Samra Kesinovic, 16 ans et Sabina Selimovic, 15 ans, deux jeunes islamistes des Balkans, ont quitté l’Autriche au début de l’année pour rejoindre la Syrie. Les deux jeunes filles ont intégré les rangs de l’État islamique (ÉI) et posent régulièrement des messages sur les réseaux sociaux. Plus exactement, des messages en leur nom sont publiés sur des comptes à leur nom. Selon les policiers s’occupant de cette affaire, il est peu plausible que les terroristes laissent à deux jeunes mineures une telle liberté, alors qu’ils se servent de ces comptes comme un outil de propagande pour convaincre leurs amies et plus généralement toutes les personnes qui reçoivent leurs publications à les rejoindre.
La mort au combat de Samra Kesinovic a ainsi pu être démentie ; des photos des deux jeunes filles avec des AK-47 ont également été publiées.
Dans l’une de leurs dernières interventions, « elles » annoncent qu’elles sont toutes les deux tombées enceintes. Elles seraient mariées à deux terroristes tchétchènes.
Les images des deux jeunes filles ont été largement utilisées par l’État islamique, jusqu’à ce que les deux adolescentes soient baptisées les « nouveaux visages du Djihad » par les médiats d’Europe centrale. La propagande a fonctionné puisque plusieurs jeunes filles ont été arrêtées alors qu’elles tentaient de rallier les terroristes de Syrie. Le dernier cas en date concerne, comme c’est le cas pour Samra Kesinovic et Sabina Selimovic, des immigrées musulmanes. Deux Irakiennes de 14 et 16 ans ont été arrêtées peu avant leur départ.
Les autorités autrichiennes prétendent pouvoir les « sauver » :
« Si nous les rattrapons avant qu’elles partent, nous avons une chance de travailler avec leurs parents et d’autres institutions pour ramener ces adolescents hors de la sphère d’influence qui les pousse à agir ainsi.
[…] Une fois qu’elles ont quitté le pays, même si elles changent d’avis, il est quasiment impossible de les faire revenir »
a déclaré le porte-parole du ministre de l’Intérieur.
Selon les autorités, au moins 130 personnes sont parties d’Autriche pour rejoindre des organisations terroristes islamistes. La plupart ont rejoint les zones de guerre en passant par le Caucase.
Le gouvernement a proposé lundi que les personnes convaincues d’avoir participé aux crimes des islamistes soient déchues de leur nationalité pour ceux qui la possèdent ou qu’elles perdent leur statut de réfugié politique (sic) pour les autres.
Le phénomène, loin de ne concerner que l’Autriche, touche l’ensemble des pays européens envahis. La police de l’air et des frontières a intercepté ce samedi à l’aéroport de Marseille deux adolescentes de 16 et 17 ans soupçonnées d’avoir tenté de rejoindre les terroristes via la Turquie. Elles avaient toutes les deux fugué.
En six mois, les autorités françaises se vantent d’avoir empêché 70 islamistes de partir pour la Syrie ou l’Irak sur 350 signalées.