Au tout début des années 1950, juste après la proclamation unilatérale et spoliatrice d’indépendance de l’État juif, des milliers d’enfants yéménites ont été enlevés à leurs familles. Et certains d’entre eux ont même servi de cobayes humains dans le cadre d’expérimentations médicales.
Plus de 60 ans de secret
Camouflée pendant plus de 60 ans, la question des « enfants disparus » (bel euphémisme pour taire le caractère criminel des enlèvements ?) enflamme ces derniers temps les débats de la commission d’enquête de la Knesset, le Parlement de l’État juif. Et les révélations qui en sortent sont plus terrifiantes, encore, que ce qui était évoqué jusqu’ici.
Alors que des Wiesenthal et autres Klarsfeld avaient déjà lancé depuis des années, voire des dizaines d’années, leur « chasse aux nazis », parmi lesquels des médecins ayant expérimentés dans les camps, dans l’État juif qui annexait la Palestine et expulsait les Palestiniens, on camouflait donc les agissements contre les enfants yéménites considérés comme « matériels humains » d’expérimentation…
En effet, selon les archives déclassifiées, des milliers d’enfants yéménites ont bien été enlevés. Et il y a bien pire : certains disparus ont succombé lors d’expériences médicales pour lesquelles ils ont servi de cobayes humains !
Un « matériel si abondant »
C’est d’une séance spéciale de la Commission ad hoc de la Knesset, le 14 juin dernier, que sont sorties des lettres échangées entre les directeurs de différents hôpitaux du pays, dans lesquelles ils se félicitaient – secrètement – de « disposer d’un matériel si abondant à Rosh Hayin » – le petit village où étaient alors parqués de nombreux Yéménites.
Un député, Amir Ohana, n’en revient pas : « Je n’imaginais pas que des choses pareilles aient pu se produire dans ce pays ». Il a retrouvé le témoignage d’une infirmière qui raconte des expériences sur la « résistance » du « cœur des Yéménites ».
Des expérimentations racistes
Au milieu de rapports sur des expériences destinées à prouver ou non que les Yéménites avaient « du sang nègre », la trace d’au moins quatre enfants sur lesquels un « traitement expérimental actif » a été testé. Morts peu après, ils ont été enterrés à la va-vite, on ne sait où.
À la proclamation unilatérale d’indépendance et d’annexion de la Palestine, en 1948, des centaines de milliers de Juifs du Proche-Orient affluent en « Terre Promise »… mais sont souvent méprisés par les ashkénazes, ces Juifs d’Europe « originels » de l’État hébreu.
Un pont aérien secret
Les séfarades vivent donc souvent dans d’immenses bidonvilles, voire des camps de tentes. Mais les Yéménites, eux, sont particulièrement maltraités : 48 000 d’entre eux ont été « amenés » en Israël en 1948 et 1949, dans le cadre de l’opération « Tapis volant » (ça ne s’invente pas) – un pont aérien secret lancé avec le soutien des États-Unis et de la Grande-Bretagne.
En fait du « paradis », qu’il croyait atteindre en Terre Promise, c’est l’enfer qui les attend. Notamment pour les parents de 3 à 5000 enfants enlevés par des infirmières… à des fins de vaccination financées par des Instituts Nationaux de Santé. Mais la plupart ont été déclarés morts ou disparus…
Pression des familles
Nombre de leurs proches étaient persuadés, depuis plus de 60 ans, qu’ils avaient en fait été « vendus » à des familles occidentales en vue d’une adoption. Aucun n’imaginait la terrible vérité qui semble se dessiner au fil des enquêtes – longtemps empêchées.
Depuis les années 1960, sous la pression des familles, trois commissions d’enquête ont été créées pour élucider le mystère, en vain. Ce n’est qu’à l’été 2016 pour que, acculé, même par des descendant de disparus élus à la Knesset, le gouvernement de Benyamin Netanyahou autorise la publication de 200 000 documents classifiés, et entrouvre la porte à la terrible vérité.
Pourquoi si tard ? Pour entraver les enquêtes ? Pour attendre la disparition des responsables ? Un point qui mérite donc aussi d’être creusé pour déboucher peut-être sur un constat de complicité par inaction des gouvernants juifs pendant tout ce temps. Et donc sur une responsabilité de l’État juif qui aurait ainsi consciemment participé à retarder la découverte des crimes.
Une mort « programmée »?
Ygal Yossef, descendant d’une famille marquée par la disparition d’un proche, veut « vider l’abcès, quoi qu’il en coûte ». Il a même obtenu et fourni aux députés des copies de certificats de décès « en blanc » et antidaté… prouvant la mort « programmée » de nombreux cobayes.
Il sait, bien sûr, qu’Israël lors de sa création était un « foutoir », mais il ne veut pas que cela serve d’excuse: « Nos parents étaient des gens faibles ne comprenant pas bien l’hébreu et ne connaissant pas leurs droits. Ils ont été abusés. […] Je ne réclame pas la vengeance. Seulement la justice ».
Un Tribunal international pour juger les crimes talmudo-sionistes contre l’humanité
On se souvient que fin 1946, alors que le procès de Nuremberg qui s’est tenu de novembre 1945 à octobre 1946 vient de s’achever, débute aussi à Nuremberg le procès de 23 médecins (Sigmund Rascher, Josef Mengele…) ayant officié dans les camps. Il s’agit, selon les vainqueurs, de rendre justice aux victimes pour « l’horreur inqualifiable et inimaginable des expérimentations sur l’être humain ».
Rien de bien différent, semble-t-il, par rapport aux expérimentations hébraïques sur les enfants Yéménites. Mais on ne constate pas, en tout cas pour le moment, la vaste tempête politico-médiatique internationale à laquelle on pourrait s’attendre pour réclamer l’enquête et le jugement de ces faits qui pourraient bien être qualifiés de crimes contre l’humanité…