Article publié dans le numéro 3119 de Rivarol disponible dès aujourd’hui dans les kiosques.
Depuis une année environ la tension entre la Chine populaire et le Japon va crescendo. Une tension qui se cristallise autour de quelques îlots disputés. Récemment Tokyo a nationalisé trois d’entre eux en les rachetant en septembre 2012 à leurs propriétaires privés. Un quasi casus belli vu de Pékin qui a aussitôt instauré une zone de contrôle et de sécurité.
Contrainte que les vols commerciaux japonais se sont empressés de ne pas respecter, et que deux bombardiers de l’US Air Force ont également transgressée1. Chacun dans les deux camps montre sa détermination et marque son territoire. On parle volontiers à ce propos de “gesticulations” par référence aux grands singes dont les démonstrations de forces sont destinées à intimider l’adversaire et, partant, à éviter l’affrontement. À ce stade la confrontation est essentiellement psychologique et délimite le champ d’action de la diplomatie relativement loin en amont de la guerre et de ce qui la précède. Pratiques qui ne relèvent en rien d’un comportement “régressif” n’étant que l’actualisation et la continuation de la part zoologique qui habite l’homme et le fonde en substance.
CHINE VS JAPON, RISQUES ET PÉRILS
Pour l’heure le risque d’un affrontement dégénérant entre la deuxième et la troisième puissance économique mondiale est minime même si l’observance des règles unilatérales restrictives décrétées de part et d’autre a été confiée à de chatouilleux militaires. Les échanges commerciaux entre la Chine et l’archipel nippon sont tels et leur interdépendance2 si prégnante que le risque d’un conflit n’est aujourd’hui a priori pas très grand. Reste que ceci se combinant à cela, notamment avec l’épineuse question formosane, cette “escalade”, nonobstant les assauts verbaux qui l’accompagnent, est à prendre au sérieux dans le cadre d’un bilan géostratégique global car, les circonstances aidant, rien n’empêche qu’elle ne finisse par dégénérer ! En ce qui concerne la Chine, sans doute faudrait-il marquer une vigilance accrue quant à l’évolution de deux courbes, l’une représentant les facteurs de stabilité et de croissance économique — pensons non seulement au rôle des échanges extérieurs de la Chine avec le Japon mais plus encore avec les États-Unis et l’UE — l’autre courbe formalisant une crise intérieure latente en Chine… Crise rampante qui menace très précisément le nouvel Empire du Milieu d’implosion. Ce à quoi vient se surajoute la crise systémique du monde occidental — une crise polymorphe, économique, financière, sociétale et in fine morale — qui, si elle devait connaître une rechute, pourrait déstabiliser la République populaire, atelier du monde. Chine communiste dont l’essor est d’abord lié à la fringale dévorante des sociétés postindustrielles pour des biens de consommation à obsolescence programmée. Or depuis septembre 2008 la machine est grippée, les flux et les échanges se sont réduits et prudemment Pékin a commencé d’entreprendre la reconversion de son économie vers la demande intérieure. En fait la Chine se trouve elle-même à présent directement menacée par des conséquences non prévues et non immédiatement maîtrisables de sa fulgurante et enivrante montée en puissance. Des bulles économiques et financières s’y multiplient — ainsi la construction immobilière : des agglomérations entières à peine bâties sont déjà des villes fantômes — qui menacent l’édifice tout entier3.
Des spasmes systémiques à échelle planétaire
Que ces deux courbes, celle de la croissance et celle de la crise implosive potentielle, viennent à s’inverser et à se croiser, alors la guerre s’imposera de facto. Non comme solution de facilité ou comme seule issue, mais en tant qu’aboutissement de la logique systémique en marche. L’humanité avance — nous n’osons dire “progresse” ! — par à-coups ou par bonds, en tout cas par cycles de création et de destruction. On comprendra mieux au regard de l’actuel regain de tension dans le lointain extrême Orient, que l’Hyperpuissance atlantique se préoccupe maintenant et en grande hâte, de se désengager, voire de se “dégager” tout crument du Levant… Mais pas encore du « Toit du Monde » afghan où la présence américaine se prolongera au-delà de la date de péremption4 ! Ceci pour redéployer son dispositif en Asie, aux confins du Bassin pacifique, là où assurément se relèveront les grands défis du XXIe siècle.
