La Lettre de Prométheus », éditée par les anciens députés Bernard Carayon (UMP) et Jean-Michel Boucheron (PS), a été créée par Dassault, Eads, Safran, Thalès, Pierre Fabre, Sanofi, Amundi, Cdc et Alsthom. Et alors ? Interrogée par Guillaume Erner dans les Matin de France-Culture sur les rapports entre OXFAM et « le désormais célèbre Soros », Mme Cécile Duclos prend très mal que le journaliste, citant Carayon, pointe du doigt le financement de son organisation par l’Open Society.
— « C’est faux, proteste-t-elle, OXFAM- France n’est pas financée par Open Society. Ce monsieur qui est chez les Républicains a un parcours politique particulier. Il est plutôt lié à l’extrême droite et il se pique de donner des leçons sur l’indépendance des ONG » !
— « Ça veut dire, reprend Erner, que c’est un mensonge ? ».
— « En revanche OXFAM a des liens avec Open Society qui est une fondation qui a pour but de promouvoir des sociétés ouvertes et démocratiques », s’énerve-t-elle alors.
On peut lire en effet sur son site: « Oxfam France a toujours fait le choix d’être indépendante de tout pouvoir politique et économique. Nous n’acceptons aucune ressource susceptible de nuire à cette indépendance ou d’influencer notre travail, quelle que soit sa source ». Or, on nous informe que OXFAM-International fédère 20 pays dont l’Allemagne, la Belgique, la France, le Canada, l’Espagne, les Etats-Unis, etc., et est dirigée par Henrietta Cambpell, une Irlandaise du Nord, présidente d’un conseil d’administration composé par chacun des vingt présidents de la Confédération. Les subventions et contributions publiques émanent de la coopération suédoise, de l’Agence française pour le développement et des collectivités territoriales. Outre un certain nombre de contributions versées à OXFAM en vertu du Climat ou de la Justice fiscale, l’organisation reçoit de belles contributions de la Fondation Gates, de la Charity Aid Foundation (essentiellement financée par le gouvernement britannique pour un montant de 7% des ressources d’OXFAM remis en cause par les scandales de pédophilie d’Haïti et d’ailleurs) ainsi que CARE-France qui récupère nombre de subventions à partir de projets écologiques subventionnés.
Mais surtout Prometheus donne de nombreux exemples de sommes importantes distribuées par OXFAM-international et l’Open Society aux filiales nationales d’OXFAM. On verra plus loin le stupéfiant manège des responsables d’OXFAM et de l’Open Society. Ce qui tient OXFAM-International tient OXFAM- France. C’est aussi valable pour le scandale pédophile étouffé en quelques semaines par les médias complices et qui n’a gêné en rien le déroulement de la pétition « L’Affaire du Siècle ». Mme Duflot a été questionnée pendant trois quarts d’heure à France-Culture et le lendemain une heure par Etienne Klein sans qu’aucun n’ait soufflé le mot de pédophilie. Lors de sa longue entrevue avec ce dernier, ils ne parleront même pas de Soros.
Charles Léopold Mayer était un Irlandais, ingénieur chimiste et financier richissime qui mourut sans descendance. Dans le but de « contribuer à l’émergence d’une communauté globale », il légua sa fortune à une Fondation pour le Progrès de l’Homme (FPH) dont sa secrétaire, Madeleine Calame, devint exécutrice testamentaire et que son petit-fils Matthieu dirige actuellement. Ingénieur agronome, il s’occupe du prestigieux domaine de 800 hectares de Villarceaux, dans le Vald’Oise, classé Espace Vert Ecologique Une notice biographique le définit ainsi : « responsable pendant 10 ans de la conversion de la Ferme de la Bergerie à l’agriculture biologique et à l’agriculture durable à très fort coefficient agronomique (rotations longues, mélanges, génie agroécologique d’aménagement du parcellaire), il a également présidé pendant trois ans l’ITAB (un machin bidon trafiqué par l’INRA). Il a participé à ce titre à la négociation sur les programmes de recherche agronomique au profit de l’agriculture biologique. (Avec les résultats que l’on voit aujourd’hui après le passage de celles qui lui ont succédé). Chargé du suivi des politiques agricoles mondiales pour la FPH, il s’intéresse… à l’articulation entre agronomie et gouvernance de l’agriculture »
La fondation Guerilla
On ne peut mieux illustrer la puissante tendance en train d’investir l’agriculture biologique, la tirant vers de moins en moins de biologique et de plus en plus de productivisme, sous couvert de “mélanges” (hybridation et OGM), et de génie agro-écologique qui passe d’abord par le gigantisme technologique et le progresso-scientisme biologique. Telle est bien l’idéologie qui préside à l’humanisme au nom duquel affirme se battre la FPH Charles Léopold Mayer. Elle finance par exemple l’Observatoire des Entreprises en Europe, sous prétexte de dénoncer le lobbying des entreprises dans l’élaboration des politiques européennes. Alors qu’elle est elle même un lobby.
