Roumanie : tentative de déstabilisation du nouveau gouvernement par les oligarchies euro-libérales
La Roumanie connait depuis quelques jours des manifestations antigouvernementales, « d’ampleur inédite depuis la chute du communisme » comme les vantent un certain nombre de médiats roumains et européens de l’Ouest. Néanmoins rappelons que les chiffres sur le sujet manquent et que ces qualificatifs enthousiastes sont peut-être usurpés…
Les manifestants descendent dans la rue à l’appel de quelques organisations politiques d’opposition et d’organisations « issues de la société civile » qui ne cachent pas leur affiliation à la galaxie des agitateurs professionnels du milliardaire juif Georges Soros…
Les manifestants protestent contre le gouvernement de Sorin Grindeanu nommé suite aux élections de décembre dernier, issu du PSD (Parti social démocrate roumain). Plus précisément contre un décret de ce dernier qui institue un seuil au-dessus duquel les faits de corruption sont passibles d’une procédure spécifique de justice anticorruption et qui, inversement relève de la justice ordinaire au-dessous de ce seuil (fixé à 40 000 €). Donc pas vraiment un décret d’amnistie des faits de corruption en tout genre même si, il est vrai, la corruption touche largement tous les administrations dont la justice ordinaire en Roumanie.
Mais il semblerait qu’il faille regarder plutôt du coté des précédentes réformes adoptées par le gouvernement avant ce décret relatif aux procédures anticorruptions, pour comprendre cette mobilisation soudaine contre un gouvernement fraichement nommé à l’issue d’élections récentes.
En effet, le gouvernement Grindeanu a relevé le niveau du salaire minimum et du point de retraite, annulant ce faisant les mesures d’austérité que les gouvernements de la présidence Băsescu (notamment le gouvernement Boc) avaient adoptées, obtempérant de bonne grâce aux dictats du FMI, de Berlin et de Bruxelles. Il a annoncé la défiscalisation des salaires de moins de 500€ ; dans un pays où par exemple de nombreux salariés payaient des impôts sur des salaires de 300€ ; dans des villes où la location d’une chambre dans une collocation coûte rarement moins de 100€…
C’est-à-dire des mesures qui sortent des rails libéraux fixés par le grand capital allemand pour les pays de l’Europe de l’Est, son vivier de production à bas coût ! La haute rentabilité des investissements allemands en Roumanie, repose en effet sur l’exploitation effrénée de la main-d’œuvre locale asservie, permettant aux entreprises roumaines de présenter un taux de profit double par rapport à la moyenne de la zone euro…
De même le gouvernement roumain a prévu de créer un fonds de développement et d’investissement souverain qui serait abondé par les profits réalisés par les entreprises roumaines de service public qui semble s’avérer profitables (alors que les précédents gouvernements amis des oligarchies financières prévoyaient de les privatiser…).
On comprend mieux ainsi pourquoi les partis politiques libéraux d’opposition se joignent aux organisations issues des lobbies de l’oligarchie pour jeter dans la rue roumaine une jeunesse manipulée sur le thème de l’anticorruption et des pseudo-vertus du modèle européen de l’Ouest et du « niveau de vie » qui leur est frauduleusement assimilé.