Lors de l’offensive de décembre et janvier contre le Hamas à Gaza, des aumôniers juifs de l’armée israélienne martelaient aux soldats qu’ils menaient une guerre sainte contre les païens, révèle le journal libéral Haaretz.
Les révélations se multiplient sur les humiliations et actes de vandalisme contre des civils et leurs maisons, et l’assouplissement des règles d’engagement lors du conflit dans la bande de Gaza.
L’opération « Plomb durci » de l’armée israélienne dans la Bande de Gaza apparaît sous un nouveau jour, avec une série de témoignages de soldats, a-t-on appris samedi 21 mars. Les révélations se multiplient sur les humiliations et actes de vandalisme contre des civils et leurs maisons, et l’assouplissement des règles d’engagement, qui a eu des morts pour conséquence, provoquant l’ouverture d’une enquête.
« Leur message était très clair : nous sommes le peuple juif, nous devons à un miracle d’être venu sur cette terre. Dieu nous y a ramené et il nous faut maintenant combattre pour expulser les païens qui s’opposent à notre conquête de cette terre sainte », a confié au journal un officier protégeant son anonymat sous le pseudonyme de Ram.
Déjà, fin janvier, l’armée avait « sévèrement réprimandé » l’aumônier juif principal de l’armée, le général Aichaï Rontzki, pour avoir distribué à la troupe durant le conflit une plaquette rédigée par un rabbin civil ultra-nationaliste qui incitait les militaires à se montrer sans pitié envers un « ennemi cruel ».
Les révélations parues vendredi dans Haaretz interviennent au lendemain de la publication par ce même journal de récits d’exactions des soldats à Gaza, dont le rapporteur spécial de l’Onu pour les territoires palestiniens, Richard Falk, a jugé qu’elles relevaient des crimes de guerre.
Il ressort de longs extraits du témoignage de « Ram » que le sentiment prévalait dans les rangs de l’armée israélienne que cette opération de 22 jours à Gaza, qui a fait quelque 1.400 morts, relevait d' »une mission quasi religieuse ».