[MAJ le 19 mars 2015 à 00 h 33] Une attaque terroriste suivie d’une prise d’otage au musée national du Bardo a fait 19 morts ce mercredi à Tunis. Les assaillants, qui auraient été au nombre de trois, ont d’abord ouvert le feu sur des gardes à l’entrée du Parlement, puis contre un bus de touristes qui arrivaient près du bâtiment avant de pénétrer dans le musée et de prendre les personnes présentes en otage.
Parmi les 19 morts figurent 17 touristes européens, venus d’Allemagne, d’Espagne, de France, d’Italie et de Pologne. Deux Tunisiens, un policier et une femme de ménage, ont également été tués. Deux Français ont perdu la vie lors de l’assaut. L’attaque a également fait au moins 38 blessés, dont sept touristes français, ainsi que des Sud-Africains, des Italiens, des Japonais et des Polonais. Un Français a été grièvement blessés.
Selon les informations disponibles, les terroristes ont initialement attaqué le Parlement, où étaient réunies de nombreuses personnalités aujourd’hui – le ministre de la Justice, plusieurs hauts cadres de l’armée – pour l’examen d’une loi antiterroriste, en vain. Repoussés, les terroristes se sont repliés ensuite vers le musée jouxtant la chambre des députés. Ils ont dans un premier temps ouvert le feu sur un bus d’où descendaient des touristes venant visiter le musée. Ils se sont ensuite réfugiés à l’intérieur du bâtiment, prenant en otage les personnes présentes.
En touchant de nombreux touristes, l’attaque contre le musée le plus visité du pays a donné une grande visibilité à l’assaut islamiste. Le musée national du Bardo est le deuxième plus important du continent africain, regroupant d’importantes collections préhistoriques, du passé punique, romain, chrétien de la Tunisie.
Ce soir, tous les otages ont été libérés selon les autorités. Deux islamistes ont été tués par les forces de sécurité.
La situation sécuritaire s’est dégradée en Tunisie ces dernières années. En 2002, une attaque contre un lieu de culte judaïque avait fait 21 morts, essentiellement des touristes et des Tunisiens. Depuis, les islamistes se sont organisés et ont perpétré de nombreuses attaques mortelles, visant essentiellement les militaires et les policiers. Deux députés ont également été tués il y a quelques mois. Bien que le pays soit peu peuplé, la Tunisie est un État qui a fourni l’un des plus importants contingents de terroristes aux groupes criminels actifs en Syrie et en Irak, mais aussi en Libye voisine. Certains des ces tueurs sont depuis revenus, formés, en Tunisie.
La veille de cette attentat, le gouvernement tunisien a annoncé l’arrestation de 22 islamistes membres d’un réseau qui assurant l’envoi de terroristes en Libye.