Bruxelles hausse le ton vis-à-vis du gouvernement eurosceptique polonais. Mercredi 1er juin, Frans Timmermans, premier vice-président de la Commission européenne, a annoncé avoir adopté un « avis » formel sur « l’État de droit » dans le pays, et plus précisément les actes législatifs du gouvernement de Beata Szydlo. Dans son « avis », qui n’a pas été publié, la Commission se concentre sur la réforme du Tribunal constitutionnel qui, estime-t-elle, conduit à son blocage. Ses recommandations concernent trois points : l’annulation de la nomination de trois juges acquis au PiS au Tribunal constitutionnel en remplacement de ceux nommés par la précédente majorité libérale à la fin de son mandat ; la mise en œuvre de tous les arrêts rendus par le Tribunal constitutionnel depuis le 9 mars ; et un retour sur la loi du 22 décembre 2015, qui modifie le fonctionnement du Tribunal.
Malgré tout gêné aux entournures par ce qui n’est purement et simplement qu’une tentative de diktat illégitime et anti-démocratique de Bruxelles, le premier vice-président de la Commission européenne s’est défendu : « Nous n’avons pas du tout l’intention de nous immiscer dans un débat interne en Pologne, mais nous sommes responsables du respect de l’État de droit ».
On se demande où était le président de la Commission, lorsque Manuel Valls piétinait l’État de droit en France en prononçant la dissolution de l’Œuvre Française et des Jeunesses Nationalistes sans motif, en faisant voter les lois d’espionnage généralisé de la population ou en tentant de faire voter l’état d’urgence « sans limite »…