Notons en outre que les foyers de déstabilisation se multiplient sur le pourtour de la Chine. Et ce n’est pas parce que l’actualité reste muette en ce moment sur le Xinjiang5 musulman — le pays des Ouïghours turcophones aux yeux gris et aux nez saillants — ou qu’elle ne pipe mot du Tibet, que le feu n’y couve pas. Les grandes émeutes qui secouaient ces derniers jours la Thaïlande6, trois ans après les émeutes du printemps 2010, sont là pour nous le rappeler. Il est d’ailleurs encore un peu tôt pour en évaluer la portée, en dire à bon escient le sens et les développements possibles, ou pour mesurer la part exacte de spontanéité dans ces événements… et la place qu’y occuperait l’action de « mains invisibles » ? À trop vouloir discerner dans les divers spasmes sociétaux qui secouent la planète, de noirs desseins pilotés de l’extérieur, l’on finit par sombrer dans une certaine forme de ridicule. A contrario ne pas croire au jeu complexe d’acteurs cachés et de leurs interactions, tous cherchant avec plus ou moins de talent et de bonheur à reprendre la main, c’est se condamner à n’y rien comprendre. Si en effet la plupart des embrasements interviennent sur des terrains sociologiquement propices, il n’en demeure pas moins que de discrètes officines et de très efficaces Agences savent battre le briquet pour en faire jaillir les étincelles destinées à bouter le feu des guerres intestines.
Crises planétaires et tectonique des plaques
On sait que de grandes fondations transnationales, souvent londoniennes, dont l’archétype est l’Open Society Foudations du sieur Soros7, œuvrent sans relâche à l’assomption d’une « société ouverte ». Et pour ce faire, s’emploient à former des militants des « droits de l’homme », à leur fournir le matériel télématique, les techniques de l’image, les capacités organisationnelles en vue de nourrir les luttes sociales et politiques par le truchement des médiats et des réseaux dits sociaux — Twitter/Facebook — clefs du paradis de l’agit-prop des temps modernes. À Bangkok lors de la première révolte des « Chemises rouges » [Front national uni pour la démocratie et contre la dictature], l’activité de tels réseaux était avérée, les reportages les concernant ont été diffusés sur des chaînes publiques hexagonales, le rôle d’organisations non gouvernementales extérieures y est par conséquent établi. À l’heure de la multiplication des crises à l’échelle planétaire, le modèle géophysique de la tectonique des plaques s’avère particulièrement éclairant. Au-delà des relations de causalité reliant les différents spasmes de révolte ou de colère populaire avec d’authentiques sursauts nationalistes, des querelles de voisinages, d’âpres rivalités pour l’accès aux matières premières — au premier rang desquelles les sources d’énergie fossile — et indépendamment de toute hypothèse exagérément “conspirationniste”, force est de constater que quelques invariants facilement repérables sont partout à la manœuvre. Cela tient de la nature des choses mais également à la carte géopolitique née du partage du monde à Yalta en février 1945 et à Postdam en août de la même année. Une cartographie désormais obsolète dont la décomposition s’effectuera dans les affres de l’agonie.
Certes l’extraordinaire destin de la Chine communiste — laquelle ne naîtra que le 1er février 1949 — n’avait pu être pris en compte à l’occasion de ces festins d’ogres qu’ont été Yalta et Postdam. Reste que la configuration générale du monde, le nôtre, se trouvait déjà, et pour les soixante dix ans qui étaient à venir, inscrite dans les traités conclus entre les vainqueurs. C’est cette répartition des pouvoirs et des aires d’influences que l’actuelle recomposition du monde remet en cause par la volonté de quelques individualités, plus sûrement sous la poussée de leurs forces économiques et de leur dynamisme génétique comme on le voit pour la Chine, nouvelle « puissance coloniale » de l’Afrique8.
Les lignes bougent et pourtant dans un monde que l’on dit “multipolaire” on assiste à la reconstitution de deux mégablocs géopolitiques. Des blocs que l’on croyait disparu avec l’effondrement de l’Union soviétique et la fin de la Guerre Froide : bloc euratlantiste contre bloc eurasiatique. Tel est en tout cas la leçon à tirer de la crise syrienne et du dossier nucléaire iranien qui ont largement contribué à révéler l’existence de cette bipartition planétaire.