Ayant affirmé « qu’il rejetait les financements de l’UE, des gouvernements, des partis politiques et des entreprises afin Ebrade préserver l’indépendance de nos recherches », il doit convenir que 13 puissantes fondations d’extrême gauche lui apportent aide et assistance. Comme Adessium, Pays- Bas, au service des migrants. La Fondation des Fondateurs pour le Commerce Equitable. Fair Trade et Max Havelaar. Parmi elles, une organisation allemande, la Guérilla Fondation, adhère à Hedge-Europe, Ariadne et à l’Association des Fondations allemandes. Toutes d’ultra-gauche.
La première se donne « pour mission d’organiser le mouvement philanthropique de l’intérieur afin de sensibiliser et d’approfondir la compréhension de la nature interconnectée des crises sociales, économiques et écologiques qui menacent notre avenir commun. Elle s’efforce d’aller vers un changement systémique de la société ».
La seconde, l’Ariadne, est un réseau de 400 sociétés de “philanthropes” qui « soutiennent le changement social et les droits humains ». Au premier rang, on trouve l’Open Society de Soros, la Sigrid Rausing trust, une des plus importantes organisations philanthropiques britanniques, lancée par le milliardaire suédois Hans Rausing, créateur de Tretra-Pak, l’emballage aluminium qui couvre la terre.
L’OAK Foundation, créée par le milliardaire rhodésien Alan Parker qui a fait fortune dans le luxe en Asie et déverse 200 millions de dollars par an en Afrique australe. L’American Jewish World Service.
La Charles Stewart Mott Foundation qui distribue plus de 100 millions de dollars par an. Atlantic Philanthropies, du milliardaire, Feeney, qui, lui aussi a fait fortune dans le duty free shop et aurait distribué dans sa carrière quelques 8 milliards de dollars.
Des dizaines d’organisations et d’ONG soutiennent et financent l’Ariadne. Exemple : l’Euro-Mediterranean Foundation of Support to Human Rights Defenders. Qui a pour but « d’allouer des appuis financiers souples aux individus, institutions et organisations non gouvernementales de défense des droits de l’Homme dans la région sud-méditerranéenne ». L’Open Society et la Fondation Ford participent.
L’Association des Fondations allemandes, la troisième structure à laquelle appartient la Fondation Guérilla, représente 20 200 Fondations en Allemagne, avec 17 milliards d’euros de dépenses en 2012. Selon ses propres déclarations, la Fondation Guérilla « offre des subventions et un soutien non financier aux activistes et aux entrepreneurs sociaux qui catalysent le changement des systèmes, génèrent une pression ascendante sur les institutions politiques et favorisent une société civile engagée ». Ailleurs peut-on lire : « La Guerilla Foundation aide les activistes et les mouvements populaires à créer des foyers de résistance, ce qui contribuera à de plus grandes transformations de la société ». A sa tête le Germano-Grec milliardaire Antonis Schwarz, 30 ans, héritier de l’empire pharmaceutique allemand Schwarz-Pharma. Il a mis sa fortune au service de la révolution et la consacre à financer l’ultra-gauche et la lutte contre le Climat avec un mot d’ordre : « Pas changer de Climat, changer de Système ».
Open Society et FPH même combat
La fondation Mayer pour le Progrès de l’Homme, est en complète adéquation avec les 13 puissants groupes de pression, dont la Fondation Guérilla, qui l’aident et l’assistent : « Contribuer à l’émergence d’une communauté mondiale. Notre travail est axé sur la gouvernance, l’éthique et les modes de vie durables ». Collaborant ainsi avec l’Open Society dans toutes les entreprises qui visent à désintégrer le monde occidental. Avec notamment l’ONG SHERPA, créée en 2001 par l’avocat William Bourdon, qui fut jusqu’en 2017 secrétaire général de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme. SHERPA a pour but de « défendre les populations victimes de crimes économiques ».
Mais c’est l’ensemble de la personnalité de l’avocat de Mme Mitterrand qui soulève quelques interrogations. L’ONG est en effet soutenue financièrement depuis 2007 par l’Open Society. Mais pas seulement. Depuis 2010 la FPH de Mayer et Héritiers apporte son écot. Les deux sociétés sponsorisent par ailleurs « Finance Watch », prétendu « contrepoids aux intérêts privés des lobbies de l’industrie financière ». De surcroît elles appartiennent aux réseaux EDGE (Donateurs Engagés pour des Actions Mondiales) et Funders Alliance. EDGE est co-présidé par Nicolas Krauz, haut responsable de la Fondation Mayer. Le second président s’appelle Terry Odendahl et appartient à Greengrants Fund qui finance des projets économiques réalisés par des gens modestes.
