Irak – Syrie : bombardements sur Mossoul et Alep, deux poids, deux mesures
Depuis plusieurs semaines, l’Occident avec en tête les États-Unis et la France, accuse la Russie de faire des victimes civiles à Alep par ses bombardements de soutien à l’Armée arabe syrienne et n’exclut pas d’infliger à Moscou de nouvelles sanctions. On a même entendu François Hollande tenter de dégainer l’arme de la menace de la Cour Pénale Internationale contre les Russes, et sous-entendu Poutine, responsables de « crimes de guerre ».
Dans le même temps l’Occident salue l’opération de libération de Mossoul menée par l’armée irakienne et la coalition internationale dirigée par les États-Unis. Faisant fi du risque de faire de nombreuses victimes parmi les civils du fait que les jihadistes de l’État Islamique ont réuni les habitants de 16 villages pour en faire des boucliers humains… Les autorités irakiennes ont appelé les habitants de Mossoul à ne pas quitter leur maison et l’État islamique leur a interdit de quitter la ville, au risque de soumettre ces populations à de graves pénuries de vivres et médicaments si les combats durent. Le porte-parole de la Maison Blanche a estimé « qu’il n’y a aucun sens de remettre l’opération à Mossoul à cause des préoccupations sur la situation humanitaire ». Pourtant, à Alep, c’est le Front Fatah al-Cham qui opère et qui tue des civils chaque jour mais, curieusement, le département d’État américain voit les efforts conjoints de la Syrie et de la Russie pour libérer la ville assiégée sous un jour différent. Il réclame que la Russie et la Syrie arrêtent leurs opérations…
Pourquoi donc la lutte contre les terroristes à Alep ne justifie pas la souffrance des civils, alors qu’elle est toute à fait justifiée à Mossoul ? A Mossoul, il faut chasser les terroristes alors qu’à Alep il n’urge pas de mettre hors d’état de nuire les terroristes qui ne laissent passer personne en direction des couloirs humanitaires et qui tirent même sur les femmes et les enfants qui tentent de les emprunter…
Interrogés sur le deux poids deux mesures, le porte-parole du département d’État a éludé la question : « Je vois que vous essayez de comparer les situations dans ces deux villes (Mossoul et Alep). Premièrement, notre rôle consiste à soutenir le gouvernement irakien et les forces irakiennes, c’est eux qui mènent cette opération, dont le but est de chasser les terroristes de la ville. Nous ne voyons pas la même chose en Syrie ».
L’arrogance et l’hypocrisie américaine démasquées.