Cependant les guerres du « fort au fort » sont vouées à être de nouveau des conflits indirects, guerres subversives, culturelles, idéologiques, illisibles et invisibles du plus grand nombre. Ce refus du choc frontal, nous le voyons de façon éclatante dans la dérobade de Washington au moment de courir le risque en Syrie de déboucher sur un embrasement régional et peut-être mondial. Les guerres entre superpuissances et plus encore entre blocs, sont donc appelées à prendre le visage de révoltes populaires et démocratiques, celui par exemple de ces appétissantes révolutions colorées ou mieux des Printemps de la liberté… c’est tout au moins la conclusion qui s’impose au spectacle de ces houles sociétales et de ces foules déchaînées dès que l’on ne se contente plus d’une lecture événementielle superficielle et sommaire. De sorte qu’il faut, et qu’il faudra, du recul et de patients efforts pour bien démêler les fils composant la trames d’événements dont la fausse opacité nous déconcerte. Les Printemps des peuples ne sont sans doute pas totalement programmés, mais ils sont souvent préparés par un long et patient travail de sape intellectuel et spirituel voire réorientés, récupérés, manipulés et canalisés autant que faire se peut dans un sens ou dans un autre mais toujours selon des objectifs de domination universelle.
Nouvelle tentative de révolution colorée à Kiev
Plus près de nous, ne nous pressons pas non plus de conclure trop vite en ce qui concerne les troubles qui agitent l’Ukraine. Depuis le dimanche 1er décembre les manifestants et trublions pro-européens occupent la mairie de Kiev dont ils ont fait leur bastion. Parallèlement à Paris, devant l’ambassade d’Ukraine, résultat d’un prodige de coordination, cinq Femen en folie, petites culottes baissées compissaient le portrait du président Ianoukovitch. Bref, ne nous hâtons pas d’en induire l’existence d’un quelconque chef d’orchestre !
En 2004 l’Ukraine était le théâtre de la « Révolution orange » dans le déroulement de laquelle fut active l’organisation Pora9 dont les têtes de file avaient déjà été en 2000 dans les décombres de la Fédération yougoslave, les fondateurs d’Optor [cf. note 7]. En 2008, l’Ukraine et sa voisine la Géorgie — conséquence des Révolutions colorées — s’apprêtaient à rejoindre l’Otan. L’agression géorgienne contre le territoire autonome d’Ossétie du Sud — conflit qui s’étendra à l’Abkhazie, ces deux micro États ayant depuis acquis l’indépendance sous le parapluie de la Russie — a mis fin à un rapprochement atlantiste à bon droit jugé hostile par Moscou. Or assistons-nous aujourd’hui à une répétition des événements de 2004 et au troisième acte d’un même drame (10) ? Il n’est plus cette fois-ci question d’Organisation du Traité de l’Atlantique nord mais de partenariat renforcé avec l’Union européenne [accord d’association et de libre échange]… Une entrée par la porte de service en quelque sorte dans le club très accueillant de l’Europe des faillis, soit l’Union sans frontières de toutes les déconfitures.
En Ukraine, aujourd’hui comme hier, ce sont les mêmes causes qui ainsi engendreraient mêmes effets, avec les mêmes moyens ! Finalement on voit que les mesures prises au Kremlin pour surveiller les ONG internationalistes anglo-américaines — promotrices de la “démocratie” et de la liberté intégrale des mœurs — en contrôlant la circulation de leurs fonds et les agissements de leurs personnels, ne témoignent pas d’une odieuse manifestation d’autoritarisme étatique, autrement dit l’expression de la sinistre dérive d’un pouvoir oligarchique borné et réactionnaire.
Léon CAMUS.
Nous en profitons pour rappeler que Rivarol propose un prix d’abonnement spécial Noël.
