Un groupe se revendiquant de l’État islamique (ÉI) a lancé de multiples attaques hier dans le Sinaï contre six (selon les autorités) à quinze (selon l’ÉI) postes de l’armée égyptienne. Selon un bilan diffusé hier, au moins 36 soldats et civils ont été tués dans les combats ainsi que 38 islamistes. D’autres chiffres font état de 64 soldats et 4 civils tués pour 90 islamistes. L’armée a diffusé de son côté des chiffres visiblement mensongers de 17 soldats tués contre plus de 100 islamistes. Reuters a évoqué la mort de plus de cent Égyptiens.
La région n’avait pas connu de bilan aussi lourd depuis la guerre contre l’État criminel d’Israël – avec lequel le nouveau gouvernement égyptien s’est très fortement rapproché ces derniers mois – en 1967.
Les attaques ont commencé par des attentats suicides avant l’assaut de commandos. Les combats ont duré parfois plusieurs heures. L’armée égyptienne a engagé des moyens aériens, hélicoptères et avions de combat pour tenter de porter assistance aux soldats attaqués par plusieurs dizaines d’hommes armés de mortiers, de lance-roquettes et de fusils d’assaut. Au moins deux des postes de contrôle attaqués ont été totalement détruits.
Par ailleurs, les autorités ont lancé un raid meurtrier contre un groupe de l’Association des Frères musulmans (Jamiat el-Ikhwan el-muslimin) au Caire. Neuf membres de la confrérie ont été tués, notamment l’ancien député Nasser al-Houfi, cadre du mouvement islamique, officiellement après que les individus, recherchés, eurent ouvert le feu, sans pourtant qu’aucun des membres des forces de sécurité intervenus n’ait été tué ni même blessé.
Les violences de mercredi se sont déroulées deux jours après la mort du procureur général d’Égypte dans un attentat, et à l’approche, vendredi, en plein ramadan et jour de la « grande prière », de l’anniversaire du renversement de l’ancien président Mohamed Morsi, proche des Frères musulmans, par l’armée et notamment le maréchal Abdel Fattah el-Sissi qui a depuis pris le pouvoir.