Égypte : loi de protection contre les activités subversives des ONG
Le Parlement égyptien a adopté le 29 novembre à une très large majorité un projet de loi qui encadre l’activité des organisations non gouvernementales Le texte limite les activités des ONG aux seuls secteurs du développement et des questions sociales avec une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement en cas d’infraction. Les ONG ne peuvent mener un travail de terrain ou d’enquête d’opinion sans autorisation préalable ou « coopérer de quelque manière que ce soit avec des instances internationales sans l’accord nécessaire ». Cette restriction concerne également toute collaboration avec les Nations-Unies. Les ONG étrangères doivent désormais être contrôlées par une instance composée de représentants de l’armée, du renseignement et du ministère de l’Intérieur. Le Parlement a en outre augmenté de 10 000 à 50 000 livres égyptiennes (environ 2600 euros) le permis que doit acquitter une ONG pour sa création. Les députés ont expliqué que ces restrictions étaient justifiées par la protection de la sécurité nationale.
Le gouvernement égyptien a, plusieurs fois par le passé, accusé ces organisations de bénéficier de fonds étrangers afin de fomenter des troubles à l’ordre public et plusieurs ONG font l’objet d’enquête sur leur mode de financement. De leur côté les militants des droits civiques affirment que l’arrivée au pouvoir d’Abdel Fattah al Sissi, ancien général devenu président, s’est traduite par une remise en cause de toutes les libertés gagnées grâce à la chute d’Hosni Moubarak en 2011.
Il s’agit en réalité pour le gouvernement égyptien d’empêcher les menées subversives telles que des révolutions dites « de couleur » (c’est-à-dire libéralo-atlantiste) généralement conduites par des organisations non gouvernementales sous des prétextes de « défense des droits de l’homme » ou « des droits civiques ».