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1. Décision unilatérale le 23 novembre — qualifiée « d’incendiaire » au Département d’État — de la Chine imposant une « zone d’identification aérienne » soumise à sa seule juridiction. Une zone qui s’étend loin en mer de Chine orientale et couvre des zones maritimes faisant litige avec le Japon… et la Corée du Sud en mer Jaune où elle inclut le rocher immergé “Ieodo” revendiqué par Séoul. Pékin exige désormais que tous les avions devant traverser cet espace informent préalablement les autorités chinoises de leur plan de vol et maintiennent un contact radio permanent faute de quoi la Chine se réserve le droit de « prendre toutes mesures défensives d’urgence ». Le Premier ministre nippon Shinzo Abe a personnellement déclaré à ce sujet « sa grande inquiétude » face à un acte « éminemment dangereux pouvant conduire à un incident imprévisible » [Les Echos, 26 novembre 2013]. Trois jours plus tard, les États-Unis violaient cette zone de restriction aérienne en la faisant traverser par deux bombardiers stratégiques B52 partis de leur base insulaire de Guam, imités aussitôt par le Japon et la Corée du Sud qui, le 28 novembre, envoyaient des appareils dans la zone sans en référer aux autorités chinoises [Le Monde, 27-27 novembre 2013].
2. La Chine est le premier client et le premier fournisseur du Japon (22 % des importations nippones en 2009 contre 11 % pour les États-Unis) et son premier client (19 % des exportations japonaises pour 16 % revenant aux États-Unis et 12 % à l’Union européenne). Idem pour la Corée du Sud. Ce pourquoi les tensions actuelles ne peuvent que contrarier la dynamique économique. Un accord de libre-échange est en cours de négociation entre les trois États, mais bloqué depuis le court-circuit produit par le contentieux insulaire. Des accords bilatéraux Chine/Japon ont été passés en décembre 2011 facilitant le commerce et les investissements et depuis le 1er juin 2012 les échanges de monnaie s’effectuent en ignorant le dollar américain. Ce à quoi s’ajoute la grande dépendance des industries japonaises de pointe (téléphonie, jeux vidéos, écrans…) à l’égard des fournitures chinoises de « terres rares » dont la production chinoise représentait en 2010 quelque 95 % des transactions mondiales.
3. « Les villes de premier et deuxième rangs, qui disposent de conditions relativement bonnes en termes d’infrastructures et de services publics, souffrent de la pression croissante des cours de l’immobilier, en raison des flux migratoires vers les villes et du déséquilibre entre une demande importante et une offre relativement faible, et ce, qu’il s’agisse des logements ou des terrains. Par contre, l’offre dépasse progressivement la demande dans les villes de troisième rang, dès lors que la population cesse de croître… Personne ne peut rester aveugle face au gonflement de la bulle immobilière. Pour nous, il s’agit d’une menace importante pour l’économie chinoise » [China.org.cn, 5 novembre 2013]. « De nombreux observateurs craignent que des prêts et emprunts excessifs ne créent une bulle, de la même nature que celle qui a éclaté aux États-Unis » dixit J. Williams, président de la Fed de San Francisco ! « La dette des ménages et des entreprises chinoises a augmenté deux fois plus vite entre 2008 et 2012 que la dette des Américains lors du boom du crédit entre 2002 et 2008. Étant donné que les importants emprunts contractés par les administrations locales sont destinés à financer des projets d’infrastructure à maigre rendement à court terme, il existe un véritable risque sur la ponctualité des remboursements… les prix de l’immobilier continuent de monter en Chine alors qu’en parallèle le ralentissement de la croissance s’accentue » [Le Monde, 9 novembre 2013].
4. Le président afghan Hamid Karzaï négocie depuis plusieurs mois avec les États-Unis un traité bilatéral de sécurité, lequel doit définir les conditions du maintien d’une présence militaire américaine en Afghanistan après le départ des 75 000 soldats de l’Otan fin 2014. Alors que le pays est à nouveau en grande partie sous l’emprise des Taliban. Le 21 novembre la Loya Jirga, la grande Assemblée des tribus afghanes, a approuvé le principe de l’accord tout en reportant la signature sine die [Le Point, 26 novembre 2013].
5. En 2012 ce sont 200 attaques “terroristes” que les autorités chinoises ont recensées au Xinjiang, chiffre reflétant le degré de tension existant entre Ouïghours et minoritaires Han. Le gouvernement chinois a récemment imputé à des terroristes ouïghours l’attentat perpétré le 28 octobre place Tiananmen à Pékin où un 4×4 avait percuté la foule causant la mort de cinq personnes dont les trois kamikazes, avant de prendre feu devant la Cité interdite. Le Parti islamiste djihadiste du Turkestan a déclaré avoir participé à l’attaque, cependant sans que cette revendication ait été indubitablement confirmée [AFP,25 novembre 2013].
