Le gouvernement chinois a créé il y a quelques jours une zone de défense, dénommée zone aérienne d’identification (ZAI), qui couvre partiellement la mer de Chine orientale et particulièrement l’archipel Senkaku. Ces îles japonaises sont revendiquées par la Chine et sont l’objet depuis plusieurs décennies de vives tensions entre les deux pays. La zone englobe également le rocher englouti de Ieodo, sur lequel a été fondé une station de recherche sud-coréenne, mais que la Chine revendique pareillement. La création de cette zone implique de fait la réclamation de la souveraineté chinoise sur les îles qui en font partie. Tous les avions ou navires pénétrant dans la zone sont censés s’identifier auprès des autorités chinoises, fournir au préalable leur itinéraire, et rester en communication permanente, sous peine de déclencher une riposte armée.
La création de cette zone a conduit le Japon à convoquer l’ambassadeur chinois ; l’Australie a agi de même. Les États-Unis, qui détiennent la souveraineté des îles près de là, ont dénoncé cette décision, tout comme Taïwan et le gouvernement de Corée du Sud, qui a fait part de sa préoccupation. Cette décision rend « la situation encore plus difficile. […] Si les conflits territoriaux et les questions historiques se mélangent avec le nationalisme, la situation dans la région pourrait se dégrader rapidement » a déclaré le ministre des Affaires étrangères Yun Byung-Se.
L’armée américaine a, en signe de défi à la Chine et de soutien au Japon, envoyé deux bombardiers B-52 dans la zone dans la nuit de mardi à mercredi. Les avions n’ont pas demandé la permission à la Chine pour le survol de la zone et n’ont pas connu de problème. Les avions des compagnies civiles japonaises, qui depuis samedi s’étaient inclinées devant la décision chinoise, refusent depuis hier de communiquer leurs plans de vols à la Chine.
L’archipel de Senkaku, revendiquée par la Chine et par Taïwan, est au cœur d’un conflit territorial ouvert depuis 1971, et autour duquel les incidents se sont multipliés durant les années 2000 et plus encore depuis le début des années 2010.
Très rapide résumé de la situation de l’archipel de Senkaku par l’AFP.