d’Idlib par l’aviation américaine. Ce Breton originaire de Vannes aurait succombé à l’explosion d’un missile tiré par un drone alors qu’il circulait en voiture, lors d’une série de cinq frappes menée par l’aviation américaine à Sarmada ce jeudi.
Selon les services américains, il était membre d’un groupe appelé Khorassan, affilié à la branche syrienne d’al-Qaïda, le Front al-Nosra, accusé de préparer des attaques contre les intérêts occidentaux, notamment contre des avions civils. Il regrouperait des vétérans du groupe, ayant combattu en Afghanistan. C’est ce groupe qui avait été visé dès les premières heures des frappes américaines en Syrie en septembre, auxquelles avait échappé David Drugeon. Certains spécialistes ou groupes, comme le journaliste juif Glenn Greenwald ou le Carnegie Endowment for International Peace, avaient remis en doute l’existence ou l’importance de Khorassan, qui aurait été exagérée par les services américains pour forcer l’intervention en Syrie.
David ‘Daoud’ Drugeon aurait été formé au maniement des explosifs dans le nord du Pakistan au début des années 2010. Selon une rumeur, il aurait été membre de la DGSE (Direction générale de la sûreté extérieure). Cela a été démenti par les services secrets français.
Fils d’un père contrôleur de bus et « fan de l’OM » – il a fait plusieurs fois le voyage depuis la Bretagne pour emmener ses fils au Stade vélodromme – et d’une mère secrétaire et « fervente catholique » – depuis elle aussi invertie à l’islam sous la pression des occupants de son quartier –, David Drugeon a été élevé au cœur du quartier occupé de Ménimur – où se déroulaient encore des émeutes en fin de semaine dernière. Dès cette époque, le quartier est occupé par de nombreuses familles maghrébines, à l’origine de la corruption du jeune homme. Ce serait au début des années 2000, après le divorce de leurs parents, que David et son frère s’invertissent à l’islam. David a treize ans et se fait appeler Daoud. Dès lors ses résultats scolaires s’effondrent ; il finit par être expulsé, notamment pour avoir refusé de « faire sa prière au pied de l’escalier du dortoir » selon un employé du lycée professionnel qu’il fréquente alors à Rennes.
Il partira ensuite pour l’Égypte à plusieurs reprises puis, en avril 2010, rejoint l’Afghanistan. Sa famille ne le reverra jamais plus. Au combat, il devient « Souleiman », l’expert en explosif. Il intègre en août 2011 le groupe des Soldats du califat (Jund al-Khilafa), où il aurait côtoyé Mohamed Merah, qu’il aurait peut-être rencontré en Égypte.
Il aurait eu 25 ans le 19 novembre prochain.