En septembre dernier, les élections générales en Suède n’avaient permis à aucune majorité de sortir des urnes. À gauche, les sociaux-démocrates et les Verts avaient recueilli 31 % et 6,9 % des voix ; les libéraux-conservateurs avaient totalisé 39,9 % (23,3 % pour les modérés, 6,6 % pour les centristes, 5,4 % pour les libéraux et 4,6 % pour les chrétiens démocrates).
L’extrême droite (les Démocrates suédois (SD, Sverigedemokraterna)) avait obtenu 12,9 % et l’extrême gauche 5,7 %. Aucune majorité n’était en mesure de diriger le pays, les partis du système refusant une grande coalition, et l’extrême droite n’ayant pas été en mesure de s’imposer aux libéraux-conservateurs.
Après deux mandatures dirigées par le centre et les modérés, le chef des sociaux-démocrates, Stefan Löfven, avait pris la tête d’un gouvernement minoritaire le 3 octobre dernier. L’instabilité gouvernementale n’aura pas tardé à avoir eu raison de lui : il a été mis en minorité au Parlement deux mois jour pour jour après son arrivée au pouvoir. Les députés ont rejeté son projet de budget et voté pour une contre-proposition de budget présenté par les libéraux-conservateurs. Les SD ont apporté leur soutien à l’ancienne majorité pour faire tomber le gouvernement.
Celui-ci a annoncé la dissolution de l’assemblée ; il restera en activité pour gérer les affaires courantes jusqu’aux prochaines élections législatives, qui se tiendront le 22 mars prochain.
Le Parti des Suédois (SvP, Svenskarnas Parti), jeune mouvement nationaliste qui n’avait totalisé, avec 4 189 voix, que 0,1 % des suffrages, ne profitera pas de l’absence de gouvernance à la tête des SD dont le chef, Jimmie Åkesson, est en congés maladie depuis les élections de septembre pour surmenage. Il n’a toujours pas retrouvé sa place à la tête du parti.
Ce matin, Stefan Jacobsson a annoncé que le SvP ne participerait à ces élections anticipées. Limité en moyens financiers et humains, le mouvement nationaliste veut privilégier l’enracinement local avant d’espérer obtenir de bons résultats à des élections nationales. Tout en rappelant que le Parti des Suédois est différent des Démocrates de Suède, parce qu’il ne dénonce pas seulement les conséquences, mais s’attaque radicalement aux racines du mal, le libéralisme, les menées mondialistes, la chute démographique, le SvP se réjouit que les SD aient porté la question de l’immigration-invasion au cœur du débat politique. Il est donc probable que devant la situation « extrêmement grave » et alors que « le peuple est à genoux », le SvP appelera à voter pour les SD.