6. Des troubles “démocratiques” qui éclatent en conjonction avec la célébration le 5 décembre prochain du quatre-vingt-sixième anniversaire du roi dont la personne, particulièrement vénérée en Thaïlande, est la clef de voûte de l’édifice social [thailande-fr.com, 30 novembre 2013]. Les émeutes de 2010 avaient fait officiellement 90 morts et 1 900 blessés dont la plupart étaient des fidèles à l’ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra après avoir été renversé en 2006 par un coup d’État. Personnalité qui, bien qu’exilé à l’étranger, demeure le pion central de l’échiquier politique thaïlandais. En 2011 le clan Thaksin a remporté les élections et sa soeur Yingluck dirige l’actuel gouvernement dont le siège, selon toutes probabilités, devrait tomber dans les heures qui viennent, entre les mains des manifestants.
7. L’OSF, connu avant 2010 sous le nom d’Open Society Institute, est un réseau créé en 1993 par le milliardaire américain d’origine magyare George Soros, dans le but de promouvoir la « gouvernance démocratique », les droits humains, les associations “caritatives” et communautaristes, les syndicats et toute la panoplie des structures idéologiques utiles à énerver et convertir les peuples arriérés aux vertus de la permissivité extrême. Parmi ses nombreuses actions d’éclat publiquement connues, citons : l’Optor, organisation insurrectionnelle ayant conduit la lutte en Serbie contre la présidence de feu Slobodan Milosevic durant l’été 2000 ; le CEDAR, premier réseau européen de professionnels musulmans ; la “Quadrature du Net” « organisation de défense des droits et libertés des citoyens sur Internet » ; en Roumanie, la Gay Fest, le festival homosexuel annuel de Bucarest ; en France, le Collectif contre l’islamophobie ; ou encore la formation des bloggeurs égyptiens ayant largement contribué au Printemps arabe, lequel a conduit à l’arrivée au pouvoir — par les urnes ? — de l’islamiste Morsi… et cætera !
8. Les échanges entre la Chine et l’Afrique ont été multipliés par dix en dix ans : de 20 milliards de dollars en 2000, ils atteignaient 200 milliards en 2012. Plus de 2 000 sociétés chinoises opèrent sur le continent. La Chine accède ainsi aux ressources naturelles africaines minières, mais pas seulement (terres agricoles, bois, ivoire), en contrepartie de juteux prêts bonifiés… De 700 à 900 000 ressortissants chinois se trouveraient aujourd’hui en Afrique.
9. Pora [« Il est l’heure » !] est une « organisation civique et de résistance non-violente de la jeunesse ukrainienne préconisant l’instauration d’une “vraie” démocratie nationale ». Fondé en 2004 avec les fonds de la National Endowment for Democracy de G. Soros et de l’Ambassade du Canada avec pour objectif avoué de coordonner l’opposition de la jeunesse au gouvernement, Pora fut de cette façon l’un des protagonistes de première ligne de la Révolution orange.
10. Menacé de sanctions commerciales, l’Ukraine dont le quart des exportations se fait vers la Russie, a finalement renoncé à son association avec Bruxelles. Gazprom avait en outre exigé le règlement des impayés laissant planer la menace, l’hiver venant, de coupures dans les approvisionnements en gaz de l’Ukraine. Selon le nouvel Observateur « Vladimir Poutine a convoqué le président ukrainien Viktor Ianoukovitch comme un vassal »… « le faisant attendre quatre heures, puis le sermonnant lors d’un interminable entretien dont la teneur est restée secrète » [Nouvel Obs, 2 décembre 2013]. La Russie aurait à cette occasion alerté Ianoukovitch quant à une “homosexualisation” de l’Ukraine qui se verrait obligée — dans le cas d’une adhésion de la main gauche avec l’UE — de reconnaître le mariage gay ! Ce que vient de refuser avec éclat le 1er décembre la Croatie par voie référendaire par 64,83 % de vote négatif !