Cette ONG est subventionnée depuis 2002 par l’Open Society de Soros. Au bureau de l’EDGE on trouve également Donald Mc Fhearraigh, chef de programme à l’Open Society-Europe. Cuang P. Hoang est directeur de programme à la Fondation Chorus. Laquelle est une habile opération de récupération du soi-disant changement climatique afin d’en tirer les meilleurs avantages financiers. Son président s’appelle Frahad Ebrade himi, immigré iranien aux Etats- Unis. Il appartient aussi à Democracy Alliance, financée par Soros et dont le président, Gara LaMarche, est un ancien vice-président et directeur des programmes de l’Open Society.
Amanda Mercedes Gigler est une des directrices de la société Mama Cash. Elle a travaillé pendant dix ans avec les associations féministes hispanophones d’Europe et d’Amérique Latine. Mama Cash est le plus important fonds d’aide aux féministes et LGTB, etc. La section suisse de Mama Cash est financée par l’Open Society. Laine Romero-Alston (Ford Foundation) est membre de EDGE. Ford collabore étroitement avec Soros dans le financement d’une immigration massive aux Etats-Unis.
Monica Enriquez-Enriquez de l’Astraea Lesbian Foundation for Justice bénéficie des largesses des sociétés de Soros. Comme Nihil Aziz, de l’American Jewish World Service auquel appartiennent plusieurs anciens membres des Open Societies. Comme Mathias Fedler de la Bewegungsstiftung, fondation allemande très proche d’Attac. En novembre 2015 il invita Jordi Vaquer et Jo Andrews à faire une conférence sur le financement du changement climatique.
Vaquer est un ancien directeur de la branche Europe de l’Open Society. Jo Andrews est le directeur du réseau Ariadne, aux multiples ramifications sorosiennes. Ariadne est également financé par Ford, Atlantic philanthropies, Adessium etc. Comme Rose Langhurst d’EDGE Fund-UK, sponsorisé par l’Open Society. Comme Tanya Dawkins de la CarEth Foundation — créée par un milliardaire gauchiste, Sterling Grimman qui a fait fortune à la Bourse —. Careth était un programme du Fonds Proteus, lequel, entre 2005 et 2012 a bénéficié de plus de 6,5 millions de dollars de l’Open Society.
On peut s’arrêter là, mais on pourrait continuer. George Soros, disait Cécile Duflot, « promeut des sociétés ouvertes et démocratiques ». Mon Dieu, le brave homme !
OXFAM-SOROS, les chaises musicales
« Ces ONG, apparemment indépendantes, ne sont-elles en réalité que les bras d’un même donneur d’ordres, George Soros ? », s’interroge la Lettre de Prometheus d’octobre 2016. Kathy Ross, directrice générale de l’OSF (Open Society Foundation), avait occupé un poste de direction à OXFAM-America. Caroline Kariuki qui occupe au Kenya celui de directrice financière de l’OSI (Open Society Initiative) l’avait été pour OXFAM-GB. Jon Jakoby, ancien conseiller d’OXFAM, est chargé de la Human Rights Initiative à l’OSF. Belen Marin, responsable administrative de l’OSF-Europe a longuement dirigé à OXFAM. Nadia Kabeer, venue de grandes ONG, appartient au Comité consultatif de l’Open Society. Elle est secondée par des activistes issus d’OXFAM et appartenant à l’OSIWA (Open Society Initiative of West Africa). Les liens entre les deux organisations sont très étroits. Siphokazi Mthathi, issue de l’OSIWA est directrice d’OXFAM-Afrique du Sud depuis 2014. Ceux qui ont effectué ce parcours ou ont bénéficié de bourse de l’OSF sont aujourd’hui employés par l’une ou l’autre ONG. On ne compte plus les financements de l’Open Society à direction d’OXFAM, — des centaines de milliers de dollars à chaque fois —, et la mise en place de partenariats rejaillissant sur l’ensemble des différentes branches de la Confédération. Ce post scriptum de La Lettre de Prometheus dont on comprendra que le ton n’ait pas réjoui Mme Duflot s’achève ainsi : « des ONG bénéficiant d’un traitement médiatique bienveillant, comme Transparency International, Les Amis de la Terre, Global Witness, Oxfam ou l’Open Society, représentent des intérêts parfois opaques et entretiennent des liens qui amènent à douter de leur éthique et de la sincérité de leurs combats comme « la défense des droits de l’homme ».
Jim REEVES
Source : Rivarol n°3363 du 6 février 2019