Le terroriste algérien a déjà été annoncé à mort plusieurs reprises, notamment en 2013. Cela ne l’avait pas empêché de poursuivre ses attaques. Il avait confirmé il y a quelques mois son allégeance à La Base (el-Qaïda), démentant tout ralliement à l’État islamique (ÉI). C’est son groupe, les Combattants du ribat (al-Mourabitoun), qui a revendiqué l’attentat de Bamako il y a quelques mois, durant lequel deux Français étaient morts. Il avait pris la responsabilité d’un attentat commis au Mali le 14 juillet 2014, durant lequel un soldat français avait perdu la vie.
L’une de ses plus importantes actions avait été l’assaut contre le complexe gazier d’Inguentourine près d’In Amenas, dans le sud-est de l’Algérie en janvier 2013. L’attaque avait fait environ 70 morts, dont un ressortissant français. Les soldats français étaient parvenus à éliminer sept des huit responsables de l’opération. Seul Mokhtar Belmokhtar leur avait échappé.
Élevé dans la haine de la France, ce n’est pas un hasard si le terroriste a ciblé durant sa carrière essentiellement les Français. Il avait été appelé Mokhtar en l’honneur d’un tueur du Front de libération nationale (FLN, Jabhat at-Tahrīr al-Waţanī), ces assassins vantés par leur République aujourd’hui, devant lequel rampe Manuel Valls et son gouvernement de traîtres. C’est tout naturellement en l’honneur de son oncle que Mokhtar Belmokhtar s’engagea dans les pas des terroristes islamistes.
Parti combattre dans les rangs islamistes en Afghanistan au début des années 1990, il y fut grièvement blessé. Il y gagna le surnom de « Laouer », « Le Borgne ». Rentré en Algérie, il participe alors à la guerre civile qui fit plusieurs dizaines de milliers de morts. Il y créa la Brigade du Martyre (katiba As-Shahada), affiliée au Groupe islamique armé (GIA, al-Jama’ah al-Islamiyah al-Musallaha). Il rejoignit ensuite le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, Jama’a es-Salafiyya li Da’wa wal Qital) puis fuit au Mali en 2002 après avoir échappé de peu à une attaque de l’armée algérienne.
Se finançant par les trafics et par les très rentables prises d’otages, il poursuit d’une part son rapprochement durant les années 2000 avec La Base, et les massacres, comme le 24 décembre 2007 près d’Aleg, où quatre touristes français furent tués. Il participa à la guerre du Mali aux côtés des rebelles touaregs et des groupes islamistes, Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO, Jamāʿat at-tawḥīd wal-jihād fī gharb ʾafrīqqīyā) notamment, avant de s’éloigner d’eux et de fonder son propre groupe, les Signataires par le sang (el-Mouaguiine Biddam).
Il fit encore de nombreuses victimes lors d’attaques au Mali, au Niger, en Libye, au Tchad ces derniers mois avant de subir de nombreux revers avec l’avancée des soldats français qui avaient ces derniers mois éliminés la plupart de ses seconds.